Accueil🇫🇷Chercher

Bibliothèque publique d'information

La Bibliothèque publique d’information[1], Ă©galement connue sous le sigle BPI, est une bibliothèque publique parisienne. ConstituĂ©e sous forme d'Ă©tablissement public national, elle a le statut d'organisme associĂ© au Centre Pompidou, au sein duquel elle est physiquement implantĂ©e. Elle contient environ 400 000 documents, dont 360 000 volumes.

Bibliothèque publique d'information
Informations générales
Type
Ouverture
Dirigeant
Christine Carrier
Surface
10 400 m2 de salles de lecture
sur 3 niveaux
Visiteurs par an
1 430 000 (2009)
Site web
Collections
Collections
371 000 volumes imprimĂ©s
Bâtiment
Architectes
Protection
Localisation
Pays
Commune
Paris
Adresse
19, rue Beaubourg
75004 Paris
Coordonnées
48° 51′ 38″ N, 2° 21′ 09″ E
Localisation sur la carte du 4e arrondissement de Paris
voir sur la carte du 4e arrondissement de Paris
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris

Histoire

Genèse du projet

Le projet d'une grande bibliothèque de lecture publique dans le centre de Paris, destinée à désengorger la Bibliothèque nationale avait pris de la consistance avec la décision de transférer les Halles centrales à Rungis, en 1963-1965. L'administrateur général de la Bibliothèque nationale, Étienne Dennery, avait suggéré de profiter de l'emplacement libéré pour implanter cet équipement.

Un comitĂ© interministĂ©riel pour la lecture publique fut crĂ©Ă© en 1966 sous l'impulsion de Georges Pompidou, qui attachait une grande importance Ă  cet enjeu, et la nouvelle bibliothèque fut prĂ©vue au Ve Plan. Elle devait offrir 1 300 places, 1 000 000 de volumes et 2 000 pĂ©riodiques sur 11 000 m2, et ĂŞtre ouverte Ă  tous. Le programme fut approuvĂ© par le ministre de l'Éducation nationale, Alain Peyrefitte, le . Le , sous l'impulsion de RenĂ© Capitant, le Conseil de Paris fixa l'emplacement de la bibliothèque publique sur le plateau Beaubourg, propriĂ©tĂ© de la Ville de Paris. Un projet architectural, qui prĂ©voyait la construction de plusieurs bâtiments au milieu d'espaces verts, fut Ă©laborĂ© par l'architecte Bernard Faugeron.

Selon Jean-Pierre Seguin, à l'époque conservateur en chef à la Bibliothèque nationale et qui devait devenir le premier directeur de la Bpi : « Sa vocation sera celle d'une bibliothèque d'information et la composition de ses fonds sera orientée vers l'étude générale non spécialisée. Les collections intéresseront toutes les disciplines et concerneront la production étrangère aussi bien que la production française »[2]. À la crise, alors largement reconnue et dénoncée de la lecture, qui se manifestait en particulier par le déclin de la pratique de la lecture, Jean-Pierre Seguin proposait de répondre avec un équipement qui aurait vocation non pas la lecture mais l'information. Pour lui, la bibliothèque est un « centre vivant de culture et d'information »[3] dont l'usager, muni de tous les moyens nécessaires pour s'orienter, doit pouvoir faire son choix en toute liberté, et qui n'a pas à guider le lecteur vers tel ou tel type d'ouvrage. Le nouvel établissement, écrit Jean-Pierre Seguin, « sera destiné à l'information plus qu'à la simple lecture, cette information consistant alors à permettre aux usagers de disposer d'un inventaire tenu à jour des fonds des autres bibliothèques, d'analyser le contenu des documents acquis, de bibliographies sélectives, et d'un service de réponses par téléphone »[4].

Mise en Ĺ“uvre

À la suite de la décision prise en décembre 1969 par le président de la République, Georges Pompidou, de créer sur le plateau Beaubourg un nouveau musée d'art moderne[5], il fut décidé, en février 1970, de réunir les deux projets au sein d'un même équipement culturel. Dans la conception du président Pompidou, la bibliothèque devait attirer des visiteurs qui pourraient ensuite découvrir les autres activités culturelles proposées.

D'emblée, le nouvel équipement fut vivement critiqué par les bibliothécaires, qui contestaient l'absence de prêt des livres ainsi que, plus profondément, le concept même de bibliothèque d'information, tournant le dos à la politique traditionnelle de développement de la lecture publique.

