Bregtje Visser

Après la faillite de son entreprise, Bregtje Visser entame sa transition. Elle décrit cette période comme ayant eu un impact négatif sur sa vie sociale, de nombreuses personnes de son entourage se détournant d'elle[3]. En 2010, elle commence à prendre des inhibiteurs de testostérone. En 2012, elle subit une opération chirurgicale de féminisation faciale, notamment une rhinoplastie et une réduction de la mâchoire. A l'époque aux Pays-Bas, il n'est pas possible pour une personne trans d'obtenir un changement d'état civil avant d'avoir subi une opération de réattribution sexuelle : quelques semaines plus tard, à bord d'un bus, elle a un différend houleux avec un contrôleur qui l'accuse de voyager avec le titre de transport d'une autre personne[2]. Elle est alors arrêtée par la police et mise en cellule. Un policier lui déclare: « Je ne pige rien à qui vous êtes[4]».

Après sa transition, elle est confrontée à de la discrimination et rencontre des difficultés à trouver du travail, un employeur la soumettant à une période d'essai de trois mois pour voir si ses collègues « pouvaient s'habituer à elle[4]». Elle est licenciée d'un emploi du fait de sa transidentité[1].

En 2012, elle travaille comme consultante dans le domaine des technologies de l'information et de la communication[2].

En juin 2016, avec l'organisation TNN (Transgender Netwerk Nederland) dont elle est trésorière[5], l'Organisation néerlandaise de défense des droits des minorités sexuelles, le syndicat FNV et l'organisation Workplace Pride, elle crée la fondation Gendertalent, dont le but est de faciliter l'accès au marché de l'emploi des personnes trans. L'organisation dispense également des formations sur les personnes trans aux entreprises et offre une aide psychologique aux personnes transgenres. Visser explique : « Je sais par Gendertalent qu'à côté d'un grand groupe de gens pour qui ça va bien, il a beaucoup de personnes transgenres qui ne fonctionnent pas bien au travail du fait de la discrimination, de fatigue psychique ou des effets physiques des hormones. Elles ne travaillent pas, à- mi-temps ou en deçà de leur niveau. Elles devraient recevoir un soutien[4]». A cette époque, une étude de l'Office de planification sociale et culturelle (Sociaal en Cultureel Planbureau, SCP) montre qu'aux Pays-Bas, 38% des personnes transgenres vivent d'une allocation, contre 14 % du reste de la population[4].

En juillet 2017, elle démissionne de son poste de trésorière du TNN pour se consacrer pleinement à Gendertalent[5].

En 2018, En marge de Gendertalent, elle crée une nouvelle fondation, Genderwende[6]. À la suite de cette évolution, le FNV rompt ses liens avec Gendertalent[7]. Elle crée également Genderflex, la première agence de placement pour personnes trans au monde[8].

En mai 2020, la page facebook de Gendertalent annonce que Bregtje Visser a décidé de changer de nom pour adopter celui de Catharina Anastasia R. Visser. Sur un site créé pour l'occasion, elle explique qu'au cours d'un voyage spirituel marqué par plusieurs rencontres et une régression en vie antérieure, elle aurait pris conscience d'être la réincarnation de la grande duchesse Anastasia Nikolaïevna de Russie, fille du tsar Nicolas II[9].

En avril 2020, Elle décide de créer la « Catharina Anastasia Foundation », une organisation sans but lucratif présentée comme une refonte de gendertalent, dont les objectifs sont de lever des fonds pour financer des projets et des études liés à la transidentité ou des programmes d'aide à l'amélioration de la condition des personnes transgenres[10]. Parallelement, «GenderWende B.V » devient « The Peoples Freedom Company B.V » en mai 2020[11]

En 2019, elle reçoit pour son travail une récompense de l'organisation Winq : le Gender Diversity Award[12].

• (nl, en, pt, es) Stichting Gendertalent
• Catharina Anastasia Foundation
• (nl) Transgender Netwerk Nederland