Brain Damage (groupe de dub)

Considéré comme un défricheur du dub[1] et comme un producteur prolifique[2], Martin Nathan[3] fonde Brain Damage dans la ville de Saint-Étienne. En duo avec le bassiste Raphaël Talis[4] jusqu'en 2011, puis seul, il se produit en live machine, c'est-à-dire en mixant en live avec des bandes enregistrées.

Pendant la période précoce du groupe, l'artiste anime une émission de radio hebdomadaire éponyme sur les ondes de Radio Dio[5]. Raphaêl et lui effectuent les tournées secondés par l'ingénieur du son Jean-Luc Aube, dit Kobe, pilier des masterings de Brain Damage et ancien des Babylone Fighters. En 1999, l'EP Bipolar Disorder et le titre Brain Booster, édités en digipack sur le label Bangarang[6] (en simultané avec From Scratch de Another Sound System Experience), deviendront vite un support quotidien pour nombre d'animateurs dans les radios indépendantes et plurielles[7].

Au début des années 2000, Martin collabore avec certains maîtres du genre de la scène britannique (Zion Train, Alpha and Omega, The Disciples). Il se produit à Londres au studio Conscious Sound avec le MC Tena Stelin. Puis, il compose deux albums[8] sur le label parisien[9] Hammerbass[10] et rejoint Jarring Effects en 2006 pour une trilogie d’opus expérimentaux[11], lancé dans une vaste exploration de la Dub poetry, du Spoken word et des techniques de short cuts[12].

En 2011, il met en musique, en relation étroite avec le groupe High Tone de Lyon, le projet et la tournée High Damage[13], au firmament de la scène « French dub touch »[14]. Dans la foulée, sort Brain Damage Dub Sessions "What You Gonna Do ?", nouvelle production dub avec des voix originales et incisives[15]. Un an plus tard, anticipant les célébrations du centenaire de la Grande Guerre, il réalise l'album dub engagé Empire Soldiers[16]avec le britannique Steve Vibronics. Ce travail donnera notamment lieu à un album live, le second après Short Cuts Live en 2009, ainsi qu'à de nombreuses dates en France et en Europe (Allemagne, Belgique, Croatie, Grande-Bretagne, Hollande, Roumanie, Suisse).

En 2015, c’est à Kingston qu’il sème sa créativité et cultive sa portée internationale. Il y confectionne la majeure partie du projet Walk the Walk / Talk the Talk[17], en compagnie d’idoles jamaïcaines comme Horace Andy, Willi Williams, Winston Mc Anuff, Kiddus I ou encore Ras Michael, pour un hommage aux créateurs de son style de prédilection[18]. En 2017, Martin Nathan se tourne vers la Californie et développe une collaboration[19] avec Harrison Stafford[20], leader de la formation Groundation[21]. Un an plus tard, il se rend en Colombie pour produire un album entièrement en langue espagnole, ¡Ya no màs!. Cette production lui permettra de s’affranchir des modèles anglo-saxons omniprésents, y compris dans sa production propre[22].

En 2021, l'artiste finalise le projet Brain Damage meets Big Youth-Beyond the Blue[23] - [24], en partenariat avec Big Youth[25]. L'album sera accueilli dans la première partie de tableau du classement Feraliste pendant deux mois consécutifs au début de l'été[26]. Cela inaugure un format de tournée à jauge réduite, imposé par le contexte sanitaire, et cela conduit à cent "Little Big Sessions" à travers la France[27] - [28].

Le printemps 2023 voit la sortie de Groundation meets Brain Damage-Dreaming From An Iron Gate, fruit d'une nouvelle rencontre avec Groundation. Aboutissement d'un second projet majeur aux côtés d'Harrison Stafford et point de départ d'une autre tournée de Brain Damage, cet album dub revisite Hebron Gate avec l'inspiration et la précision dues à un opus de référence du reggae[29].

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  • (en) Songkick