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Bernard Dupaigne

Bernard Dupaigne, né le , est ethnologue français, spécialiste de l'Asie (plus particulièrement la Mongolie, le Cambodge et l'Afghanistan).

Bernard Dupaigne
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Biographie

Il est professeur au Muséum national d'histoire naturelle et a été directeur du laboratoire d'ethnologie du musée de l'Homme de 1991 à 1998. Il a été élu en 2008 membre titulaire de l'Académie des sciences d'outre-mer (1re section).

Bernard Dupaigne a effectué depuis 1963 de nombreux voyages en Afghanistan dont il est l'un des meilleurs connaisseurs, d'abord pour le musée de l'Homme et le CNRS, puis avec Afrane (Amitié franco-afghane) pour des missions humanitaires et de développement agricole.

Il s'est récemment signalé en publiant un véritable brûlot consacré au "scandale des arts premiers" et à "la véritable histoire du musée du quai Branly"[1]. Après avoir contesté les compétences de Jacques Kerchache[2], un des artisans de la création du musée voulu par Jacques Chirac, Bernard Dupaigne y dénonce le déménagement de la totalité des collections du Musée de l'Homme et du Musée national des arts africains et océaniens (Musée de la Porte Dorée). Comme la plupart de ses collègues du musée de l'Homme, il critique ensuite vivement les conceptions esthétiques ayant présidé à l'exposition de quelque 4000 objets[3], au détriment de leur signification anthropologique et ethnologique[4].

En conclusion de son ouvrage, Dupaigne estime le montant total de la dĂ©pense publique pour le musĂ©e du quai Branly Ă  400 millions d'euros. Il en dĂ©duit, de façon peut-ĂŞtre contestable, que "chacun des objets exposĂ©s (…) aura donc coĂ»tĂ© 100 000 â‚¬."[5].

Dans Désastres afghans publié en 2015, il décrit l'échec des interventions étrangères en Afghanistan, la corruption généralisée. Il critique un engagement militaire français qu'il qualifie de simple supplétif des forces américaines et dénonce la bureaucratie causée par un nombre pléthorique de diplomates et d'ONG[6]. Cet ouvrage reçoit le prix Louis-Castex de l’Académie française en 2016.

Travaux

Outre de nombreux articles et des collaborations Ă  des catalogues d'expositions ethnologiques, B. Dupaigne est l'auteur d'ouvrages, parmi lesquels :

  • Les maĂ®tres du fer et du feu dans le royaume d’Angkor, CNRS Ă©ditions, 2016 (439 p., collection « bibliothèque de l’anthropologie »)
  • DĂ©sastres afghans. Carnets de route 1963-2014, Gallimard, 2015, 336 p.
  • Afghanistan. Monuments millĂ©naires, Actes Sud, Imprimerie nationale Ă©ditions, 2007 (288 p., avec 220 illustrations)
  • Le scandale des arts premiers. La vĂ©ritable histoire du musĂ©e du quai Branly, Mille et une nuits,
  • Afghanistan, rĂŞve de paix, Buchet-Chastel, 2002 (coll. "Au fait")
  • Le carrefour afghan (en collaboration avec Gilles Rossignol), Gallimard, 2002 (coll. "Folio actuel/ Le Monde")
  • Enfances lointaines, Hazan, 2002 (photos de Kevin Kling)
  • Asie nomade, Hazan, 2000 (coll. "Maisons du monde")
  • Visages d'Asie, Hazan, 2000
  • Le pain de l'homme, La Martinière, 1999 (coll. "Patrimoine")
  • Le guide de l'Afghanistan (en collaboration avec Gilles Rossignol), La Manufacture, 1989
  • Le pain, La Courtille, 1979 (nouvelle Ă©dition en 1992 avec des photos de Jean Marquis).

Notes et références

  1. Voir la bibliographie ci-dessus. Chaque chapitre de l'ouvrage est étayé par un appareil de références considérable et précis (presse française et internationale, revues scientifiques, catalogues d'expositions, rapports officiels, etc.)
  2. Citations aimables, extraites de l'ouvrage cité de Dupaigne à propos de J. Kerchache (p. 9) : "Éminent expert, collectionneur et néanmoins marchand" (Guy Boyer, Beaux-Arts Magazine, octobre 1990 ; " (…) sinon un trafiquant ou même un pillard" (Emmanuel de Roux, Le Monde, 10 octobre 1990 et 14 avril 2000). Ou bien : "Jacques Kerchache ne voulait pas d'Asie dans son musée" (p. 87).
  3. Au total, entre 280 000 et 300 000 objets ont Ă©tĂ© dĂ©mĂ©nagĂ©s des musĂ©es de l'Homme et de la Porte DorĂ©e. Ils ont Ă©tĂ© entreposĂ©s dans les caves du nouveau musĂ©e, oĂą les risques d'infiltration des eaux de la Seine demeurent, en dĂ©pit des travaux considĂ©rables effectuĂ©s (ils n'avaient pas Ă©tĂ© prĂ©vus Ă  l'origine).
  4. "Au final, le choix se fera suivant des critères uniquement esthétiques : les relations du symbolique et de l'imaginaire sont exclues" (Dupaigne, ouvrage cité, p. 93).
  5. Ouvrage citĂ©, p. 218. L'auteur ajoute : "Ce chiffre de 100 000 â‚¬ par objet est très exactement le montant de la subvention la plus Ă©levĂ©e reçue la meilleure annĂ©e par le musĂ©e de l'Homme".
  6. Tigrane YĂ©gavian, « Qu'allions-nous faire dans cette galère ? Â», compte-rendu, Conflits : histoire, gĂ©opolitique, relations internationales (revue dirigĂ©e par Pascal Gauchon), no 8, janvier-mars 2016, p. 79

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