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Benjamin Baillaud

Édouard Benjamin Baillaud, né le à Chalon-sur-Saône et mort le à Toulouse, est un astronome français.

Biographie

Il fait ses études à l'École normale supérieure et à la faculté des sciences de Paris. En 1872, il devient élève-astronome à l'observatoire de Paris, ce qui l'oriente vers une carrière d'astronome. En 1878, il est délégué à la direction de l'observatoire de Toulouse-Jolimont, et chargé de cours à la faculté des sciences ; en 1879, il est définitivement nommé dans ces fonctions ; il est également nommé doyen de la faculté des sciences de Toulouse, poste qu'il occupe jusqu'en 1907.

Il participe grandement à l'expansion de l'observatoire et soutient avec enthousiasme le projet Carte du Ciel. Il se spécialise dans la mécanique céleste, en particulier le mouvement des satellites de Saturne.

En 1901, l'observatoire de Toulouse choisit d'implanter une station astronomique au sommet du pic du Midi dans les PyrĂ©nĂ©es. Le choix n'est pas le fruit du hasard. Au sommet du pic du Midi, un Ă©tablissement scientifique existe depuis 1878, date au cours de laquelle dĂ©butent les travaux de construction d'un observatoire Ă  2 877 mètres. Le projet est menĂ© par le gĂ©nĂ©ral Champion de Nansouty, l'ingĂ©nieur CĂ©lestin-Xavier Vaussenat et la SociĂ©tĂ© Ramond. L'observatoire du Pic du Midi, initialement consacrĂ© Ă  la mĂ©tĂ©orologie s'ouvre Ă  toutes les sciences et en particulier l'astronomie. Rapidement la qualitĂ© du site est connue des astronomes.

Parallèlement celle du site de la colline de Jolimont est perturbĂ©e par les brumes de la Garonne et les fumĂ©es de la ville. Bref, pour le directeur de l'observatoire de Toulouse il apparaĂ®t urgent de trouver un nouveau site pour y installer des instruments. Après avoir menĂ© une prospection de lieux idoines, Benjamin Baillaud opte pour le pic du Midi. En 1906 et 1907, il fait construire une coupole au sommet du pic du Midi et y fait monter (22 caisses de 350 Ă  700 kg) un tĂ©lescope Ă©quatorial de 6 mètres de foyer.

En 1908, il devient directeur de l'observatoire de Paris et se met immédiatement au travail pour relancer le projet Carte du Ciel en organisant une conférence à l'observatoire, laquelle est animée par des chanteurs de l'opéra de Paris et fournie en vin par le directeur de l'observatoire de Bordeaux. Bien que le gouvernement français soit d'accord pour financer le projet, il devient clair que les objectifs fixés sont irréalistes. De 1909 à 1911, il est président de la Société astronomique de France[1].

Baillaud œuvre également activement pour la standardisation de l'heure, et devient même le président fondateur du Bureau international de l'heure.

Il est élu membre de l'Académie des sciences le (section d'astronomie) et devient membre du Bureau des longitudes. Il devient en 1919 le président fondateur de l'Union astronomique internationale et reçoit la médaille Bruce en 1923. Il prend sa retraite de l'observatoire de Paris en 1926.

Deux de ses enfants seront eux-mĂŞmes astronomes : Jules Baillaud (1876-1960) – qui sera directeur de l'observatoire du Pic du Midi de 1937 Ă  1947 – et RenĂ© Baillaud (1885-1977). Ce dernier est connu pour son paraboloĂŻde, tel que dĂ©fini par le Larousse du XXe siècle (1932, p. 361) : « Appareil employĂ© dans le tir au son de l'artillerie de dĂ©fense contre aĂ©ronefs pour dĂ©terminer la position d'un avion non visible dont on entend le bruit du moteur Â». RenĂ© Baillaud fut directeur de l'observatoire de Besançon.

DĂ©corations

Grand-officier de la LĂ©gion d'honneur, Benjamin Baillaud Ă©tait Ă©galement officier de l'Instruction publique, membre (1re classe) de l'ordre de la Couronne (Roumanie) et de l'ordre de Saint-Stanislas (Russie)[2].

Hommages

Un cratère sur la Lune porte son nom, de même que deux astéroïdes (1280) Baillauda et (11764) Benbaillaud.

