Bonnat chocolatier
Bonnat chocolatier est une chocolaterie française créée en 1884 par Félix Bonnat.
Chocolat Bonnat | |
Une tablette de chocolat Bonnat, sortie de son emballage. | |
Création | 1884 |
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Dates clés | 26 mai 2005 : immatriculation de la société actuelle |
Personnages clés | Félix Bonnat (1861-1940)[1] Raymond Bonnat Stéphane Bonnat |
SiĂšge social | 8 Cours Senozan 38500 Voiron France |
Direction | Stéphane Bonnat (depuis 2010) |
Activité | Fabrication de cacao, chocolat et de produits de confiserie |
Produits | Chocolats |
Effectif | 20 à 49 salariés (tranche INSEE) |
SIREN | 482 535 416 |
Site web | bonnat-chocolatier.com/fr |
Chiffre d'affaires | 4 084 600 ⏠au 30 avril 2016 - comptes récents non disponibles |
Résultat net | 291 300 ⏠au 30 avril 2016[2] |
Son siÚge social se trouve à dans la commune de Voiron située dans le département de l'IsÚre en région Auvergne-RhÎne-Alpes et, autrefois, rattachée à l'ancienne province du Dauphiné.
Historique
Le chocolatier Bonnat (1884) fait partie des plus anciens chocolatiers de France créés avant le XXes avec les Vieillard (1781), Debauve et Gallais (1800), Boissier (1827), Fouquet (1852), La Choconchagecolaterie d'Aiguebelle (1869), Weiss (1882) et Voisin (1897)[3].
FĂ©lix Bonnat, ancien liquoriste, crĂ©e son atelier de chocolatier torrĂ©facteur en 1884 au 8 cours SĂ©nozan Ă Voiron dans l'ancien relais de poste[4] - [3] - [5] - [6]. L'idĂ©e lui est venue aprĂšs avoir dĂ©couvert le chocolat solide lors de l'exposition universelle de 1880[5]. Il part ensuite rencontrer les producteurs en AmĂ©rique du Sud et aussi en Asie[5]. Pour la venue du tsar Nicolas Ă Paris, FĂ©lix Bonnat crĂ©Ă© le « Plum Cake moscovite » qui obtient une mĂ©daille d'or lors de l'exposition universelle la mĂȘme annĂ©e[7]. Bonnat connaĂźt aussi un succĂšs avec les PavĂ©s de Voiron qui seront vendus dĂšs 1901 dans 180 boutiques en France[3] et seront aussi envoyĂ©s jusque dans les comptoirs des colonies françaises[1]. En , il crĂ©e la krugette qui est devenue un classique de la chocolaterie française sous le nom d'orangette[3].
En 1920, FĂ©lix Bonnat, qui travaille avec ses deux fils Armand et Gaston, commence Ă exporter dans le monde entier. En , Bonnat acquiert le droit d'utiliser un autre produit du voironnais, la Chartreuse et le symbole des pĂšres chartreux pour ses chocolats avec cette liqueur qui sont encore de nos jours un des produits phares du chocolatier[8] - [9].
En 1956, c'est Raymond Bonnat, le fils de Gaston (dĂ©cĂ©dĂ© Ă l'Ăąge de 38 ans en [10]), qui prend les rĂȘnes de l'entreprise. En 1983, il a « lancĂ© le travail de "Pure Origine" » en crĂ©ant une collection de tablettes de chocolats d'origines uniques, ce qui n'avait encore jamais Ă©tĂ© fait en Europe[4] - [3] - [1].
Depuis , l'entreprise est dirigĂ©e par StĂ©phane Bonnat, le fils de Raymond[6] - [3] - [11]. En , l'entreprise compte 30 salariĂ©s pour un chiffre d'affaires de prĂšs de 4 millions d'euros[4]. La chocolaterie est l'une des rares en France Ă torrĂ©fier et Ă effectuer aussi le conchage de ses fĂšves[4] - [6] - [12]. Cette derniĂšre Ă©tape permet la rĂ©vĂ©lation des arĂŽmes du cacao[4]. Elle dure plusieurs dizaines d'heures lĂ oĂč elle n'est faite qu'en 4 heures chez les industriels[4].
Bonnat encourage la plantation de variétés anciennes de maniÚre à accroßtre la diversité des cacaos. C'est ainsi qu'il a pu relancer la variété Maragnan lisse que l'on pensait disparue[4] - [12]. Il est aussi engagé dans un programme de rémunération supérieure à la moyenne (jusqu'à 7 fois) pour les producteurs locaux, incluant aussi dans celle-ci le prix de trois repas, les frais de scolarité et une couverture médicale[11] - [4] - [13]. Depuis , Bonnat s'est associé au programme péruvien « Cacao contre coca » pour que les agriculteurs locaux changent leurs productions[4].
Le chocolatier Bonnat est aussi celui qui inspiré Tim Burton lors de la création de l'univers du film Charlie et la chocolaterie et dont la charte graphique des tablettes Bonnat a été reprise pour Willy Wonka[14] - [15] - [1].
