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Batterie de Sanchey

La batterie de Sanchey, appelé aussi fort de Sanchez ou brièvement fort Férinot, est une fortification faisant partie de la place forte d'Épinal, situé à l'ouest de la commune de Sanchey, dans les Vosges.

Batterie de Sanchey
L'entrée de la batterie.
L'entrée de la batterie.
Description
Type d'ouvrage batterie d'artillerie
Dates de construction de 1881 Ă  1883
Ceinture fortifiée place fortifiée d'Épinal
Utilisation défense de l'intervalle entre deux forts
Utilisation actuelle visites
Propriété actuelle commune de Sanchey
Garnison 244 hommes et 6 officiers (en 1882)
Armement de rempart 4 canons de 80 mm (de 1908 Ă  1914)
Armement de flanquement 4 canons revolver
Organe cuirassé néant
Modernisation béton spécial non réalisée
Programme 1900
Dates de restructuration non réalisée
Tourelles -
Casemate de Bourges -
Observatoire -
Garnison ?
Programme complémentaire 1908 non réalisé
CoordonnĂ©es 48° 10′ 27″ nord, 6° 22′ 15″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Batterie de Sanchey
GĂ©olocalisation sur la carte : Vosges
(Voir situation sur carte : Vosges)
Batterie de Sanchey

Historique

Le décret d'utilité publique date du [1].

Par le décret du , le ministre de la Guerre Georges Boulanger renomme tous les forts, batteries et casernes avec les noms d'anciens chefs militaires[2]. Pour la batterie de Sanchey, son « nom Boulanger » est en référence au général Pierre Marie Barthélemy Ferino : le nouveau nom devait être gravé au fronton de l'entrée. Dès le , le successeur de Boulanger au ministère, Théophile Ferron, abroge le décret[3]. Le fort reprend officiellement son nom précédent.

Caractéristiques

La batterie est Ă  385 m d'altitude, juste au-dessus du canal de l'Est et de la voie ferrĂ©e (Épinal-Mirecourt, dĂ©sormais dĂ©montĂ©e). Il s'agit d'un ouvrage intercalĂ© entre les forts de Girancourt et d'Uxegney.

La garnison ne devait pas excĂ©der 80 Ă  100 hommes et l'artillerie de rempart devait se limiter Ă  4 ou 6 pièces. EntourĂ©e d'un fossĂ© sec, cette batterie affecte la forme d'un pentagone rĂ©gulier dont les flancs (fronts I-II et IV-V) sont tellement courts (de l'ordre de 35 m au niveau de l'escarpe) que l'on n'a pas jugĂ© utile de les dĂ©fendre autrement que par les crĂ©neaux du mur coiffant l'escarpe semi dĂ©tachĂ©e. Les fronts II-III et III-IV formant front de tĂŞte sont pris en enfilade par une caponnière double en capitale. Le bâtiment d'entrĂ©e, faisant office de caponnière double, ressort dans la gorge, laquelle affecte un lĂ©ger angle rentrant. Son pont-levis Ă  la Devèze est le seul exemplaire intact. La façade de l'entrĂ©e, soignĂ©e avec utilisation de grès rose des Vosges et de pierres calcaires est surmontĂ©e d'un cartouche avec le nom de la batterie, lui-mĂŞme encadrĂ© par un chronogrammes des annĂ©es basse et haute de construction. Le porche de l'entrĂ©e, aux superbes maçonneries de moellons de diffĂ©rentes natures, abrite les accès de quatre locaux, corps de garde notamment, avant de donner dans la cour de la batterie. DĂ©boucher face Ă  l’ennemi sur un espace vide plutĂ´t que, comme souvent, face Ă  un bâtiment ou un massif protecteur, exposait ce tunnel au danger des tirs de l'artillerie adverse, quand bien ceux-ci fussent tendus. Pour rĂ©duire le risque, on a pris soin d'enrocher ce dĂ©bouchĂ© par deux longues ailes de maçonnerie, elles-mĂŞmes adossĂ©es Ă  un massif de terre.

