Bombardements de Tchernihiv du 3 mars 2022

Le 3 mars 2022, juste après 12h00 (UTC+2), six bombes aériennes non guidées ont été filmées tombant dans un quartier résidentiel de Tchernihiv[5], sur une place publique de forme triangulaire formée par les rues Viacheslava Chornovola et Kruhova. L'analyse d'Amnesty International a révélé qu'(au moins) huit bombes sont tombées[1]. Un témoin vivant dans la rue Ivana Bohuna, Alina, a entendu un bourdonnement avant que les bombes n'explosent[1].

Le film de l'attaque a été enregistré sur une caméra tableau de bord (dashcam). Le film montre les six roquettes qui tombent et une explosion. D'autres médias en ligne ont été publiés montrant les corps des victimes, des survivants emportés sur des civières, des pompiers essayant d'éteindre les incendies dans le principal complexe d'appartements qui avait été touché, ainsi que des voitures et des arbres en feu. Le gouverneur régional Viacheslav Chaus a déclaré aux journalistes que deux écoles avaient été touchées[5].

La députée américaine d'origine ukrainienne Victoria Spartz (IN-R) a déclaré aux journalistes que sa grand-mère vivait dans un immeuble à proximité et que les fenêtres avaient toutes été détruites[6].

Les bombes ont principalement tué des personnes qui faisaient la queue pour acheter du pain. Yulia Matvienko, également résidente de la rue Ivana Bohuna, a survécu à l'attentat avec une blessure à la tête. Ses trois enfants n'ont pas été blessés, mais ont dû ramper sous les décombres après l'explosion[1]. Les services d'urgence locaux ont enregistré 38 hommes et 9 femmes tués par les bombardements et 18 blessés[5].

Comme Amnesty International n'a pas été en mesure d'identifier une cible militaire légitime à proximité, elle a qualifié l'attaque de crime de guerre lors de l'invasion de 2022[1].

Human Rights Watch (HRW) n'a trouvé aucune preuve d'une « cible [militaire] importante à l'intérieur ou à proximité de l'intersection lorsqu'elle a été touchée, … indiquant une attaque aveugle potentiellement délibérée ou imprudente ». HRW a demandé que l'enquête de la Cour pénale internationale en Ukraine et la « commission d'enquête » des Nations unies décident si un crime de guerre a été commis et demandent des comptes aux personnes responsables. L'enquête de HRW comprenait des entretiens téléphoniques avec trois témoins et deux autres habitants de Tchernihiv, ainsi que l'analyse de 22 vidéos et 12 photographies. Les témoins interrogés par HRW ont déclaré qu'ils n'étaient pas au courant de cibles ou d'opérations militaires dans le quartier[4].

Un cratère de bombe compatible avec une bombe de 500 kg a été trouvé. Des bombes FAB-500 étaient connues pour avoir été utilisées lors de l'invasion russe de 2022[1].