Bit-lit
La bit-lit est un sous-genre littéraire de la fantasy urbaine apparu dans les années 2000.
Définition
La bit-lit est un sous genre de fantasy urbaine. Le genre met en scène une héroïne confrontée au surnaturel ainsi qu'aux tracas de la vie quotidienne[1] - [2] - [3]. Il n'est pas rare que l'héroïne soit elle-même un personnage surnaturel, telle une sorcière, une fée, un nécromancien, un lycanthrope, un vampire ou une télépathe. Ces romans mélangent souvent des éléments d'autres sous-genres dont le roman policier et la romance paranormale.
Entre 2002 et 2004, le nombre de romans bit-lit publiés aux États-Unis a doublé en passant à 170 livres publiés par an. Un roman à succès dans ce sous-genre peut se vendre à 500 000 exemplaires[4]. Plusieurs écrivaines américaines ont exploré ce genre, en particulier Laurell K. Hamilton avec Anita Blake adapté en comics, Charlaine Harris avec La Communauté du Sud adapté en série télévisée et Stephenie Meyer avec Twilight adaptée en films.
Étymologie
C'est un franglicisme composé de bit pour to bite (« mordre » en français), et lit pour literature (« littérature » en français), sur le modèle de l'expression chick lit qui désigne la littérature pour filles (« chick » étant un terme familier pour désigner les filles). En anglais, bit-lit signifie "littérature numérique" ou "littérature assistée par ordinateur". La traduction anglaise de notre "bit-lit" serait quelque chose comme "fang-lit" (fang = croc).
Cette dénomination lexicale est une invention française de l'éditeur Bragelonne[5], qui en a déposé la marque, et a été popularisée par son label Milady[1].
Amalgame
La bit-lit est souvent confondue avec la romance paranormale et parfois définie comme une littérature pour adolescentes. Ces confusions sont issues du succès de Twilight auprès d'un public souvent jeune et féminin. Car cette saga de romance vampirique a contribué à l'émergence de la bit-lit[6].
La romance est souvent présente dans la bit-lit mais ce n'est pas systématique[3]. L'érotisme y figure parfois également[2]. C'est un genre assez vaste qui s'adresse aussi bien aux femmes qu'aux hommes[1] - [7]. Le terme de bit- lit est inventé en 2008 par les directeurs éditoriaux de la maison d'édition française Milady pour définir a posteriori la série Twilight et les ouvrages qu'elle a inspirés ou remis sur le devant de la scène[8].
Notes et références
- (fr) « Présentation de l'univers BIT-LIT », sur Milady (consulté le ) : « La bit-lit est un sous-genre de la Fantasy Urbaine. Ces romans ont pour cadre le monde contemporain… à quelques différences près : les créatures magiques sont réelles, la magie existe et elle est effective. Les loups-garous, les vampires, les démons, les fées, les sorcières, bref, toutes ces créatures se côtoient, au milieu de nous, humains. Le terme de bit-lit mérite une explication : « bit » est le prétérit de « bite », mordre en anglais (Vampires, loups-garous, on est vite accros… euh, à crocs). Cette appellation fait ensuite référence à un autre genre littéraire : la « chick-lit », littéralement, « littérature pour filles ». Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de romans mettant en scène des héroïnes combattant des monstres avec en plus des préoccupations qui relèvent de la vie quotidienne. Et c’est d’ailleurs la thématique de la série Buffy contre les vampires, par exemple. Les romans Buffy c’est de la bit-lit : une héroïne forte qui combat les vampires et autres démons, mais dont les préoccupations principales sont le bal de promo, les mecs, la fac, grandir, devenir adulte, etc. Pareil pour les ouvrages de Stephenie Meyer : de la bit-lit ! Mais comme pour ces deux référents majeurs, la bit-lit s’adresse autant aux hommes qu’aux femmes. Et c’est ce qui fait leur succès. C’est un genre en pleine expansion en Grande-Bretagne et surtout aux États-Unis. Ces romans sont désormais en têtes des listes de meilleures ventes en Fantasy. En France les premiers frémissements se font sentir. Il ne vous reste plus qu’à découvrir… et être séduits. »
