Biennale de la danse de Lyon

La Biennale de la danse de Lyon est créée en 1984 par Guy Darmet, sur le modèle notamment du Festival Montpellier Danse, avec le soutien de la ville de Lyon, et notamment de la Maison de la danse dont Darmet est le directeur, au moment de la percée auprès du grand public de la danse contemporaine et particulièrement de la Nouvelle danse française. Elle s'inscrit alors dans le processus de décentralisation des manifestations culturelles voulu par Jack Lang et la création des Centres chorégraphiques nationaux (CCN) dans toute la France. Comme il n'existe alors aucun CCN dans la région lyonnaise[1], le festival bisannuel permet d'offrir un espace de création et de représentations pour les compagnies, notamment après l'arrêt du Concours de Bagnolet en 1985. La biennale coproduit environ une quinzaine de spectacles chaque année.

La Biennale de la danse de Lyon s'inscrit comme un prolongement de la Maison de la Danse de Lyon qui fut créée en 1980 Maison de la danse. Le défilé de la Biennale de la danse quant à lui, est créé en 1996 par Guy Darmet après un voyage au Brésil d'où il ramène l'idée d'un défilé à Lyon en hommage au Carnaval de Rio. Le directeur artistique souhaite faire défilé des élèves des écoles de samba, et ainsi, le projet du défilé intitulé Aquarela do Brasil prend forme lors de la Biennale de la danse de 1996[2]. Guy Darmet a ainsi formé un nouveau mouvement artistique aux sein de la ville de Lyon, voulant explorer au-delà des frontières de artistiques qui se bornait aux école de danse. Le directeur artistique veut étendre l'inspiration artistique au monde et sa richesse cosmopolite. C'est pourquoi il créa le défilé de la Biennale de la Danse[3]: le plus grand défilé chorégraphique d'Europe, aujourd'hui décrit comme étant "objet et support de rencontre[4]". Il s'agit d'une parade citoyenne artistique au rayonnement régional et national, qui tend vers la démocratisation de la culture, avec une participation libre et bénévole. La Biennale de la danse se revendique comme étant un événement mixte et participatif : "la qualité artistique au service de l'inclusion sociale, et l'implication des citoyens dans l'espace public par un geste artistique[4]". Sa qualité homogène se ressent par le biais de la participation ouverte à tous, sans distinction d'âge ni de niveau artistique nécessaire. Tous les citoyens voulant s'exprimer par l'art pour pour répondre au thème annuel peuvent s'y joindre. Ce projet artistique mobilise aussi une collaboration avec des établissements scolaires lyonnais afin de créé des ateliers d'arts et décoration. En effet, il s'agit de "co-construire des projets d'éducation artistique et culturelle autour du défilé[4]". De plus, dans cette ouverture au public, la Biennale met en place des partenariats avec différentes structure socio-culturelles, équipements culturelles, collectivités, établissements scolaires, maisons de retraites, foyers d'hébergement, bénévoles s'inscrivant dans l'un des 12 groupes artistiques participants de groupes artistique[4] - [5]

En 2009, un appel aux candidature afin de succéder à Guy Darmet comme nouveau directeur artistique de la Maison de la danse et la Biennale est lancé[6]. Guy Darmet est remplacé en 2012 par la chorégraphe Dominique Hervieu qui quitte ses fonctions au théâtre de Chaillot à Paris[7]. En février 2022, Dominique Hervieu quitte quant à elle ses fonctions en tant que directrice artistique à Lyon, afin de rejoindre l'équipe de Paris 2024, au sein du comité d'organisation des jeux Olympiques[8]. La direction artistique de la Maison de la Danse de Lyon et de la Biennale est aujourd'hui dirigé par Tiago Guedes, qui propose un projet nommé "ON(L)Y Danse", ayant pour but de faire un "identité commune" de la Biennale, de la Maison de la Danse ainsi que les Ateliers de la Danse. Cela aura ainsi pour effets d'offrir, selon la volonté de celui-ci, un espace grand de création aux artistes. Celui-ci prévoit aussi une programmation une large, ouverte aux différents styles et aux différents horizons. Le nouveau directeur artistique revendique ainsi sa volonté que la Biennale de la Danse devienne un "forum de la pensée sur l'état du monde"[9].

En 2016, le thème du défilé de la biennale fut "Ensemble". Le cours et la forme de celui-ci fut modifié pour des raisons sécuritaires dans le cadre du plan vigipirate. Le défilé s'est ainsi tenu au stade Geranld le 18 septembre 2018, avec 4 500 participants ainsi que 12 groupes régionaux[10].

En 2018, la Biennale présenta son défilé "pour la paix". Ce thème fut porté par Dominique Hervieu, directrice artistique de la maison de la danse et de la biennale. Celle-ci prétend que la paix représente "l'ADN" initial du défilé. Ce thème est évocateur, car l'année 2018 est le centenaire de l'armistice de la première guerre mondiale[11].

"AFRICA2021" était l'intitulé de la 19^e Biennale de la danse de Lyon dans le cadre de la saison AFRICA2020 de l'institut française. Ce défilé est décrit comme porteur d’une saison panafricaine, au couleur de l’Afrique[12]. Le défilé de cette 19^e édition de la biennale devait avoir lieu en 2020, cependant en raison de la crise sanitaire du COVID19, il ne pris finalement forme seulement l'année suivante, le 5 et 6 juin 2021 par un spectacle sur scène au Grand Théâtre de Fourvière, en coopération avec le festival des nuits de Fourvière[13] - [14]. Après la crise sanitaire de 2020 et plusieurs confinement, Dominique Hervieu interprète le défilé comme une occasion de retrouver "l'ouverture au monde"[15]. En 2021, 12 groupes de la métropoles de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont participé au spectacle. Cet événement à regroupé chorégraphes et artistes français et africains. Ainsi, 12 groupes originaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Métropole de Lyon ont débuté le spectacle sur scène à l’occasion de cette 19^e biennale de la Danse de Lyon[16]. Par la suite, le chorégraphe nigérian Qudus Onikeku a partagé au public sa création Re:INCARNATION, revisitant l’afrobeat des années soixante-dix avec des tons de hip hop, de dance hall et la funky house[17]. Fatoumata Diawara, comédienne, danseuse et chanteuse malienne s’est aussi présentée en concert à l’occasion de cette biennale[18]. Quant à la compagnie Malka, dirigée par le chorégraphe Bouba Landrille Tchouda, ont présenté un spectacle, en collaboration avec la compagnie du théâtre de rue, Les Grandes Personnes, mélangeant décors de marionnettes géantes et danse. L’objectif était de célébrer la presse africaine libre et indépendante, en utilisant le symbole du journal comme représentant de la liberté[19] - [20].

En 2023, la Biennale Organise la 14^e édition de son défilé ainsi que sa 20^e biennale de la danse intitulé Art(s) et Sport(s). Celui-ci est prévu lors du 17 septembre 2023. Il durera 1 heure et le cortège dansant déambulera sur un parcours de 1 800 mètres[21]. Cette biennale célèbrera l'admission de la danse, le Breakdance, comme un sport olympique lors des jeux olympique de Paris 2024. En effet, cette discipline a été admise en tant que sport et plus seulement en tant qu'art par le Comité international olympique (CIO)[22].