Accueil🇫🇷Chercher

Bernhard Lösener

Bernhard Lösener, nĂ© le Ă  FĂĽrstenberg et mort le Ă  Cologne, est un juriste allemand sous le Troisième Reich. Il travaille en 1935 Ă  la rĂ©daction des Lois de Nuremberg en tant que « rĂ©fĂ©rent racial ». Il est arrĂŞtĂ© en 1944 en raison de son soutien Ă  un rĂ©sistant.

Bernhard Lösener
Biographie
Naissance

FĂĽrstenberg (Oder) (d)
Décès
(Ă  61 ans)
Cologne
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
Membre de
TĂĽbinger Burschenschaft Derendingia (d)
Vue de la sépulture.

Biographie

Bernhard Lösener, fils d'un juge administratif, Ă©tudie le droit Ă  l'universitĂ© de TĂĽbingen Ă  partir du semestre d'Ă©tĂ© 1909 jusqu'en 1913 et y devient membre de la TĂĽbinger Burschenschaft Derendingia (de) en 1909[1] - [2]. Il adhère au NSDAP en 1930. Il est employĂ© après ses Ă©tudes de droit Ă  l'office douanier de Glatz, puis Ă  l'office fĂ©dĂ©ral des finances de NeiĂźe et au Ministère du Reich Ă  l'IntĂ©rieur Ă  compter d'. Il y devient conseiller ministĂ©riel en . Il est envoyĂ© le en tant que Â« rĂ©fĂ©rent racial » Ă  Nuremberg pour rĂ©diger en hâte, avec Hans Globke et Wilhelm Stuckart[3], les lois de Nuremberg.

Lösener porte fin 1941 ce titre de « rĂ©fĂ©rent racial » au Ministère de l'IntĂ©rieur, sous la direction de Wilhelm StuckartChristopher Browning Ă©voque des diffĂ©rends entre les deux hommes : Lösener, informĂ© par Werner Feldscher du meurtre de Juifs allemands dĂ©portĂ©s Ă  Riga souhaitait quitter le Ministère, mais Stuckart l'en aurait dissuadĂ© en rappelant que ce meurtre avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© au plus haut lieu, et qu'il avait Ă©tĂ© jugĂ© nĂ©cessaire[4]. Lösener prĂ©tend alors avoir dĂ©clarĂ© Ă  Stuckart qu'il ne peut assumer les consĂ©quences concrètes de ses dĂ©cisions et travaux[5].

Il participe le , dans les locaux de Rosenberg au Ministère du Reich aux territoires occupĂ©s de l'Est aux premiers travaux qui suivent la ConfĂ©rence de Wannsee. Il contribue de manière dĂ©cisive Ă  unifier et Ă©tendre, dans le cadre de la Shoah, la dĂ©finition nazie du « Juif »[6].

Après avoir quitté à sa demande le Ministère de l'Intérieur, il travaille à partir d' au tribunal administratif du Reich à la question des dommages de guerre.

Lösener est arrĂŞtĂ© le , car il a hĂ©bergĂ© en et pendant quelques jours Ludwig Gehre, ami de Stauffenberg. Selon ses dĂ©clarations, Lösener aurait eu depuis 1936 des contacts avec Hans Bernd Gisevius, membre du groupe de rĂ©sistance de Carl Friedrich Goerdeler. Lösener est exlu du NSDAP en , et relâchĂ© Ă  Torgau devant l'avancĂ©e de l'ArmĂ©e rouge.

Lösener tĂ©moigne après-guerre au Procès des ministères en faveur de Wilhelm Stuckart. Il obtient en un poste au sein de l'organisation d'entraide juive du Joint Distribution Committee. Il travaille ensuite au service financier de la ville de Cologne. Il est inhumĂ© au cimetière du Nord de Cologne.

