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Bien meuble

Un bien meuble constitue une des deux catégories juridiques de biens caractérisée par le fait qu'il peut être déplacé, par opposition au bien immeuble qui est solidaire du sol.

Droit par État

Droit français

En France, les articles 527 à 536 du Code civil posent que tout bien doit être considéré comme meuble ou immeuble, il n'y a pas de troisième possibilité[1], de biens indécis ou de biens mixtes.

Parmi les meubles, on distingue deux catégories, les biens meubles corporels et les biens meubles incorporels.

Meubles corporels

Les meubles corporels sont ceux « qui peuvent se transporter d'un lieu à un autre, soit qu'ils se meuvent par eux-mêmes, comme les animaux[2] avant la réforme du 15 avril 2014, soit qu'ils ne puissent changer de place que par l'effet d'une force étrangère, comme des choses inanimées » (art. 528 du code civil français). Ce sont les meubles par nature.

Cette catégorie comprend deux sous-catégories :

  • les meubles par nature. Ce sont par exemple : les choses inanimĂ©es, amovibles et transportables (meubles meublants, vĂ©hicules, etc.), les matĂ©riaux de construction (art. 532 du code civil) ;
  • les meubles par anticipation. Ce sont des biens qui, Ă  court terme ont encore une attache matĂ©rielle avec le fonds principal, mais qui sont destinĂ©s Ă  en ĂŞtre prochainement dĂ©tachĂ©s. Le droit les considère alors comme des meubles, en considĂ©rant l'Ă©tat futur d'achèvement. Il s'agit, principalement, de rĂ©coltes sur pieds, de lots de bois avant la coupe, de matĂ©riaux de dĂ©molition (avant la dĂ©molition), etc.

En 2014, les parlementaires français ont supprimé la qualification de "bien meuble" désignant les animaux dans le code civil, pour leur préférer celle d' "êtres vivants doués de sensibilité" afin d'harmoniser les régimes prévus par le code pénal et le code rural. Cette reconnaissance symbolique n'a pas de conséquences pratiques particulières mais est le fruit de nombreuses années de lutte pour parvenir à sa consécration légale[3].

Meubles incorporels

Les meubles incorporels sont les droits portant sur une chose mobilière par nature.

Cette catégorie comprend également deux sous-catégories :

  • les droits mobiliers par objet, qui comprennent :
    • Les droits rĂ©els mobiliers sont tous les droits appartenant Ă  une personne sur la chose d'un tiers (l'usufruit sur un bien meuble par exemple),
    • Les droits personnels mobiliers sont des crĂ©ances mobilières ayant pour objet des obligations : livraison d'un bien meuble, crĂ©ance financière, mais aussi des obligations de faire ou de ne pas faire (art. 1142 du code civil) ;
  • les droits mobiliers par dĂ©termination de la loi. « Fiction juridique » dĂ©coulant directement de l'article 529 du code civil, cette catĂ©gorie peut comprendre trois sous-catĂ©gories :
    • les parts sociales. Ces droits des actionnaires ou associĂ©s d'une sociĂ©tĂ© sont considĂ©rĂ©s par la loi comme meubles, il faut que ça soit une sociĂ©tĂ© civile immobilière d'attribution
    • les rentes. Le droit de percevoir pĂ©riodiquement les arrĂ©rages liĂ©s Ă  la rente est toujours mobilier,
    • les propriĂ©tĂ©s incorporelles. Ce sont les droits affĂ©rents Ă  la possession d'un office ministĂ©riel (notaires, huissiers, etc.), d'un cabinet libĂ©ral (mĂ©decins, avocats, etc.) ainsi que les droits de propriĂ©tĂ© littĂ©raire ou artistique du crĂ©ateur d'une Ĺ“uvre sur son Ĺ“uvre.

Droit québécois

En droit québécois, les articles 899 à 907 du Code civil du Québec établissent les distinctions juridiques entre les biens immeubles et les biens meubles. La loi définit d'abord plusieurs catégories de biens immeubles et ensuite elle fait entrer les biens meubles dans tout ce qui tombe hors de ces catégories. Par exemple, l'article 905 C.c.Q. dit que les biens meubles sont ceux qui peuvent se transporter. L'art. 900 (2) C.c.Q. établit que les végétaux et minéraux qui ont été extraits du fonds de terre sont meubles. L'art 903 (2) C.c.Q. édicte que les meubles qui, dans l’immeuble, servent à l’exploitation d’une entreprise ou à la poursuite d’activités demeurent meubles. L'art. 906 C.c.Q. dit que les ondes ou l'énergie sont meubles. L'art. 907 C.c.Q. dit que tous les autres biens que la loi ne qualifie pas sont meubles[4] - [5] - [6].

Notes et références

  1. Articles 527 Ă  536 du code civil sur le site LĂ©gifrance
  2. Débat sur la place de l'animal au sein du Code civil français
  3. « les députés valident le changement de statut des animaux », sur liberation.fr, (consulté le )
  4. Pierre-Claude Lafond, Précis de droit des biens, 2e édition, Éditions Thémis, 2007
  5. Denys-Claude Lamontagne, Biens et propriété, 8e édition, Éditions Yvon Blais, 2018
  6. Sylvio Normand, Introduction au droit des biens. 2e édition, Éditions Wilson & Lafleur, 2014.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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