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Brique d'Euler

Une brique d'Euler est un parallĂ©lĂ©pipĂšde rectangle dont les arĂȘtes et les diagonales des faces ont des longueurs entiĂšres. AppelĂ©e aussi brique de Pythagore [1] - [2], elle porte le nom du mathĂ©maticien Leonhard Euler qui en a dĂ©terminĂ© des familles infinies en 1771[3] - [4].

Brique d'Euler avec cÎtés a,b,c et diagonales des faces d,e,f.
Brique d'Euler avec cÎtés a,b,c et diagonales des faces d,e,f.

Formulation arithmétique

Les dimensions d'une brique d'Euler correspondent Ă  une solution en nombres entiers strictement positifs du systĂšme d'Ă©quations diophantiennes :

oĂč a, b, c sont les longueurs des arĂȘtes de la brique et d, e, f les longueurs des diagonales des faces.

Si (a, b, c) est une solution, alors (ka, kb, kc) est aussi une solution pour tout entier strictement positifs k. On dĂ©signe donc par brique primitive une brique oĂč a, b, c sont premiers entre eux.

Fac-similé du texte de Paul Halcke, demandant de trouver trois carrés tels que si on en additionne deux, viennent alors trois carrés : 442=1 936, 2402=57 600, 1172=13 689.

Exemples

La brique d'Euler de plus petit volume abc a été découverte en 1719, non par Euler, mais par Paul Halcke (de) [5] ; elle a pour cÎtés (a, b, c) = (44, 117, 240) et pour diagonales des faces (d, e, f) = (125, 244, 267).

Sont représentées ci-dessous les cinq briques d'Euler primitives dont les dimensions sont inférieures à mille.

Si l'on classe les briques d'Euler primitives par ordre croissant de la plus grande arĂȘte, les listes des longueurs des plus grandes arĂȘtes, des arĂȘtes intermĂ©diaires, et des plus petites arĂȘtes sont donnĂ©es par les suites de l'OEIS : OEIS A031173,OEIS A031174OEIS A031175.

Propriétés

  • Si (a, b, c) sont les dimensions d'une brique d'Euler, alors la brique de dimensions (ab, ac, bc) est Ă©galement une brique d'Euler, de diagonales (af, be, cd).

Si la brique de départ est primitive, et si on divise les termes de (ab, ac, bc) par leur PGCD, on obtient une brique primitive dite conjuguée de celle de départ (la conjuguée de la conjuguée redonnant la brique de départ) [6]. Par exemple, les deux grandes briques de dimensions (160, 231, 792) et (140, 480, 693) du dessin ci-dessus sont conjuguées.

  • Parmi les nombres a, b, c, l'un est multiple de 4, un autre, multiple de 16, l'un est multiple de 3 et un autre multiple de 9, l'un est multiple de 5, et l'un est multiple de 11. Le volume abc de la brique est donc divisible par [2] - [6]. Par exemple, le volume de la plus petite brique d'Euler est .

Familles infinies

Une famille infinie de briques d'Euler a été trouvée par Nicholas Sounderson en 1740 dans son ouvrage "The Elements of Algebra, in Ten Books" [4] - [6], donc antérieurement à la publication d'Euler, qui a redécouvert cette famille [3].

Soit un triplet pythagoricien (vérifiant donc ) alors :

sont les arĂȘtes d'une brique d'Euler,

et en sont les diagonales.

Par exemple, le triplet pythagoricien minimal (3, 4, 5) fournit la brique minimale (44, 117, 240).

Malheureusement cette famille ne donne pas toutes les briques d'Euler (remarquer que d est un cube) comme par exemple la brique d'Euler d'arĂȘtes (a, b, c) = (240, 252, 275) et de diagonales (d, e, f) = (348, 365, 373) .

Il existe d'autres familles infinies, mais on n'a pas trouvé de famille recouvrant tous les cas possibles, comme pour les triplets pythagoriciens [4].

Brique d'Euler parfaite

Une brique d’Euler est dite parfaite si la diagonale principale qui joint deux sommets opposĂ©s a Ă©galement une longueur entiĂšre. Aucune brique de Sounderson ci-dessus n'est parfaite, ni aucune de leurs conjuguĂ©es [7], et aucun exemple de brique parfaite n’est connu Ă  ce jour, mais on n'a pas dĂ©montrĂ© non plus leur inexistence.

Notes et références

  1. François Le Lionnais, Les nombres remarquables, Paris, Hermann, , p. 45
  2. M. D. Indjoudjian, « RĂ©crĂ©ations scientifiques », La Jaune et la Rouge,‎ , p. 39 et 42-43 (lire en ligne)
  3. (de) Leonhard Euler, VollstÀndige Anleitung zur Algebra, II : Fragmenta commentationis cuiusdam maioris, de invenienda relatione enter latera triangulorum, quorum area rationaliter exprimi possit, St. Petersburg, Kayserliche Akademie der Wissenschaften, (lire en ligne)
  4. Daniel Lignon, Dictionnaire de (presque) tous les nombres entiers, Paris, Ellipses, , p. 574-575
  5. Visions of Infinity: The Great Mathematical Problems By Ian Stewart, Chapter 17
  6. Francis Casiro, « Les briques d'Euler », Hors SĂ©rie Tangente n°29, Leonhard Euler, Un gĂ©nie des LumiĂšres,‎
  7. Jean Lagrange, « Sur le dĂ©rivĂ© du cuboĂŻde eulĂ©rien », Canad. Math. Bull. Vol. 22 (2),‎ (lire en ligne)

Articles connexes

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