Bodhiruci
Bodhiruci (ou Bodhiruchi, Bodairushi ; chinois :è©ææ”æŻ), est un moine bouddhiste et traducteur, originaire du nord de lâInde[Note 1]. LâannĂ©e de sa naissance est inconnue et celle de sa mort Ă Luoyang est incertaine, vers 527 ou 535.
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ĂlĂ©ments de biographie
On sait quâil quitte l'Inde du nord pour se rendre en Chine, Ă Luoyang, en 508, oĂč il est trĂšs actif comme enseignant, mais plus encore comme traducteur du sanskrit vers le chinois. Ă ce jour, on lui attribue trente-neuf traductions de sutras et de traitĂ©s, en cent-vingt-sept fascicules[1], de sutras du Mahayana. La plupart de ces textes reflĂštent les rĂ©cents dĂ©veloppement du Mahayana, en particulier de l'Ă©cole du Yogacara[2].
Il traduit notamment deux textes de Vasubandhu: le SĆ«tra d'AmitÄbha (sanskrit IAST: SukhÄvatÄ«vyĆ«ha sĆ«tra ou SukhÄvatÄ«vyĆ«hopadeĆa)[Note 2], et le Dashabhumika sutra (sanskrit IAST: DaĆabhĆ«mika SĆ«tra ou DaĆabhĆ«mivyÄkhyÄna; pinyin: shĂ dĂŹ jÄ«ng; chinois: ćć°ç¶ ), qui sera Ă lâorigine de la branche nord de l'Ă©cole idĂ©aliste Dilunzong (en) (chinois: DĂŹlĂčnzĆng ć°è«ćź )[Note 3] - [3], liĂ©e au courant du Yogacara[2].
Il restera Ă Luoyang jusqu'Ă sa mort, vers 527 ou vers 535[4] - [5] - [6].
Influence
Les Ă©crits et l'enseignement de Bodhiruci jouent un rĂŽle dĂ©terminant chez Tanluan, qui se serait rendu dans le sud de la Chine pour Ă©tudier les pratiques taoĂŻstes visant Ă obtenir lâĂ©lixir de longue vie. De retour au nord, il rencontre Bodhiruci, dont l'enseignement le transforme profondĂ©ment, avant quâil ne devienne un maĂźtre de lâĂ©cole de la Terre Pure[1].
Il est considĂ©rĂ© comme un des patriarches de lâĂ©cole Jodo shu, dâune part pour les traductions mentionnĂ©es ci-dessus, et dâautre part, parce quâil a fait don dâun exemplaire du SĆ«tra des contemplations du Bouddha Vie-Infinie (sanskrit: AmitÄyurdhyÄna SĆ«tra ; chinois : äœèȘȘè§çĄéćŁœç¶ ; pinyin : FĂș shuĆ guÄn wĂșliĂ ng shĂČu jÄ«ng ; japonais : èŠłçĄéćŻżç” KanmuryĆju-kyĆ) Ă Tanluan[6].
Notes et références
Notes
- Ă ne pas confondre avec son homonyme Bodhiruci, lui aussi moine et traducteur originaire du sud de lâInde, et ayant vĂ©cu deux siĂšcles plus tard.
- Il sâagit de la seconde traduction du SĆ«tra d'AmitÄbha, la premiĂšre Ă©tant due au moine Ă©rudit KumÄrajÄ«va, qui lâa rĂ©alisĂ©e en 402.
- Lâenseignement de lâĂ©cole Dilunzong se basait sur le Commentaire du Sutra des dix terres (le DaĆabhĆ«mika SĆ«tra) de Vasubandhu. (Source: Pierre Nakimovitch, DĂŽgen et les paradoxes de la bouddhĂ©itĂ©, GenĂšve, Droz, 1999, 456 p. V. p. 92)
Références
- (en) « Bodhiruci », sur Oxford Reference, A Dictionary of Buddhism (consulté le )
- (en) Robert E. Buswell Jr., Daniel S. Lopez Jr., Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , xxxii, 1265 (ISBN 978-0-691-15786-3), p. 133
- Cornu, 2006, p. 87.
- Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Paris, Seuil, 2006, p.87.
- Martha Cheung, An Anthology of Chinese Discourse on Translation. Vol. 1 From Earliest Times to the Buddhist Project, London, Routeledge, 2014, 268 p. V. p.203.
- (en) « Bodhiruchi » in Soka Gakkai Nichiren Buddhism Library, [lire en ligne (page consultée le 28 juin 2022)]
Bibliographie
- (en) Martha Cheung (en), Lin Wusun, An Anthology of Chinese Discourse on Translation, vol. 1 : From Earliest Times to the Buddhist Project, Londres, Routledge, , 268 p. (ISBN 978-1-317-63928-2)
- Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Paris, Seuil, , 950 p. (ISBN 9782-0-208-2273-2)
- Pierre Nakimovitch, DĂŽgen et les paradoxes de la bouddhĂ©itĂ©. Introduction, traduction et commentaire du volume De la bouddhĂ©itĂ© (TrĂ©sor de l'Ćil de la loi authentique), GenĂšve, Librairie Droz, , 456 p. (ISBN 978-2-600-00328-5, lire en ligne)