Bonaventure d'Argonne
Noël Argonne, dit dom Bonaventure d'Argonne, dit monsieur de Moncade, dit Vigneul-Marville, est un moine et homme de lettres français né à Paris (probablement en 1634), mort à Aubevoye le . Il est connu pour une critique osée des Caractères de La Bruyère.
Naissance | |
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Décès |
(à 63 ans) Chartreuse d'Aubevoye |
Nom dans la langue maternelle |
Bonaventure d'Argonne |
Pseudonymes |
... de Vigneul- Marville, M. de Vigneul-Marville, Monsieur de Moncade, Vigneul de Marville |
Activité |
Ordre religieux |
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Biographie
La date de sa naissance à Paris fait débat : 1630, 1634 ou 1640. Benjamin Rountree estime que la plus probable est « de loin » 1634[1]. Fils d'un orfèvre, il devient avocat[2]. À vingt-huit ans[3], las de la vie du siècle, il se fait chartreux de Gaillon, en Normandie[2], et prend le nom de religion de Bonaventure[3]. Il est ensuite père vicaire de la chartreuse Notre-Dame-de-la-Rose de Rouen[2].
Mais, dans sa retraite, cet homme spirituel et savant a gardé le goût de la littérature, et il entretient des relations avec ses amis érudits d'autrefois[4]. Il publie le premier de ses livres sans nom d'auteur. Il use ensuite des pseudonymes de monsieur de Moncade et de Vigneul-Marville. Il est, selon Voltaire, « le seul chartreux qui ait cultivé la littérature[5] ». Mais les lecteurs de La Bruyère ne lui pardonnent pas sa critique injuste des Caractères[4].
Il meurt à la chartreuse Notre-Dame-de-Bonne-Espérance, à Aubevoye, près de Gaillon, dans le département actuel de l'Eure, le [3].
Œuvres
- Traité de la lecture des Pères de l'Église, 1688. Jean Mabillon appréciait beaucoup ce livre[3].
- L'Éducation, maximes et réflexions de monsieur de Moncade, avec un discours du sel dans les ouvrages d'esprit, Rouen, Vve d'A. Maurry et P. Ferrand, 1691.
- Mélanges d'histoire et de littérature, recueillis par Vigneul-Marville, 3 vol., 1699-1701. Anecdotes littéraires, réflexions critiques et traits satiriques (il contient « Sentiments critiques sur Les Caractères de monsieur de La Bruyère »)[4] 1713, 1er volume, 1713, 3e volume, 1713, 3e volume.
Bonaventure d'Argonne aurait laissé d'autres ouvrages, dont on ignore s'ils sont perdus à jamais ou s'ils reposent dans quelque bibliothèque[2].
Notes et références
- (en) Benjamin Rountree, Bonaventure d'Argonne : the Seventeenth Century's Enigmatic Carthusian, sur books.google.fr, Genève, Droz, 1980, p. 35, note 6. Selon la notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France, il serait né le .
- Paul-Martin Bondois, « Argonne (Noël, dit Bonaventure d') », in Jules Balteau, Marius Barroux, Michel Prévost, Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey et Ané, 1939, t. III, p. 192.
- Adrien Beuchot, « Argonne (Noël, dit Bonaventure) », in Louis-Gabriel Michaud (dir.), Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, Desplaces ; Leipzig, Brockhaus, 1843, t. II, p. 193.
- Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer (dir.), « Argonne (Noël, dit Bonaventure d') », Nouvelle Biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à 1850-1860, Copenhague, Rosenkilde et Bagger, 1964, t. III-IV, p. 134.
- Cité par Adrien Beuchot, op. cit., t. II, p. 193.
Voir aussi
Bibliographie
- André Deschamps, « Vigneul de Marville ou la critique à la fin du dix-septième siècle », Mémoires de l'Académie des sciences inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 9e série, t. 2, , p. 172-199 (lire en ligne)
- (en) Benjamin Rountree, Bonaventure d'Argonne : the Seventeenth Century's Enigmatic Carthusian, Genève, Droz, 1980 (ISBN 9782600035781) en ligne