En , la maison Bonnat ouvre aussi une boutique Ă Tokyo[3] et en , sa premiĂšre boutique parisienne[14].
En avril 2020, StĂ©phane Bonnat s'insurge contre l'obligation d'ouverture de son Ă©tablissement pour permettre dâassurer des « achats de premiĂšre nĂ©cessitĂ© » dans le cadre de la pandĂ©mie de Covid-19[16]: « Bien que ce soit formidable de manger du chocolat et dâen fabriquer, ce nâest pas une activitĂ© vitale. Ăa ne justifie pas quâon se mette en danger. »
Le Pavé de Voiron
Câest un petit cube de 2 cm de cĂŽtĂ© qui est composĂ© de trois couches avec un pralinĂ© aux noisettes insĂ©rĂ© entre deux couches de pralinĂ© aux amandes[3]. En 1900, lâExposition universelle de Paris lui dĂ©cernera une MĂ©daille dâargent pour ce chocolat reconnu comme lâun des meilleurs au monde[17].
Le Pavé de Voiron est décliné sous trois formes :
- Le Pavé (emballage argenté) : praliné noisettes et praliné amandes. Il s'agit de l'original, celui de Félix Bonnat de 1901
- Le RĂȘve[4] (emballage vert) : pralinĂ© noisettes
- Le Ménados (emballage doré) : praliné amandes au café
Les Sept grands crus du cacao
En , Raymond Bonnat et son épouse Nicole, créent la collection Sept grands crus du cacao avec des tablettes de chocolats à 75% de cacao[4] - [18]. Le chocolatier Bonnat est ainsi le premier en Europe à proposer des chocolats basés sur des terroirs différents[3] - [1]:
- Equateur
- CĂŽte d'Ivoire
- Madagascar
- Puerto Cabello (Vénézuela)
- Hacienda El Rosario (Vénézuela)
- Chuao (Vénézuela)
- Trinité
RĂ©compenses
Le chocolat Selva Maya du Mexique est élu « meilleure tablette du monde 2016 » dans la catégorie tablettes pure origine aux International Chocolate Awards 2016[19] - [9].
Entre et , le chocolatier Bonnat a reçu 34 récompenses internationales[12].
Voir aussi
Lien externe
Notes et références
- Lion 2017, p. 82.
- https://www.societe.com/bilan/bonnat-chocolatier-482535416201604301.html
- Khodorowsky et Hervé 2009.
- Durand 2017.
- Labro 2019.
- Zochetti 2019.
- Olivier Poels, « La recette du Plum Cake », sur Europe 1, (consulté le )
- Karine Bonnet, « Voiron sâaccroche Ă sa chartreuse », Le DauphinĂ©,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) David Lebovitz, « Bonnat chocolate », sur Davidlebovitz.com, (consulté le )
- « Deuils », Le Matin, vol. 54e annĂ©e, no 19515,â , p. 2 (lire en ligne)Les obsĂšques de Gaston Bonnat ont eu lieu Ă Voiron le 19 aoĂ»t 1937
- Julie Le Bolzer, « StĂ©phane Bonnat, de l'IsĂšre Ă l'Amazonie », Les Echos,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- SĂ©bastien Ladermann, « StĂ©phane Bonnat, le roi de la fĂšve de cacao », Le Temps,â (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consultĂ© le )
- Jennifer Matas, « Chocolat Bonnat accepte de mieux payer ses producteurs pour garantir la qualitĂ© », Les Echos,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Fred Ricou, « La Maison Bonnat ouvre sa premiÚre boutique parisienne », sur 7deTable, (consulté le )
- (en) Franckie Alarcon, The Secrets of Chocolate: A Gourmand's Trip Through a Top Chef Atelier, NBM, , 112 p. (ISBN 9781681122793), p. 51
- « Coronavirus : manger du chocolat "ne justifie pas quâon se mette en danger", le chocolatier Bonnat en colĂšre », sur France 3 Auvergne-RhĂŽne-Alpes (consultĂ© le )
- « Folie Bonbons - Le Pavé de Voiron », sur www.francebleu.fr
- Pierre Hermé, Le Larousse du chocolat, Larousse, , 368 p. (ISBN 9782035981820), « Terroirs et arÎmes du cacao »
- « Cocorico, Le meilleur chocolat du monde est Voironnais », sur www.alpinea.fr
Bibliographie
- Chocolat Bonnat : Historique, sur bonnat-chocolatier.com/fr
- Jacky Durand (photogr. FĂ©lix Ledru), « Chocolat : Bonnat, la fiĂšvre de la fĂšve », LibĂ©ration,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Katherine Khodorowsky et Robert Hervé, Tout sur le chocolat, Odile Jacob, , 384 p. (ISBN 9782738193919), « La maison Bonnat ».
- Camille Labro, « StĂ©phane Bonnat, lâamour du chocolat », Le Monde,â (lire en ligne)
- Vanessa Zochetti, « Des chocolats dâexception », Le Parisien,â (lire en ligne)
- « Ă la conquĂȘte du monde des chocolats », Lion, Lions Club International, no 700,â , p. 82