Accueil🇫🇷Chercher

CĂ©cile Bougourd

Cécile Augustine Bougourd, née à Pont-Audemer le [1] et morte à Toulon le [2], est une peintre française.

CĂ©cile Bougourd
Cécile Bougourd à son balcon, Toulon années 1920
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  83 ans)
Toulon
Nationalité
Activité
Père

Biographie

Une peintre de fleurs

Lavatères

CĂ©cile Bougourd est la fille et l’élève d’Auguste Bougourd (1830-1917), sociĂ©taire de la SociĂ©tĂ© des artistes français (1914-1938)[3].  

Sa première participation connue à un salon remonte à 1886, à Évreux, aux côtés de son père, avec des Primevères de la Chine, qui lui vaut des commentaires élogieux[4]. Il en est de même en 1888 pour Roses trémières[5]. La même année, elle apparaît au catalogue du Salon de Paris avec Une sautée de fleurs[6]. Elle y figure encore en 1889[7] et en 1890[8].

Au début de sa carrière, Cécile fait donc partie de ces femmes peintres qui constituent trois à dix pour cent des exposants dans les Salons provinciaux, d’après le calcul de Raymonde Moulin[9]. Elle est bien représentative de cette petite cohorte à l’origine sociale généralement élevée, attachées à une façon de peindre traditionnelle, spécialisée dans la représentation de fleurs[10]. Ces œuvres sont aujourd’hui particulièrement recherchées par les collectionneurs. On peut juger de leur qualité au Musée Canel de Pont-Audemer, qui possède un beau bouquet de Lavatères. Elle a aussi une activité de portraitiste, apparemment limitée à la représentation de ses proches.

Une peintre orientaliste

Mosquée Halfaouine, Tunis

En 1892, la famille quitte Pont-Audemer pour Nantes, oĂą nous n’avons guère de tĂ©moignage de l’activitĂ© artistique de CĂ©cile Bougourd. En revanche, les sĂ©jours en Tunisie Ă  partir de 1901, en particulier Ă  Smindja, près de Zaghouan, après d’un des fils d’Auguste, RenĂ©-Auguste Bougourd, suivis d’une installation Ă  Bizerte en 1905 puis Ă  Tunis en 1906, sont d’une exceptionnelle fĂ©conditĂ©.

Jusqu’en 1909, Auguste et CĂ©cile y participent au Salon Tunisien oĂą leurs Ĺ“uvres sont remarquĂ©es[11]. CĂ©cile devient membre de la SociĂ©tĂ© des peintres orientalistes français dès 1904 et exposera Ă  ce Salon rĂ©gulièrement jusqu’en 1914. La lecture des titres des tableaux est Ă©loquente : toute rĂ©fĂ©rence aux thèmes floraux a disparu, le paysage règne en maĂ®tre absolu, et presque exclusivement, il s’agit de paysages urbains, scènes de souks et de marchĂ©s, solidement structurĂ©s par l’architecture, tendus de forts contrastes lumineux. Les personnages, stĂ©rĂ©otypĂ©s, intĂ©ressent peu le peintre : il est caractĂ©ristique qu’on retrouve, d’un tableau Ă  l’autre, le mĂŞme jeune garçon en chĂ©chia et gilet sombre. Ces tableaux ont, de toute Ă©vidence, rencontrĂ© un assez grand succès auprès des amateurs. Quelques-uns ont Ă©tĂ© conservĂ©s par l’artiste afin de servir de modèles pour des copies partielles, dans des formats plus petits. C’est le cas de la Rue des Teinturiers prĂ©sentĂ© en 1907 au Salon tunisien, en 1908 au Salon des orientalistes et en 1926 au Salon colonial et de la MosquĂ©e Halfaouine. Seuls changent les personnages chargĂ©s d’animer le dĂ©cor.  

Sociétaires de l’institut de Carthage en 1906[12], Auguste et Cécile Bougourd jouent alors un rôle déterminant dans la relance du Salon Tunisien menacée de disparition, en particulier en étant probablement à l’origine de l’invitation lancée à Alexis de Broca pour une exposition personnelle présentée la même année[13]. Une estime réciproque liait les trois artistes, dont témoigne un portrait d’Auguste Bougourd par De Broca, avec une dédicace à Cécile.

