Blaoui Houari
Blaoui Houari (بلاوي الهواري) de son vrai nom Blaoui M'hammed EL Houari, né le à Oran et mort le à Oran[1], est l'un des fondateurs avec Ahmed Wahby du genre musical nommé El Asri, un genre nouveau né à Oran dans les années 1940 et influencé par la musique arabe traditionnelle du Moyen-Orient avec un langage poétique typiquement oranais. Il a révolutionné et modernisé la musique bédoui, un style typique dans l'Oranie.
Naissance |
Oran (Algérie) |
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Décès |
Oran (Algérie) |
Activité principale | Auteur, compositeur, interprète |
Genre musical | Chanson oranaise, Bedoui oranais |
Instruments | guitare, piano, bango, accordéon, oud,.... |
Influences | Poésie algérienne, musique arabe |
Biographie
Blaoui Houari est né à Sidi Blel dans le quartier de Médina Jdida d'Oran, il fera son apprentissage musical grâce à son père Mohamed Tazi mélomane et joueur de kuitra (sorte de guitare) ainsi que son frère Kouider Blaoui qui lui fera découvrir et aimer les sonorités du banjo et de la mandoline.
Il quitte l'école vers l'âge de 13 ans pour aider son père qui tenait un café. Sous l'influence des musiciens oranais, il va s'imprégner de la musique moderne. Et c'est aux Folies Bergère, devenu plus tard le Cinéma Pigalle puis aujourd'hui Salle el-Feth qu'il remporte un premier prix de Radio-Crochet. Ce succès le décidera dans une voie de modernisateur d'un genre populaire oranais, le bédoui, auquel il restera attaché.
En 1942, lors du débarquement américain à Oran, il est engagé comme pointeur aux docks du port. Il va alors s'initier au piano et à l'accordéon et reprendra en compagnie de Maurice El Médioni des succès américains et français. Durant les années 1940, il anime des mariages, des circoncisions et des fêtes familiales, transcrivant, pour la première fois, la musique bédouine avec des instruments modernes notamment en reprenant le célèbre poème Biya Dek el-Môr écrit par Cheikh Bensmir.
En 1943, il fonde avec l'aide de son frère Maâzouzi et de l'arbitre international Kouider Benzelat son premier orchestre musicos-théâtral où l'on retrouve Abdelkader Haoues, Boutlélis, Meftah Hmida et Blaoui Kouider.
En 1949, il prend la direction de l'orchestre chargé d'animer, tous les quinze jours durant six mois, la saison de l'opéra d'Oran. Devenu professionnel, il enregistre en 1955 chez Pathé son premier 45 tours où il reprend le fameux Rani M'hayer de Benyekhlef Boutaleb.
Blaoui Houari a été interné lors de la guerre d'Algérie dans un camp à Sig (ex Saint Denis du Sig). Après l'indépendance, il rejoint la station régionale d'Oran de la Radio et Télévision algérienne (RTA) en tant que chef d'orchestre. Il participe durant sept mois à l'animation de l'ensemble musical algérien qui se produisait à l'exposition universelle de 1970 d'Osaka, au Japon. En 1986, il enregistre un album sous le titre Dikrayat Wahran, Les souvenirs d'Oran. Il adopte un rythme et style tout à fait oranais. Depuis, il s'est retiré progressivement de la scène artistique.
Il reçoit In Memoriam un Coup de Cœur Musiques du Monde 2018 de l’Académie Charles Cros[2].
La légende de l'Oranie
Tout au long de sa carrière, son répertoire s'enrichira de près de 500 chansons qui influenceront nombre de chanteurs des années 80 dont Cheb Mami, Baroudi Benkhedda, Houari Benchenet qui deviendra un de ses plus fervents admirateurs. Blaoui Houari reste celui qui a le plus adapté les textes populaires de l'Oranie en composant et chantant les textes des cheikhs Miloud, Mestfa Ben Brahim, el-Hadj Khaled Benahmed, Kadour Ould M'hamed, M'barek Essouci...etc.
Discographie
Singles et albums
- Biya dek el-môr
- Rani m'hayer (1955)
- Jar aliya el-hem
- Laâkouba
- El-marsem
- Ouaâdi kirani
- Ya el-wecham
- Ya fares
- Ya lazreg
Notes et références
- « Le chanteur Blaoui Houari est mort », Tout sur l'Algérie (consulté le 19 juillet 2017)
- « Coup de Cœur Musiques du Monde 2018 », sur Académie Charles-Cros (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Bouziane Ben Achour, Figures du terroir, Dar El Gharb, 2003, p. 158