Bataille de Wofla
La Bataille de Wofla a eu lieu le à Ofla près du lac Ashangi (en) à Ofla (ou Wofla). Cette bataille opposa les forces combinées éthiopiennes et portugaises, dirigées par l'empereur Gelawdewos à l'armée somalie de l'imam Ahmed Gragne. Elle fut marquée par la mort de Christophe de Gama ainsi que d'une bonne partie du corps expéditionnaire portugais.
Date | |
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Lieu | Lac Ashangi (en), Ofla (actuelle Tigré, en Éthiopie) |
Issue | Victoire décisive d'Adal |
Empire Ă©thiopien Royaume de Portugal | Sultanat d'Adal |
Atsnaf Sagad Ier Christophe de Gama †| Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi |
400 fantassins portugais 290 mousquetaires 23 combattants Ă©thiopiens | 500-600 combattants 20 cavaliers |
160 Portugais tués 14 capturés 8 Éthiopiens tués | Inconnues |
Guerre Adal-Éthiopie
Batailles
Contexte
En 1527, le sultanat d’Adal dirigé par l'imam somali Ahmed envahit l'Éthiopie, il réussit, en deux ans, à contrôler une grande partie du pays : il occupe le Daouaro et le Shewa, l’Amhara et le Lasta, soumet au passage Balé, Hadiya et Sidamo et efface la chrétienté du Cambata. Il dévaste les hauts-plateaux, brûle les églises, pille les villes et les monastères. Seuls le Tigray, le Bégemeder et le Godjam sont épargnés. En 1533, Gragn lance toutes ses forces contre les provinces du nord. Il envahit le Tigré et rencontre une résistance dans la province de Seraye (en), qui fait partie du royaume du Medri Bahri (en), menée par Adkamé Melaga qui résiste jusqu'à la fin de la guerre[1]. Il achève la conquête de l’Abyssinie, à l’exception de quelques régions montagneuses où se sont réfugiés le negus Dawit II et ses partisans. Le pays est dévasté à tel point que les envahisseurs eux-mêmes souffrent de la famine.
Un corps expéditionnaire portugais dirigées par Christophe de Gama débarque à Massawa, au nord de l'Éthiopie, en 1541 pour soutenir le negus Gelawdewos, successeur de Dawit II. Ils remportent un premier succès en franchissant l’Amba-Sénéïti, puis arrivent début avril 1542 au sud de Macallé où ils se retranchent devant le gros des troupes de Gragn.
DĂ©roulement
le à Ofla près du lac Ashangi (en) l'armée somali de l'imam oblige les Portugais à fuir leur campement fortifié et à laisser leurs armes derrière-eux. Deux cents survivants se replient vers le Simen avec la reine Sabla Wengel et le prêtre catholique João Bermudes.
En fuyant le champ de bataille, Gama et 14 soldats sont capturés par des adeptes de l'Imam Ahmad al-Ghazi[2], Il est ensuite amené devant ce dernier qui le fait torturer puis le décapite[3].
Joseph François Lafitau, chroniqueur jésuite du XVIIe siècle, relate ces événements :
« Conduit en la présence du roi vainqueur, Grada Ahmed lui demanda ce qu'il aurait fait de lui en pareille occasion s'il l'avait pris. Gama sans s'étonner lui répondit fièrement : “je t'aurais fais trancher la tête, couper ton corps en quartiers que j'aurais fait suspendre en divers endroits, pour y servir d'exemple et d'épouvantail aux tyrans" […] il lui coupa la tête de sa propre main, et exécuta sur lui le reste de la sentence qu'il avait prononcé contre lui-même. […] »[4]
Ă€ la suite de cette bataille, les forces de l'Adal progressent jusqu'Ă leur arrĂŞt lors de la bataille de Wayna Daga et la mort d'Ahmed al-Ghazi.
Notes et références
- Jean Doresse, L'empire du Prêtre-Jean : L'Éthiopie médiévale, vol. 2, Plon, (présentation en ligne)
- (en) R.S. Whiteway, The Portuguese Expedition to Abyssinia in 1441-1543, , p. 66
- (en) Whiteway, The Portuguese Expedition, p. 68
- Joseph François Lafitau, Histoire des découvertes et conquestes des Portugais dans le Nouveau Monde, vol. 2, Saugrain, , 790 p. (lire en ligne), p. 311