La nouvelle bibliothèque se voulait un établissement pilote, vitrine de toutes les innovations en matière d'information et de lecture publique. Outre le libre-accès aux collections d'imprimés et de périodiques, elle devait proposer aux lecteurs d'accéder, dans les mêmes conditions, aux nouvelles technologies, c'est-à-dire, au moment de son ouverture, à des documents audiovisuels. Jean-Pierre Seguin, son fondateur, avait également voulu que la Bpi fût la première bibliothèque de France à disposer d'un système informatique ; de plus, de manière alors visionnaire, car la technique disponible n'était pas encore à la hauteur de cette ambition, ce système informatique devait être non un outil de gestion au service des bibliothécaires, mais un outil de recherche au service des lecteurs.

La Bibliothèque publique d'information est formellement créée par le décret no 76-82 du . Elle ouvre au public un an plus tard, le .

Le réaménagement de 1997-2000

À l'automne 1997, le Centre Pompidou et ses différents départements ferment pour un réaménagement général qui s'achève fin 1999. Durant cette période, la Bpi ouvre des locaux provisoires et étroits dans le quartier voisin de l’Horloge, rue Brantôme, tout en menant un projet de réinformatisation globale de son système documentaire.

Le Centre Pompidou rouvre ses portes en janvier 2000 : l'accès Ă  la bibliothèque se fait dĂ©sormais par l'arrière du Centre, rue Beaubourg. En 2015, pour amĂ©liorer le temps d'attente, qui peut atteindre plus de quatre heures[6], elle se dote d'un système pour diffuser l'affluence en temps rĂ©el Ă  travers une application mobile dĂ©diĂ©e et remet en question le « mythe » de sa file d'attente en relativisant cette dernière grâce Ă  des mesures objectives[7]. Sur les 8 niveaux du Centre Pompidou accessibles au public totalisant 45 000 m2[8], la Bpi, dotĂ©e de sa propre cafĂ©tĂ©ria et dont l'entrĂ©e est dĂ©sormais indĂ©pendante du Forum, occupe le tiers du niveau 1 de mezzanine et les niveaux 2 et 3, soit environ 17 000 m2, dont 10 400 m2 de salles de lecture. Le reste de l'Ă©difice, soit environ 28 000 m2, est en rĂ©alitĂ© dĂ©volu au MusĂ©e national d'art moderne, comportant 18 500 m2 d'espaces d'exposition permanentes et temporaires, ainsi qu'Ă  ses annexes et aux espaces qui lui sont liĂ©s (ateliers pĂ©dagogiques, librairies, boutique, restaurants…).

À sa réouverture, elle offre un système documentaire beaucoup plus développé : à partir d'un même poste, l'utilisateur peut accéder au catalogue et aux différentes bases de données de la bibliothèque, ainsi qu'aux cédéroms et sites Internet sélectionnés.

Elle offre Ă©galement une consultation de ses documents sonores via des robots.

En 2004, elle modernise la consultation de son fonds de films documentaires : les films sont désormais consultables sur les postes multimédia, au même titre que les bases de données, le catalogue et les sites Internet sélectionnés.

En 2006, elle met en service un portail documentaire] qui se substitue au système précédent en apportant des améliorations substantielles : consultation thématique des différents types de ressources électroniques (films, sites Internet etc.).

En 2008, elle rénove son site web en y intégrant les préoccupations d'accessibilité.

En 2013-2014, elle lance un projet de rénovation de son site web : ce sont trois sites web qui sont mis en ligne en octobre 2014 :

  • le site institutionnel www.bpi.fr[9], qui prĂ©sente les informations gĂ©nĂ©rales sur la bibliothèque, ses missions, ainsi que les collections et les informations pratiques ;
  • le site professionnel[10] qui vise Ă  prĂ©senter les informations et services destinĂ©s aux professionnels des bibliothèques et de la documentation, ainsi que les actions de coopĂ©ration menĂ©es ou auxquelles participe la Bpi ;
  • le webmagazine Balises[11], qui prĂ©sente des « contenus thĂ©matiques sur des sujets d'actualitĂ© ».

En parallèle est rendu accessible en ligne le nouveau catalogue basé sur un système de recherche fédérée[12]. Il existe enfin le site du Catalogue national de films documentaires[13], sélection de 1500 films documentaires dont les droits sont négociés pour les médiathèques publiques.

À partir de 2015, elle est également présente sur mobile à travers trois applications[14], dont le champ d'activité dépasse celui de la Bpi :

  • EurĂŞkoi qui permet aux internautes de poser leurs questions, mais aussi d'accĂ©der Ă  un moteur de recherche indexant plus de 5 000 questions-rĂ©ponses sĂ©lectionnĂ©es par les bibliothĂ©caires.
  • Affluences qui permet aux visiteurs de connaitre les horaires, services mais surtout le temps d’attente actuel et prĂ©visionnel pour chaque heure de la journĂ©e, le tout rĂ©actualisĂ© chaque minute.
  • Centre Pompidou qui permet de dĂ©couvrir les collections d'arts moderne du musĂ©e dans laquelle la bibliothèque est situĂ©e.

