Bernardo Miera y Pacheco
Bernardo de Miera y Pacheco, né le dans la vallée de Carriedo, dans les montagnes de Burgos en Espagne, et mort le à Santa Fé (Nouveau-Mexique), est un soldat, ingénieur et cartographe qui a participé à plusieurs missions d'explorations.
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Bernardo Miera y Pacheco |
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Le capitaine cartographe
Son père, Luis de Miera, avait servi dans l'armée de Philippe V et son grand-père maternel, Antonio Pacheco, était gouverneur de Navarre. Bernardo semble avoir reçu une formation aussi bien technique que militaire ; on ignore pourquoi il émigre dans le Nouveau-Monde.
Le , Ă Chihuahua en Nouvelle-Espagne, il Ă©pouse MarĂa Estefania de los Dolores DomĂnguez de Mendoza, dont il a deux fils, AnaclĂ©to en 1742 et Manuel en 1743. Il participe Ă plusieurs campagnes comme ingĂ©nieur près de El Paso del Norte avant d'arriver Ă Santa Fe en 1756. Il sert comme Alcálde Mayor (juge et administrateur) des villages de Galisteo et Pecos, sur le rio Bravo, et comme capitaine de guerre. Il est aussi premier secrĂ©taire de la ConfrĂ©rie de Notre-Dame de la Lumière (Nuestra Señora de la Luz).
Pendant cette période, il réalise plusieurs cartes importantes, comme celle du Nouveau-Mexique en 1758 et en 1773, une de la région d'El Paso. Ces cartes, très détaillées, dépeignent tout autant les installations des colons espagnols que les villages indiens de la région, elles contiennent aussi de nombreuses informations topographiques obtenues par repérage direct, ainsi que les tracés de fleuves et de rivières connus. Bernardo y ajoute également des données démographiques.
En 1776, il accompagne les frères franciscains Francisco Atanasio DomĂnguez et Silvestre VĂ©lez de Escalante dans leur fameuse expĂ©dition de Santa Fe Ă Monterey vers le Grand Bassin[1]. Ă€ cette occasion, il dessine des cartes de toute la moitiĂ© sud des actuels États-Unis, s'imposant comme un cartographe important de son Ă©poque. MalgrĂ© certaines erreurs[2], ses cartes seront utilisĂ©es pendant des dĂ©cennies, comme, par exemple par le cĂ©lèbre naturaliste Alexander von Humboldt.
L’artiste
Don Bernardo est aussi connu comme l'un des premiers artistes du Nouveau-Mexique, pionnier de l'art religieux colonial et post-colonial des santeros, spĂ©cialisĂ©s dans les reprĂ©sentations des saints (en). Il utilisait pour ses couleurs des pigments vĂ©gĂ©taux et minĂ©raux locaux, peut-ĂŞtre de l'azurite suggĂ©rĂ©e par les Indiens Zuñi[3]. On lui doit par exemple un San Felipe de bois qui se trouve toujours sur l'autel de San Felipe Pueblo, une peinture de l'archange Saint-Michel commandĂ©e pour la Mission San Miguel de Santa Fe par le gouverneur Antonio MarĂn del Valle et un retable de San Rafael datĂ© de 1780 et conservĂ© au Museum of Spanish Colonial Art Ă Sante Fe[4]. Mais l'Ĺ“uvre la plus cĂ©lèbre lui Ă©tant attribuĂ©e est un retable en pierre sculptĂ©e de 1761 pour la chapelle militaire La Castrense, maintenant conservĂ© Ă l'Ă©glise Cristo Rey de Santa Fe.
Notes
- Leur journal le mentionne comme capitaine en retraite, voir Journal de l'expédition.
- Par exemple sur l'existence de la Buenaventura River.
- Joshua Brockman, An Empire's Neglected Legacy, New York Times, 14 juillet 2002 et le catalogue du Museum of Spanish Colonial Art, Conexiones: Connections in Spanish Colonial Art, Museum of Spanish Colonial Art et Museum of New Mexico Press, 2002.
- On peut en voir une reproduction sur le site de l'université de Californie à San Diego, accompagnant un article en ligne de Frank Ross, « Images and Iconography of Spanish and Mexican New Mexico ».
Références
- Fray Angélico Chávez, Origins of New Mexico Families. A Genealogy of the Spanish Colonial Period, Museum of New Mexico Press, Santa Fe, nouvelle éd. 1992.
- Chantal Cramausel, « El mapa de Miera y Pacheco de 1758 y la cartografia temprana del sur del nuevo mexico », Estudios de Historia Novohispana 13, 1993, voir version en ligne
- Claire Farago and Donna Pierce (eds), Transforming Images. New Mexican Santos in-between Worlds, PennState University, 2006.