Perspective historique

La version, qu'il a lui-mĂŞme rĂ©digĂ©e dès 1950, selon laquelle Lösener, rĂ©fĂ©rent pour le « droit racial » au Ministère de l'IntĂ©rieur, aurait Ă©tĂ© un rĂ©sistant clandestin, est publiĂ©e par le SecrĂ©taire d'État Walter StrauĂź en 1961 : elle permet alors d'innocenter Globke, poursuivi pour sa contribution aux Lois de Nuremberg.

Cette version est longtemps acceptĂ©e par les historiens de façon peu critique[7]. Il faut attendre les travaux de Peter Longerich et GĂĽnter Neliba pour Ă©tablir des liens avec Rudolf Hess, Wilhelm Frick et Joseph Goebbels[8].

L'action de Lösener sous le Troisième Reich reste controversée.

Publications

  • Bernhard Lösener, avec Friedrich August Knost: Die NĂĽrnberger Gesetze ĂĽber das ReichsbĂĽrgerrecht und den Schutz des deutschen Blutes und der deutschen Ehre nebst den DurchfĂĽhrungsverordnungen sowie sämtlichen einschlägigen Bestimmungen und den GebĂĽhrenvorschriften. Vahlen, Berlin 1936
  • Cinquième Ă©dition: Die NĂĽrnberger Gesetze mit den DurchfĂĽhrungsverordnungen und den sonstigen einschlägigen Vorschriften. [Kommentar] Vahlen, Berlin 1942

Notes et références

  1. Helge Dvorak: Biographisches Lexikon der Deutschen Burschenschaft. Band I: Politiker. Teilband 9: Nachträge. Koblenz 2021, S. 111. (Online-PDF)
  2. Mitglieder-Verzeichnis der Burschenschaft Derendingia zu TĂĽbingen. 1967, Stammrollen-Nr. 440.
  3. (de) Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, Francfort sur le Main, Fischer TB, , 732 p. (ISBN 978-3-596-16048-8), p. 378
  4. (de) Christopher Browning, Die Entfesselung der "Endlösung", Munich, Propyläen, (ISBN 3-549-07187-6), p. 578
  5. (de) Kurt Pätzold, Tagesordnung, Judenmord : die Wannsee-Konferenz am 20. Januar 1942. Eine Dokumentation zur Organisation der "Endlösung", Berlin, (ISBN 3-926893-12-5), p. 160
  6. (de) H. D. Heilmann et Götz Aly, Biedermann und Schreibtischtäter. Materialien zur deutschen Täter-Biographie, Berlin, Hamburger Institut für Sozialforschung, (ISBN 3-88022-953-8), « Aus dem Kriegstagebuch des Diplomaten Otto Bräutigam », p. 180
  7. (de) Arnold Paucker et Reinhard RĂĽrup, Die Juden im Nationalsozialistischen Deutschland : 1933-1943, TĂĽbingen, J. C. B. Mohr-P. Siebeck, , 426 p. (ISBN 3-16-745103-3), p. 111
  8. (de) Peter Longerich, Politik der Vernichtung, Munich, , p. 102

Bibliographie

  • Das Reichsministerium des Inneren und die Judengesetzgebung. Die Aufzeichnungen von Dr Bernhard Lösener: Als Rassereferent im Reichsministerium des Inneren. In: Vierteljahrshefte fĂĽr Zeitgeschichte 9, 1961, p. 262–313 (en ligne)
  • Otto Dov Kulka: Die NĂĽrnberger Rassengesetze und die deutsche Bevölkerung im Lichte geheimer NS-Lage- und Stimmungsberichte. In: Vierteljahrshefte fĂĽr Zeitgeschichte 32, 1984, p. 582–636 ( Lösener p. 618, en ligne)
  • Cornelia Essner: Die 'NĂĽrnberger Gesetze' oder Die Verwaltung des Rassenwahns 1933–1945. Paderborn 2002. (ISBN 3-506-72260-3) ( Recension en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.