Bulgarrenault
Bulgarrenault (en langue bulgare ĐŃлгаŃŃĐ”ĐœĐŸ) Ă©tait une marque de voitures bulgare basĂ©e dans la ville de Plovdiv.
Il est le résultat d'une collaboration entre la Metalhim (une société bulgare dans le secteur de la défense) et Bulet (une société commerciale bulgare dans le secteur des exportations).
La production a duré cinq ans (1966-1970), pendant lesquels l'usine a produit deux modÚles Renault : la Renault 8 et la Renault 10.
Les débuts
Au milieu des annĂ©es 1960, Ă la suite de l'initiative de l'ETO Bulet (sociĂ©tĂ© dâĂtat pour l'exportation), une joint-venture a Ă©tĂ© formĂ© entre la Bulet elle-mĂȘme et CPS Metalhim (coopĂ©rative de production), avec l'objectif de construire des voitures. ETO Bulet Ă©tait impliquĂ©e dans le commerce de toutes sortes de produits, tandis que la CPS Metalhim Ă©tait une coopĂ©rative de production qui rĂ©unissait tous les Ă©tablissements situĂ©s en Bulgarie dans le domaine de la dĂ©fense nationale.
L'idée de base était d'acheter des kits CKD de véhicules venant de l'étranger, grùce aux réserves en devises de Bulet, puis de les assembler dans les usines appartenant à Metalhim.
Plusieurs offres avaient été faites par des constructeurs automobiles étrangers (tels que Renault, Fiat, Simca et Alfa Romeo), mais celle de Renault fut considérée comme la plus attractive (la premiÚre offre du constructeur automobile français datait du , pour l'assemblage de voitures Renault 4 et Renault 4L).
Le , le Conseil des ministres bulgare donnait son approbation officielle à la CPS Metalhim d'entamer des négociations avec Renault à travers la médiation de ETO Bulet (Initialement, l'assemblage des voitures était destiné à une usine dans la ville de Tcherven Bryag).
Le journal dâĂtat Rabotnicheska Delo annonçait dans son numĂ©ro No 261 du qu'ETO Bulet et Renault avaient signĂ© un contrat et seulement deux jours plus tard, dix Renault 8 furent montrĂ©es Ă la foire de Plovdiv, en disant qu'elles avaient Ă©tĂ© assemblĂ©es dans une usine militaire de la ville de Kazanlak.
Les voitures étaient marquées Bulgarrenault sur le coin supérieur gauche de leur pare-brise et il y avait un autocollant portant un drapeau avec une inscription Bulet.
Le Rabotnicheska Delo du , citait un dirigeant de Renault, qui commentait le contrat tout juste signĂ© avec l'ETO Bulet, en disant que plus de 10 000 Renault 8 allaient ĂȘtre assemblĂ©es en Bulgarie avant 1970.
DĂ©marrage de la production
Le projet de la crĂ©ation des lignes d'assemblage en Bulgarie a Ă©tĂ© suivi par l'ingĂ©nieur français de Renault M. Pierre Auberger et par le PDG dâETO Bulet M. Emil Razlogov et celui de SPC Metalhim M. Stefan Yamakov Vaptsarov; ce dernier allait devenir le directeur technique. M. Atanas Mladenov et M. Georgi Taskov avaient Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s comme responsables de l'exportation des voitures ETO Bulet. Une Ă©quipe d'ingĂ©nieurs bulgares fut envoyĂ© suivre une formation pendant trois mois Ă l'usine Renault en France.
Initialement, la France devait apporter toutes les piÚces nécessaires et les composants des voitures, mais le plan était de passer progressivement à une séquence d'assemblage, qui aurait conduit à la fabrication de la grande majorité d'entre eux en Bulgarie.
En 1967, l'assemblage fut dĂ©placĂ© dans la ville de Plovdiv, oĂč la construction de la nouvelle ligne d'assemblage dans la nouvelle usine venait d'ĂȘtre achevĂ©e. Jusqu'Ă la livraison officielle de l'usine, l'assemblage avait eu lieu dans un pavillon temporaire auprĂšs de la Foire de Plovdiv.
Cette nouvelle installation a fonctionné jusqu'en 1970 le long de sa ligne de montage à mouvement totalement automatisé, qui comprenait le soudage et des machines modernes pour le vernissage, ces derniÚres obtenues à un coût de 15 millions de dollars.
Augmentation de la production
La production annuelle de l'usine d'assemblage automobile avait Ă©tĂ© conçue pour atteindre les 3 000 voitures, mais ce rĂ©sultat nâa Ă©tĂ© jamais atteint.
Jusqu'en 1970, l'usine de Plovdiv a produit un total de seulement environ 4 000 exemplaires de voitures Bulgarrenault 8 et 10, pour un coĂ»t total des composants fournis par Renault de lâĂ©quivalent de 6 millions de dollars amĂ©ricains, en moyenne 1 500 dollars par voiture produite.
Les voitures produites ont Ă©tĂ© vendues en Bulgarie Ă partir de , comme il avait Ă©tĂ© officiellement annoncĂ© dans le n° 2 de la revue bulgare dâautomobiles, Avto Moto. Le magazine avait annoncĂ© un prix de 5 500 levas bulgares par exemplaire, mais les prix rĂ©els avaient Ă©tĂ© fixĂ©s Ă 6100 levas pour la Bulgarrenault 8 et Ă 6800 levas pour la Bulgarrenault 10.
Quelques voitures assemblées ont également été vendues à l'étranger pendant les années de 1967 à 1969, 500 voitures Bulgarrenault 10 ont été exportés vers la Yougoslavie et en 1970, environ 300 voitures Bulgarrenault 8 et 10 ont été exportées vers l'Autriche.
Certains pays du Moyen-Orient ont acheté des voitures Bulgarrenault.
La fin du projet
En raison du relatif manque de succĂšs de lâexpĂ©rience et de l'Ă©volution des conditions politiques, toute la production des voitures Bulgarrenault fut arrĂȘtĂ©e au dĂ©but de 1970.
Véhicules exportés
- 1968: 522
- 1969: 789
- 1970: 462
Total des exportations: 1773