Retour en métropole

La Falaise Ste marguerite, près Toulon

Cette pĂ©riode tunisienne, qui fait la notoriĂ©tĂ© de CĂ©cile Bougourd, n’aura durĂ© qu’une douzaine d’annĂ©es : les peintres reviennent Ă  Toulon  oĂą Auguste dĂ©cède en 1917. CĂ©cile y rĂ©sidera jusqu’à sa mort en 1941. Quand elle ne parcourt pas les environs de Toulon, seule ou avec des Ă©lèves, sans jamais cesser de peindre, elle sĂ©journe chez sa sĹ“ur HĂ©lène en Bretagne, ou chez ses frères, RenĂ© Ă  Strasbourg, Robert dans le Doubs, Ă  Charrette. Ă€ cĂ´tĂ© des paysages et des monuments, les fleurs retrouvent une place dans son rĂ©pertoire. Il lui arrive aussi de reprendre avec de lĂ©gères variations, les motifs de ses Ĺ“uvres peintes en Tunisie. Elle revient au  Salon des Orientalistes en 1933, Ă  celui des Artistes Français une dizaine de fois entre 1914 et 1938, et expose tous les ans pour la SociĂ©tĂ© des Arts de Toulon, de 1933 Ă  1939.

Ĺ’uvre

Hommage

En 2012-2013 a été organisée au musée Alfred-Canel une exposition Auguste et Cécile Bougourd, : Du paysage normand à l'Orientalisme qui a mis en relief son apport à la peinture orientaliste en Tunisie[14].

Bibliographie

  • RenĂ© Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 178 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Roger Soubiran, La Peinture en Provence dans les collections du MusĂ©e de Toulon, 1985, p. 170
  • BĂ©nĂ©zit, 1961 (vol. 2, p. 32), 1999
  • Mathilde Legendre et RenĂ©-Augustin Bougourd, Auguste et CĂ©cile Bougourd: du paysage normand Ă  l'orientalisme, MusĂ©e Alfred Canel (Pont-Audemer, Eure), 2012
  • Patrick Abeasis, Le Salon Tunisien (1894-1984) espace d’interaction entre des gĂ©nĂ©rations de peintres tunisiens et français , dans Les Relations tuniso-françaises au miroir des Ă©lites (XIXe-XXe siècles), actes de colloque, Tunis, 1994, Publications de la FacultĂ© des Lettres – Manouba, 1997.
  • Patrick Abeasis, Des plasticiens normands en Tunisie (XIXe-XXe siècles), Le Viquet, no 165, octobre 2009. 
  • RenĂ©-Augustin Bougourd, Deux artistes normands au Salon Tunisien : Auguste et CĂ©cile Bougourd, dans Nos artistes aux colonies, SociĂ©tĂ©s, Expositions et revues dans l’Empire Français, 1851-1940, essais rĂ©unis par Laurent Houssais et Dominique JarassĂ©,  UniversitĂ© Bordeaux-Montaigne, Éditions EsthĂ©tiques du Divers, Bordeaux, juin 2015.

Notes et références

  1. Archives départementales de l'Eure, acte de naissance no 79, vue 223 / 395
  2. Archives départementales du Var, contrôle des actes et enregistrement, année 1941, cote 3 Q art.11670, vue 18 / 203
  3. Élisabeth Cazenave, Les artistes de l'Algérie : dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, 1830-1962, 2001, p. 173
  4. Amis des monuments et sites de l'Eure Auteur du texte, « Société des amis des arts du département de l'Eure : bulletin... », sur Gallica, (consulté le )
  5. Amis des monuments et sites de l'Eure Auteur du texte, « Société des amis des arts du département de l'Eure : bulletin... », sur Gallica, (consulté le )
  6. Salon Auteur du texte et Société des artistes français Auteur du texte, « Catalogue illustré du Salon... / publié sous la direction de F.-G. Dumas », sur Gallica, (consulté le )
  7. Salon Auteur du texte et Société des artistes français Auteur du texte, « Catalogue illustré du Salon... / publié sous la direction de F.-G. Dumas », sur Gallica, (consulté le )
  8. Salon Auteur du texte et Société des artistes français Auteur du texte, « Catalogue illustré du Salon... / publié sous la direction de F.-G. Dumas », sur Gallica, (consulté le )
  9. Raymonde Moulin, de la valeur de l'art, paris, Flammarion, 286 p. (ISBN 2-08-010779-8), p. 133
  10. Denise Noël, « Les femmes peintres dans la seconde moitié du XIXe siècle », Clio no 19,
  11. J-Nic Gung'l, « Section artistique de l'Institut de Carthage p181-82 », sur IMA, Revue Tunisienne,
  12. Dr Carton, « Admissions p368 », sur IMA, REvue Tunisienne,
  13. J-Nic Gung'l, « Exposition de M.De Broca », sur IMA, Revue Tunisienne,
  14. « Sommaire. L exposition Auguste et Cécile Bougourd. Du paysage normand à l Orientalisme. Les artistes : Auguste et Cécile Bougourd - PDF Téléchargement Gratuit », sur docplayer.fr (consulté le )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.