- (fr) « La bit-lit, plus qu'un genre, un phénomène », sur ActuaLitté (consulté le ) : « La bit-lit mêle action, castagne, des protagonistes féminins, des histoires d'amour, de l'érotisme, car ça fait partie de la vie. Mais aussi du polar et de l'humour parfois, car c'est une littérature de divertissement et de plaisir. »
- (fr) Laurell K. Hamilton, « Laurell K. Hamilton - Salon du Livre 2010 », sur Elbakin (consulté le ) : « Je pense que la ‘Bit-Lit’ a juste besoin d’un personnage surnaturel (vampire, loup-garou, un auteur a même écrit sur des gargouilles), le personnage principal est souvent une jeune femme avec du cran, (d'autres un homme sombre et sexy). Pour moi, Anita est un tueur de vampires et une US Marshal. Elle chasse les vampires, mais elle sort également avec eux, ce qui crée un conflit d’intérêt. Mais la définition semble suffisamment large pour être tendance, moderne, avec des éléments surnaturels et souvent un aspect romance très présent. Mes livres mettent aussi en avant un contexte ouvertement sexuel mais ce n’est pas le cas pour tous. Le personnage principal est généralement humain ou perçu comme plus faible que les monstres. Je crois que c’est tout ! »
- (en) Belinda Luscombe, « Well, Hello, Suckers », Time, (consulté le )
- (fr) « Marsan, Stéphane. Interview du directeur éditorial de Bragelonne 2/3 », sur Vampirisme (consulté le ) : « Le premier enjeu était de trouver une dénomination qui soit la plus unificatrice possible. Si on avait commencé à dire qu’il y a de la paranormale romance, de la Fantasy urbaine, donc si on avait essayé de traduire tout ça… Il y a plein d’autres vocables d’ailleurs que je cite de temps en temps qui sont très rigolos, et sur lesquels on s’est penchés. Au tout début, je me souviens, les Anglais parlaient de « Paranormal Porn », ce qui a le mérite d’être clair. Il y a « fang bang » aussi… D’ailleurs, à chaque fois qu’on rencontre un éditeur ou un agent, il y a une autre dénomination ! Jusqu’à dire Paranormal en général. Parce qu’avec Paranormal, les livres avec des sirènes, ça passe, le livre qui n’est pas tout à fait de l’Urban Fantasy, mais où il n’y a pas de romance, pareil. En gros, on s’est dit qu’il faudrait bien appeler ça d’une façon ou d’une autre, et la vérité vraie, c’est qu’en feuilletant un catalogue américain de droit qui pitchait plein de bouquins, à un moment donné, sur une liste, je suis tombé sur Bit-lit, vraiment au milieu d’un paragraphe. Et je me suis dit que c’était rigolo, j’ai proposé à Alain, et il a trouvé rigolo aussi. Et à ce moment-là , on s’est dit qu’on allait dire que c’était de la Bit-lit. »
- (fr) « Le Phénomène BIT-LIT », sur Salon du Livre Paris (consulté le )
- (fr) Laurell K. Hamilton, « Laurell K. Hamilton - Salon du Livre 2010 », sur Elbakin (consulté le ) : « Eh bien, il n’y a pas grand-chose de girly dans les miens. Je ne peux parler que pour moi-même. Pour le dernier livre publié aux États-Unis, je suis allée à Las Vegas où j’ai rencontré le SWAT et où j’ai pu avoir accès à leurs armes. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus féminin ! Sortir pour aller voir de gros calibres ! Je ne me suis jamais sentie aussi petite ! Tous ces types étaient si grands. Vous devez être en forme pour faire partie de l’équipe donc ils s’entrainent tous beaucoup et sont tous très musclés. Je me suis sentie toute petite. Donc j’ai parlé à des officiers de police et j’ai fait des recherches sur de vrais tueurs en série… une nouvelle fois, ce n’est pas ce qu’il y a de plus féminin ! Percevoir mes ouvrages comme de la littérature uniquement destinée aux femmes est une erreur. Je ne peux pas parler au nom des autres mais je sais que j’ai beaucoup de fans masculins. Les hommes aiment l’action, le mystère, les détails sur le fonctionnement de la police et le sexe ! Les femmes aiment la même chose qu’eux, même si certaines préfèrent les histoires d’amour et le sexe. Certains lecteurs masculins m’ont même avoué avoir pensé que j’étais un homme écrit sous un pseudonyme féminin car j’offre une vision bien plus masculine des choses. Tout ce que vous avez à faire, c’est choisir un passage, le lire à haute voix et plus jamais personne ne vous accusera de lire de la littérature pour filles ! »
- Bernard.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Lucie Bernard, Les filles qui aimaient les vampires, (thèse),