Bordelaise
La bordelaise est une race bovine française. Elle est issue d'une race disparue que les chercheurs de l'Institut de l'élevage tentent de reconstituer à partir de bovins croisés. Ces animaux métissés portent le nom de bordelaise nouvelle.
Bordelaise
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Vaches bordelaises | |
Région d’origine | |
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Région | France, département de la Gironde |
Caractéristiques | |
Taille | Moyenne |
Robe | Pie noire |
Autre | |
Diffusion | Locale, race préservée |
Utilisation | Laitière |
Origine
Historique
Cette race est originaire de Gironde. Elle serait issue de bétail du rameau celtique introduit par les Anglais durant la guerre de Cent Ans, ou de bétail breton. Au XVIIe siècle, l'arrivée de Hollandais venus mettre en valeur les zones marécageuses des bords de Gironde et Dordogne, entraîne un nouveau métissage avec des animaux des races bovines du littoral de la mer du Nord amenés par ces Néerlandais. André Sanson confirme cette hypothèse en trouvant des caractères crâniens communs avec des races irlandaises[1].
Traditionnellement, cette race était élevée dans les palus de la Gironde (zone humide entre la rivière et les coteaux viticoles) et fournissait Bordeaux en lait et beurre. Son déclin a commencé au XIXe siècle à cause d'une épidémie de pleuropneumonie contagieuse bovine en 1870-1872. Quelques individus rescapés et le troupeau de château Giscours, miraculeusement épargné, sont mis à contribution pour redémarrer la production et la race est à nouveau exposée en 1894[1]. À cette époque, les propriétaires de châteaux viticoles sélectionnent la variété de robe mouchetée dite « pigaillée ». Les seuls animaux porteurs de cette robe sont admis dans le registre généalogique ouvert en 1898, les porteurs de la robe « beyrette » sont rejetés. En 1904, la race fait son apparition au salon de l'agriculture de Paris où sa couleur est remarquée.
L'engouement pour la robe pigaillée, la race des châteaux, entraîne un développement de la race hors des limites du département de Gironde, en Dordogne, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques[1]. Dans les années 1920-1930, elle connaît son apogée aux environs de 8 000 animaux, mais la sélection esthétique au détriment de la production entraîne une baisse de productivité conjointe à la concurrence déjà active de la frisonne. Sa dernière participation au concours général date de 1939[a 1].
Les individus de type bayrette, la race des paysans, sont ignorés des textes et statistiques, mais des documents photos permettent d'en trouver en mélange avec d'autres races. Après la seconde Guerre mondiale, les statistiques ne donnent que 700 bovins en 1958 et la race disparaît dans les années 1960 ou 1970[a 2].
Renaissance
En 1978, l'institut technique de l'élevage bovin tente vainement de retrouver des animaux. En 1987, Régis Ribéreau-Gayon, président du conservatoire des races d'Aquitaine, retrouve quelques individus présentant la robe bayrette. Malgré des métissages avec des holsteins et limousines, ils conservaient le type. Certains de ces animaux sont inclus dans un plan de conservation en recherchant le phénotype bayrette[1].
La reproduction en circuit fermé des individus permet de retrouver la robe bayrette bien marquée, mais aussi de voir peu à peu apparaître quelques animaux avec des signes de robe pigaillé. Les caractères génétiques de cette robe semblent récessifs. Pour Philippe J. Dubois, la population bayrette, non sélectionnée sur des critères esthétiques, était dominante en nombre dans la population et probablement plus productive. Cet état a permis à ce type de survivre dans une zone peu encline à l'usage de l'insémination artificielle. La revanche de la race des champs sur celle des châteaux[a 3].
Morphologie
Elle est de taille moyenne, de robe pie noire. La tête et les quatre membres sont toujours noirs. La répartition des taches est localisée sur le dos, le ventre et la partie arrière des flancs. Elle est tachetée (type beyrette) ou mouchetée (type pigaillé). Ses cornes courtes sont de couleur foncée.
Les individus actuels ont une morphologie générale qui rappelle la Prim'Holstein. Les croisements anciens n'y sont pas étrangers.
Production
C'est une bonne laitière. Autrefois, son beurre était réputé. La faiblesse de l'effectif ne permet pas de commercialiser de produit 100 % issu de cette race. Le but actuel est de recréer une population assez importante pour arriver à gérer la consanguinité. Elle est inscrite à l'organisme de sélection des races bovines locales à petits effectifs[2].
Sources
Notes et références
- « La race bovine Bordelaise », Site EuReCa (European Regional Cattle Breeds) (consulté le )
- Institut de l'Ă©levage
Bibliographie
- Philippe J. Dubois, A nos vaches : Inventaire des races bovines disparues et menacées de France, Paris, Delachaux et Niestlé, , 448 p. (ISBN 978-2-603-01707-4), p. 176 à 185
- À nos vaches, p. 179
- À nos vaches, p. 180
- À nos vaches, p. 181
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Fiche de la race bordelaise sur le site d'AgroParisTech
- (it) Fiche de la race bordelaise.