La rue Benjamin-Baillaud, à Toulouse, a reçu son nom en 1936. Elle se trouve à proximité de l'observatoire de la ville, qu'il a dirigé.

Publications

  • Distribution des prix du lycĂ©e de Saint-Quentin. Discours prononcĂ© par M. B. Baillaud... impr. de J. Vidallet, (1871), 16 pages
  • Exposition de la mĂ©thode de M. Gylden pour le dĂ©veloppement des perturbations des comètes. Suivi de Propositions donnĂ©es par la facultĂ©, Paris, Gauthier-Villars, 1876, [numĂ©risĂ© par la Bibliothèque universitaire Pierre-et-Marie-Curie (BUPMC)]
  • Thèses de mathĂ©matiques, L. et J.-M. Douladoure (1876) - 108 pages
  • Sur la mĂ©thode de Hansen pour la dĂ©termination des perturbations absolues des petites planètes, 4 pages (1878)
  • Sur une transformation trigonomĂ©trique employĂ©e par Hansen dans la thĂ©orie des perturbations, 7 pages (1878)
  • DĂ©termination des Ă©lĂ©ments des orbites des cinq satellites intĂ©rieurs de Saturne, Éd. Gauthier-Villars (1886)
  • Sur le calcul numĂ©rique des intĂ©grales dĂ©finies, Éd. Gauthier-Villars (1886)
  • Recherches complĂ©mentaires sur le dĂ©veloppement de la fonction pertubatrice[3], (1888)
  • Cours d'astronomie Ă  l'usage des Ă©tudiants des facultĂ©s des sciences, Éd. Gauthier-Villars 1re partie (1893), 2e partie (1896)
  • Discours prononcĂ© Ă  la sĂ©ance gĂ©nĂ©rale du Congrès, le 8.4.1899, Imprimerie nationale (1899), 22 pages
  • Congrès des sociĂ©tĂ©s savantes Ă  Toulouse, Imprimerie nationale (1899), 64 pages
  • MĂ©moire sur les quadratures mĂ©caniques de rangs quelconques, Éd. Gauthier-Villars, 38 pages (1899)
  • Étude du climat de Toulouse de 1863 Ă  1900, (1902), 444 pages
  • Comparaison des catalogues mĂ©ridiens de Toulouse et de Leipzig ; congrès de Montauban (1902)
  • Climat de Toulouse, extrait des Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des sciences, congrès de Montauban, 1902. HĂ´tel des sociĂ©tĂ©s savantes (1902)
  • Application du photomètre Ă  coin Ă  la dĂ©termination des grandeurs photographiques des plĂ©iades, Extrait des « Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des sciences Â», Congrès de Montauban, 1902
  • Cartes autographiĂ©es, universitĂ© de Toulouse. Observatoire, F. Rossard, L. Montangerand, Benjamin Baillaud, Douladoure-Privat, (1904) - 3 pages. secrĂ©tariat de l'Association (1903)
  • Correspondance d'Hermite et de Stieltjes, Éd. Gauthier-Villars, (1905) - MathĂ©matiques
    • 8 novembre 1882 - 22 juillet 1889, collaboration, Éd. Gauthier-Villars, (1905), 477 pages
    • 18 octobre 1889 - 15 dĂ©cembre 1894, collaboration, Éd. Gauthier-Villars, (1905), 464 pages
  • Notice sur les travaux scientifiques de M. B. Baillaud, Privat (Toulouse), 1907, texte en ligne disponible sur IRIS
  • Annales de l'Observatoire de Paris, collaboration, Éd. Gauthier-Villars, (1908)
  • La Revue scientifique (Revue rose) (1910), 617 pages
  • L'Astronomie, par B. Baillaud, Larousse (1915), 41 pages
  • Un demi-siècle de civilisation française (1870-1915), Éd. Hachette et Cie, (1916) - Voyage, 472 pages
  • Rapport relatif aux signaux horaires Ă©mis de L'Observatoire de Paris, Imprimerie Gauthier-Villars, 132 pages (1918)
  • De la mĂ©thode dans les sciences, Baillaud, Borel... Librairie FĂ©lix Alcan, coll. «Nouvelle collection scientifique», (1911)[4]
  • Rapport adressĂ© au conseil dans sa sĂ©ance du 3 mars 1921 sur la nĂ©cessitĂ© de la crĂ©ation d'une succursale de l'Observatoire en dehors de la ville, Impr. Nationale, 28 pages(1920)
  • Inauguration du monument de l'amiral Mouchez, membre de l'AcadĂ©mie des sciences, au Havre, le dimanche 17 juillet 1921. Gauthier-Villars (1921), 8 pages
  • Henri Andoyer, 1862-1929, Journal des observateurs, (1929), 6 pages
  • Histoire de l'astronomie de position (1933)
  • Application de la mĂ©thode de MM. P. et Pr Henry Ă  la rĂ©duction des clichĂ©s photographiques du catalogue international Ă  l'Observatoire de Toulouse, Impr. de Douladoure-Privat, 21 pages

