Bronzes du BĂ©nin
Les bronzes du BĂ©nin sont un ensemble de plus d'un millier de plaques de laiton originaire du palais royal situĂ© Ă Edo, capitale du royaume du BĂ©nin, dans l'actuel Nigeria. Elles ont Ă©tĂ© fabriquĂ©es entre le milieu du XVIe siĂšcle et le milieu du XVIIIe siĂšcle par le peuple Edo. Elles reprĂ©sentent des individus, des symboles, des scĂšnes de la cour et servent Ă renforcer le pouvoir de l'oba (roi). Les caractĂ©ristiques stylistiques sont une tĂȘte grossie, de grands yeux et un nez segmentĂ©. Les figures sont reprĂ©sentĂ©es de face et sont ornĂ©es d'atours, scarification faciale, vĂȘtements, colliers de corail, bracelets, manilles, etc.[1]
Historique
Les plaques ont été saisies par des soldats britanniques au cours de l'expédition punitive au Bénin en 1897 dirigée par Harry Rawson. Elles furent remises au Bureau des Affaires étrangÚres et du Commonwealth (Foreign and Commonwealth Office, FCO) et environ 200 d'entre elles ont été ensuite remises au British Museum à Londres, tandis que le reste a été réparti dans plusieurs musées.
Processus de restitution
Une partie est en cours de restitution[2] - [3].
Le , l'Allemagne accepte la restitution de bronzes du BĂ©nin[4]. En dĂ©cembre 2022, Annalena Baerbock et Claudia Roth, respectivement ministres allemandes des Affaires Ă©trangĂšres et de la Culture, se rendent Ă Abuja, la capitale nigĂ©riane, pour remettre 23 des bronzes, Ă©tant entendu qu'ils seraient exposĂ©s dans un nouveau musĂ©e[5]. L'Allemagne a Ă©galement officiellement transfĂ©rĂ© la propriĂ©tĂ© de plus d'un millier d'autres trĂ©sors du BĂ©nin Ă l'Ătat nigĂ©rian, mĂȘme si certains resteront en prĂȘt et d'autres voyageront dans des expositions.
Or, au lieu de placer les bronzes dans un musĂ©e, le prĂ©sident Muhammadu Buhari les a transmis Ă EwuarĂ© II, l'Oba, ou roi du BĂ©nin, qui dĂ©terminera dĂ©sormais leur sort[5]. Ainsi, le groupe de bronzes du BĂ©nin que l'Allemagne a restituĂ©s au Nigeria a disparu dans une collection privĂ©e au lieu d'ĂȘtre exposĂ© dans un musĂ©e comme promis, incitant certains observateurs Ă qualifier la restitution de « fiasco »[5].
Brigitta Hauser-SchÀublin, professeur émérite d'anthropologie à l'Université de Göttingen, remarque dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung : « ce que les politiciens considéraient comme le retour du patrimoine culturel à la "nation nigériane" s'est plutÎt transformé en un cadeau à une seule famille royale ». Le British Museum et d'autres institutions de Londres ont jusqu'à présent résisté aux pressions pour renoncer à leurs bronzes béninois sont susceptibles de prendre note de ce précédent[5].
Références
- Musée des beaux-arts de Montréal, Guide : Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal, « Musée des beaux-arts de Montréal », , 2e éd. (1re éd. 2003), 342 p. (ISBN 978-2-89192-312-5), p. 74.
- Liza Fabbian, « Au Nigeria, Benin City retrouve ses trĂ©sors spoliĂ©s et se rĂȘve en capitale culturelle dâAfrique de lâOuest », sur lemonde.fr, (consultĂ© le ).
- (en) Catharine Titi, « The Parthenon Marbles and International Law », SpringerLink,â (DOI 10.1007/978-3-031-26357-6, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Berlin souhaite restituer des bronzes du BĂ©nin », La Croix,â (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Oliver Moody, Berlinâs Benin bronze return a âfiascoâ as artefacts vanish, thetimes.co.uk, 8 mai 2023
Annexes
Bibliographie
Voir articles de Wikipedia (en/es)
Articles connexes
- Art du royaume du BĂ©nin (Edo)
- Expédition punitive britannique au Bénin (1897)
- Palais royal de l'Oba du BĂ©nin (en)
- Benin City National Museum (en)
- Musée Edo d'art de l'Afrique de l'Ouest (en), en construction (2022)