La cour est un trapèze dont la petite longueur est constituĂ©e par le mur extĂ©rieur du sas d'entrĂ©e du magasin Ă  poudre jouxtĂ© Ă  sa gauche par une gaine d'accès Ă  la caponnière double. Ce magasin de 20 Ă  30 tonnes de poudre noire, aligne trois crĂ©neaux Ă  lampe. Singulièrement, les baies de ces derniers y compris celui du sas d'entrĂ©e, sont surmontĂ©es d'un arc de maçonnerie de moellons.Les flancs du trapèze sont, chacun, constituĂ©s de deux chambrĂ©es auxquelles, perpendiculairement, ont Ă©tĂ© accolĂ©s deux petits locaux, dont vraisemblablement l’infirmerie. Deux couloirs de circulation qui vont buter sur le sas du magasin Ă  poudre passent Ă  l'arrière de ses chambrĂ©es. Leur autre extrĂ©mitĂ© donne, pour celui de gauche, sur un puits avec citerne et lavabos, pour celui de droite, sur des latrines. La batterie ne possède que deux traverses-abris, soit une en arrière de chacun des fronts de tĂŞte. Celle-ci sont Ă  deux niveaux, l'intĂ©rieur se situant au niveau de la cour et le supĂ©rieur Ă©tant en retrait. Deux rampes dans le parados de l'escarpe permettaient d'amener des pièces d'artillerie au niveau de l'Ă©tage supĂ©rieur de ces traverses. Les dessus du casernement et du magasin Ă  poudre Ă©taient amĂ©nagĂ©s en crĂŞte de feux d'infanterie. Selon toute vraisemblance, le calibre des canons ne devait pas ĂŞtre supĂ©rieur Ă  90 ou 95 mm[4].

L'ensemble a été construit en maçonnerie, le tout recouvert d'une couche de terre[5].

  • La caponnière double de la batterie.
    La caponnière double de la batterie.
  • L'entrĂ©e de la batterie de Sanchez.
    L'entrée de la batterie de Sanchez.
  • Magasin Ă  poudre.
    Magasin Ă  poudre.
  • Une traverse-abri.
    Une traverse-abri.
  • Vue sur le tunnel de la batterie.
    Vue sur le tunnel de la batterie.
  • Le système du pont-levis de la batterie.
    Le système du pont-levis de la batterie.
  • Le pont-levis de la batterie.
    Le pont-levis de la batterie.
  • Le fossĂ©.
    Le fossé.
  • Le couloir de la batterie.
    Le couloir de la batterie.
  • La cour de la batterie.
    La cour de la batterie.
  • La caponnière simple.
    La caponnière simple.

État actuel

La batterie, propriété de la commune, est visitable. Elle est utilisée par le comité des fêtes de Sanchey.

Le bâtiment d'entrée est dans un remarquable état de conservation, tout comme l'ensemble des bâtiments d'ailleurs. Toutefois, début 2004 d'importants travaux de déboisement ont mis au jour la triste réalité des énormes dégâts au mur d'escarpe. Soufflures, effondrements sont le lot de désagréments qui attend toute personne faisant le tour des fossés.

Références

  1. « La batterie de Sanchey », sur http://fort-uxegney.pagesperso-orange.fr.
  2. Note no 5285 le du ministre de la Guerre Boulanger aux généraux commandant les régions militaires ; décret présidentiel du pour les nouvelles dénominations des forts, batteries et casernes sur proposition du ministre de la guerre, M. le général Boulanger.
  3. Lettre no 14980 bis le de M. le ministre de la Guerre, M. le général Ferron, abrogeant le décret présidentiel du 21 janvier.
  4. Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Jean Puelinckx, Index de la fortification française 1874 - 1914, Edition Autoédition, , 832 p. (ISBN 978-2-9600829-0-6), p. 482-483.
  5. Julie et Cédric Vaubourg, « La batterie de Sanchez ou fort Férinot », sur http://www.fortiffsere.fr.

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