Bir Bou Haouch
Bir Bou Haouch est une commune de la wilaya de Souk Ahras en Algérie.
Bir Bou Haouch | ||||
Lac de Bir Bou Haouch | ||||
Noms | ||||
---|---|---|---|---|
Nom arabe algĂ©rien | ۚۊ۱ ŰšÙŰÙŰŽ | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Wilaya | Souk Ahras | |||
DaĂŻra | Bir Bou Haouch | |||
Président de l'APC | Nasser BENAISSA | |||
Code postal | 41250 | |||
Code ONS | 4114 | |||
DĂ©mographie | ||||
Population | 6 380 hab. (2008[1]) | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 36° 03âČ 00âł nord, 7° 28âČ 00âł est | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Souk Ahras | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
| ||||
GĂ©ographie
Situation
Le territoire de la commune de Bir Bou Haouch se situe Ă l'ouest de la wilaya de Souk Ahras.
Localités de la commune
La commune de Bir Bou Haouch est composée de neuf localités[2] :
- AĂŻn Lahloua
- Bir Bou Haouch
- Bir El Henchir
- Boukhamia
- Dharet El Bir
- Kef Belel
- Maargueb et SaĂąd Lahmar
- Meboudja
- Ras Ghouchane
Histoire
Bir-Bou-Houch (originellement mechta des Medhakria (famille Medkour selon la transcription en français) sâĂ©tend sur un territoire de plusieurs km2 limitĂ© Ă l'est par l'oued El Ghodrane et Ă l'ouest par l'oued Dahmane Ă©galement connu sous le nom de oued Laâathamnia par rĂ©fĂ©rence Ă ses habitants les Athamnia qui sont apparentĂ©s aux Medkour.La rĂ©gion ,traversĂ©e par la route SĂ©drata AĂŻn-BeĂŻda ,Ă©tait connue par ses nombreuses fermes agricoles dont quatre ou cinq grandes appartenaient aux trois principales familles âMedkourâ (les Messaadia,les Jbablia et les Zouaoulas). Dans les annĂ©es 1948-50 fut crĂ©Ă©e un Secteur d'AmĂ©lioration Rurale (SAR) qui se rĂ©sumait en une ferme pilote employant quelques ouvriers agricoles et une petite Ă©cole d'une seule classe oĂč les enfants des localitĂ©s voisines (en majoritĂ© des garçons Ă deux exceptions prĂšs) sây rendaient Ă pied ou Ă dos dâĂąne quelles que fussent les conditions mĂ©tĂ©orologiques si souvent extrĂȘmes .LâĂ©cole fonctionna Ă peine une annĂ©e, fermant ses portes dĂšs 1955 avec le dĂ©part de l'instituteur français pour cause d'insĂ©curitĂ©. TrĂšs tĂŽt, Ă cause de la situation gĂ©ographique (route et rĂ©seau de pistes), l'armĂ©e française y installa un poste militaire une SAS (section administrative spĂ©cialisĂ©e) dans le but de contrĂŽler la population civile afin de tenter de rĂ©duire le soutien logistique aux moudjahidines et de leur couper la route vers le djebel Zouabi .Comme dans toutes autres SAS crĂ©Ă©s Ă travers lâensemble du pays , les habitants des douars limitrophes de Bir Bou Haouch furent regroupĂ©s de force et soumis Ă une stricte administration militaire oĂč le commandement Ă©tait exercĂ© par des officiers français spĂ©cialisĂ©s dans lâaction psychologique secondĂ©s par des harkis (goumiers comme ils Ă©taient appelĂ©s Ă lâEst du pays).Les SAS Ă©taient connues pour ĂȘtre de sinistres camps de la mort oĂč sâexerçaient Ă profusion tortures et exĂ©cutions sommaires.AprĂšs lâindĂ©pendance (juillet1962) lâafflux de populations alentours au lieu de diminuer avait continuĂ© et rapidement Bir-Bou-Houch qui Ă lâorigine relevait de la commune de SĂ©drata Ă©tait Ă©levĂ© au rang administratif de dĂ©lĂ©gation communale . Lâexode rurale sâĂ©tant amplifiĂ©e pour de multiples raisons (Ă©lectricitĂ©, Ă©cole, petits commerces, santĂ© ,services administratifs,et aussi rĂ©forme agraire...) le petit village agricole de Bir-Bou-Houch deviendra rapidement une agglomĂ©ration urbaine de plusieurs milliers d'Ăąmes Ă©levĂ©e en DaĂŻra (district) Ă la suite du dĂ©coupage administratif de 1991.
Quelle est lâorigine de ce nom Ă©nigmatique de Bir Bou Haouch qui signifierait littĂ©ralement puits avec cour? Selon certains il sâagirait dâun bassin de forme rectangulaire "haouch" en pierres de taille datant de l'Ă©poque numide ou romaine.Une thĂ©orie fort plausible sachant que cette rĂ©gion de lâEst algĂ©rien fut un barycentre Ă la fois pour la Numidie de Macinissa et pour la prĂ©sence romaine comme en tĂ©moignent les nombreuse citĂ©s romaines (Thagaste,Theveste,Marcimani âŠcorrespondant aux actuels Souk Ahras ,Tebessa,AĂŻn-BeĂŻda).