Notes et références

  1. Administration de la Société depuis sa fondation, Bulletin de la Société Astronomique de France, 1911, p.586.
  2. « Un Chalonnais oubliĂ© : Benjamin Baillaud Â» par Marie Grivot, revue Images de SaĂ´ne-et-Loire no 98 (juin 1994), p. 20 et 21.
  3. Annales de la faculté de sciences de Toulouse (1888) http://archive.numdam.org/ARCHIVE/AFST/AFST_1888_1_2_/AFST_1888_1_2__E1_0/AFST_1888_1_2__E1_0.pdf
  4. Texte disponible en pdf, Ă©d. de 1919 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54908021/f7.image

Voir aussi

Bibliographie

  • Notice sur les travaux scientifiques de M. B. Baillaud, Ă©d. Privat, Toulouse, 1905.
  • C. Dauzere, « M. B. Baillaud grand officier de la LĂ©gion d'honneur», Bulletin de l'UniversitĂ© et de l'AcadĂ©mie de Toulouse, 15 mars 1925.
  • Marcel Boll, « Benjamin Baillaud Â», Les Nouvelles littĂ©raires, 12e annĂ©e, no 613, samedi 14 juillet 1934, p. 2.
  • M. Paloque, « Ă‰loge de M. Benjamin Baillaud Â», MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, Imprimerie toulousaine, 12e sĂ©rie, tome XIII, 1935, p. 235-250.
  • Jean Hesse, Larousse mensuel illustrĂ©, tome X, no 339, mai 1935, p. 5.
  • Collectif, Benjamin Baillaud. 1848-1934, Toulouse, Ă©d. Privat, 1937, 176 p.
  • R. Deltheil, « Un astronome toulousain : Benjamin Baillaud, 1848-1934 Â», Bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© d'astronomie de Toulouse, no 421, avril 1960, p. 69-84
  • RenĂ© Baillaud, Baillaud, famille d'astronomes, Besançon, rĂ©daction Ă  la demande de la Sächsische Akademie der Wissenschaften zu Leipzig (J.C. Poggendorff bibliographisch-litterarisches Handwörterbuch, Band VII b), 1967.
  • P. Charvin, S. DĂ©barbat, S. Gaillot et J. LĂ©vy, Observatoire de Paris, Paris, Observatoire de Paris, 1984, 68 p.
  • Joseph S. Tenn, « Benjamin Baillaud : The Eighteenth Bruce Medalist Â», Mercury, mai-juin 1993, p. 86-87.
  • J.-C. Sanchez, Le Pic du Midi de Bigorre et son observatoire, collection Lieux de mĂ©moire pyrĂ©nĂ©ens, Ă©ditions Cairn, Pau, 1999, p. 120 et suiv.
  • E. Davoust, L'Observatoire du Pic du Midi, Paris, CNRS Ă©ditions, 2000, 542 p.
  • J. Lamy, L'Observatoire de Toulouse aux XVIIIe et XIXe siècles : archĂ©ologie d'un espace savant, Presses universitaires de Rennes, 2007.
  • Lucien Baillaud, L'Astronome Benjamin Baillaud et la petite histoire de son buste Ă©rigĂ© dans un jardin public de Chalon-sur-SaĂ´ne, Clermont-Ferrand, 2004
  • Lucien Baillaud, The Chalon Astronomer Benjamin Baillaud (Clermont-Ferrand, 2004), traduit par Joseph S. Tenn, 2011.

Liens externes

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