Missions et organisation

La Bpi présente certaines caractéristiques qui la distinguent de la majorité des autres bibliothèques publiques :

  • Ă©tablissement public national : ce n'est pas une bibliothèque municipale, mais un Ă©tablissement public national sous tutelle du ministère chargĂ© de la Culture (c'est une « bibliothèque nationale », comme l'indique le dĂ©cret qui l'a crĂ©Ă©e[15]) ;
  • pas de prĂŞt : elle ne pratique pas le prĂŞt Ă  domicile et ses collections sont rĂ©servĂ©es Ă  la consultation sur place ;
  • pas de magasin : toutes ses collections sont en libre accès, la Bpi ne disposant d'aucun magasin de stockage. De ce fait elle a Ă©tĂ© pionnière dans l'introduction en France du dĂ©sherbage, c'est-Ă -dire du fait de retirer chaque annĂ©e des collections autant de documents qu'il en rentre ;
  • mission de coopĂ©ration nationale : elle exerce Ă©galement une mission de coopĂ©ration nationale. Dès le dĂ©part, la Bpi devait dresser un catalogue des fonds des autres bibliothèques françaises et le mettre Ă  jour en temps rĂ©el, qui pourrait ensuite ĂŞtre utilisĂ© par d'autres bibliothèques. Ce projet ne vit jamais le jour, mais il illustrait la vocation de « tĂŞte de rĂ©seau » que Jean-Pierre Seguin avait souhaitĂ© donner Ă  la Bpi.

La Bpi offre des services d'autoformation[16], au départ médiathèque de langues, qui proposent au visiteur d'apprendre seul la langue de son choix ou de multiples disciplines telles que l'informatique, le code de la route, la musique, la comptabilité, par exemple. En complémentarité de cette offre en autonomie, la bibliothèque propose également depuis les années 2010, des ateliers de conversation ainsi que des ateliers numériques.

Le rôle de réseau de la Bpi s'exerce notamment par le pilotage du système Eurêkoi et l'animation du « réseau Carel » pour la négociation collective de l'accès à certaines ressources numériques au profit de bibliothèques territoriales.

Le statut de la Bpi est fixé par le chapitre II du titre IV du livre III de la partie réglementaire du code du patrimoine. Elle est administrée par un conseil d'administration dont le président est de droit le président du Centre Georges-Pompidou[17], et dirigée par un directeur nommé par décret du Président de la République sur proposition du ministre de la Culture et après avis du président du Centre[18].

Directeurs de la Bpi

Notes et références

  1. De nombreuses références dans : Bibliothèque publique d’information (BPI), définition du Dictionnaire, enssib, 2012.
  2. Le Monde,
  3. Jean-Pierre Seguin, Comment est née la Bpi ? Invention de la médiathèque, Paris, Bibliothèque publique d'information, 1987 (télécharger le livre, format PDF)
  4. ibidem
  5. Bernadette Dufrêne, « CENTRE NATIONAL D'ART & DE CULTURE GEORGES-POMPIDOU », sur Encyclopedie Universalis (consulté le )
  6. « L'interminable attente à l'entrée de la bibliothèque de Beaubourg », sur leparisien.fr, (consulté le )
  7. « "Affluences" une application qui vous simplifie l'attente », sur bpi.fr, (consulté le )
  8. Site du Centre Pompidou, DĂ©couvrir l'architecture du Centre Pompidou, p. 7
  9. Site institutionnel.
  10. Site pro.bpi.fr.
  11. Site balises.bpi.fr.
  12. Site de recherche de la Bpi : catalogue.bpi.fr.
  13. www.cataloguenational.fr.
  14. « Les applications », sur bpi.fr, (consulté le )
  15. DĂ©sormais Code du patrimoine, art. R.342-2.
  16. Nicole Anne Tremblay, L'autoformation : Pour apprendre autrement, Presses de l’Université de Montréal, , 332 p. (ISBN 978-2-7606-1839-8 et 979-10-365-0250-7, DOI 10.4000/books.pum.10719, lire en ligne)
  17. Code du patrimoine, art. R.342-6.
  18. Code du patrimoine, art. R.342-10.
  19. décret du
  20. décret du
  21. décrets du et du
  22. décret du
  23. décret du
  24. décret du
  25. décret du
  26. décret du
  27. Nicolas Gary, « Aurélie Filippetti nomme Christine Carrier directrice de la BPI », ActuaLitté, 16 janvier 2014

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.