Douar Bir Bou Haouch Ă©tait donc Ă lâorigine le fief des Medkour qui constituent une des composantes de la tribu des Ouled Khanfar (Ah Khanfar" en chaoui ,amazigh de l'est algĂ©rien qui fait elle-mĂȘme partie de la ConfĂ©dĂ©ration des Haractas qui regroupe un ensemble de tribus partageant un mĂȘme espace territorial, linguistique, Ă©conomique, social et mĂȘme politique .Le mode dâorganisation et de fonctionnement autonome et dĂ©centralisĂ© de cet ensemble remonte Ă la haute AntiquitĂ©. Les Haractas,au singulier Harkati, descendent de Harkat le premier chef de cette ConfĂ©dĂ©ration qui compte quatre composantes principales du nom des quatre fils du fondateur Harkat Ă savoir Khanfar, Amara, SaĂŻd et Siouane .Ce sont donc les quatre grandes tribus des Ouled Khanfar, Ouled Amara, Ouled Said, Ouled Siouane .Autour de ce noyau principal gravitaient des groupuscules alliĂ©s en cas de besoin en situation de belligĂ©rance avec dâautres grandes tribus comme les Nemmemchas ou les Segânias .On les dĂ©signait sous le vocable de Kherarba Chraga ou Ghraba et occupaient des zones tampons Ă l'est et Ă l'ouest du territoire harkati.Le terme Kherarba .La ConfĂ©dĂ©ration des Haractas avait et a encore pour capitale Ain-Beida, lâantique Mercimani romaine.
Les ConfĂ©dĂ©rations de tribus berbĂšres Ă©taient contrĂŽlĂ©es par les Romains pour prĂ©venir les rĂ©bellions des populations locales mais elles disposaient Ă l'intĂ©rieur de leurs limites territoriales, plus ou moins dĂ©finies, d'une large autonomie pour ne pas dire indĂ©pendance. Les Haractas sont donc des BerbĂšres chaouis descendant des BerbĂšres numides, dont la prĂ©sence dans cette rĂ©gion remonte Ă la haute AntiquitĂ© et mĂȘme au PalĂ©olithique, jusqu'Ă 9000 ans avant JC.Pour rĂ©sumer disons simplement que Les Chaouias ou Chaouis ,comme toutes les autres composantes berbĂšres de lâAlgerie,ont constamment Ă©tĂ© aux avant-postes de la rĂ©sistance aux multiples envahisseurs .
Comme dĂ©jĂ dit le territoire de la ConfĂ©dĂ©ration des Haractas Ă©tait trĂšs vaste. Il s'Ă©tendait au sud de M'toussa prĂšs de Khenchela, El Maadher et Chemorra prĂšs de Batna, au mont de Halloufa prĂšs de TĂ©bessa (Theveste la romaine) Ă l'est jusqu'Ă Laouinet, Ă l'ouest jusqu'Ă M'dourouch (ancienne Madaure) et au nord jusqu'Ă Ain Fakroun et mĂȘme jusqu'Ă Sigus. Ce territoire chevauche actuellement sur cinq wilayas (provinces).
Relatons quelques brÚves épopées des Haractas face aux envahisseurs :
.Guerres incessantes contre les romains,les carthaginois,les byzantins (Massinissa,Jughurta)
.Guerres contre les invasions arabes ( Koceila ,Dihina connue sous Kahina)
.Guerres contre lâenvahisseur français aux cĂŽtĂ©s du Bey Ahmed de Constantine..En reprĂ©sailles Ă la rĂ©volte de 1852 contre les français les Haractas furent dĂ©placĂ©es, dĂ©possĂ©dĂ©s de tous leurs biens : terres ,rĂ©coltes, cheptel .Ils furent rĂ©duits Ă une pauvretĂ© extrĂȘme. A titre dâillustration de ces confiscations par lâarmĂ©e des envahisseurs français des historiens citent cet exemple frappant de 56.000 moutons saisis et envoyĂ©s comme prise de guerre vers Constantine .Le troupeau s'Ă©talait sur prĂšs de 26 kilomĂštres de Ain Beida Ă Oum El Bouaghi.MalgrĂ© ses multiples exactions lâoccupant français nâavait jamais rĂ©ussi Ă vaincre lâattachement inĂ©branlable des Haractas Ă leurs valeurs ,Ă leurs traditions, Ă leur religion.
Notes et références
- [PDF]Recensement 2008 de la population algérienne, wilaya de Souk Ahras, sur le site de l'ONS.
- Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Souk Ahras, page 1568 .
Gabriel Camps, Les berbĂšres
La Revue Nord Africaine de 1872