Bataille de Waghäusel
La bataille de Waghäusel (également batailles de Waghäusel et Wiesental) a lieu le à Waghäusel dans le nord de la Bade, situé entre Mannheim et Karlsruhe. Dans la bataille, l'armée révolutionnaire de Bade et les troupes prussiennes se font face. C'est l'une des batailles décisives de la révolution de Bade et se termine après les premiers succès de l'armée révolutionnaire avec sa fuite désordonnée.
Date | |
---|---|
Lieu | Waghäusel |
Issue | Victoire prussienne |
Royaume de Prusse | Armée révolutionnaire badoise-palatine |
Karl Moritz von Hirschfeld Woldemar von Hanneken (de) Georg Brunsig von Brun (de) | Ludwik Mierosławski Franz Sigel Ludwik Oborski (de) |
130 tués, blessés, disparus[3] |
Contexte
Lorsque les puissances hégémoniques, la Prusse et l'Autriche, rejettent la constitution de l'église Saint-Paul de Francfort, la troisième révolution (Révolution badoise) éclate en Bade. La nouveauté de ce soulèvement est que presque toute l'armée badoise est passée du côté des révolutionnaires insurgés. À l'exception de la majeure partie du corps des officiers, qui reste fidèle au grand-duc, l'armée révolutionnaire peut compter sur la majeure partie de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie badoises. En résumé, les insurgés badois disposent d'une armée d'environ 45 000 soldats, de plus la forteresse de Rastatt (de) et ses réserves complètes d'armes et de munitions tombent entre les mains des insurgés. Les postes d'officiers sont occupés par des sous-officiers engagés, ce qui pose naturellement des problèmes : l'armée révolutionnaire manque avant tout de chefs militaires expérimentés et compétents. En outre, seuls 40 à 50 canons de campagne sont opérationnels. Le commandant de l'armée révolutionnaire est le futur général américain Franz Sigel. Après sa blessure en juin 1849, il est remplacé par le général Ludwik Mierosławski. Ses adversaires sont des formations de Prusse, de Bavière, de Hesse et de Nassau. Ils disposent de trois corps d'armée avec environ 70 000 hommes et 126 pièces d'artillerie. Début juin, les premiers combats ont lieu en Hesse, au cours desquels les troupes révolutionnaires infligent des pertes considérables à leurs adversaires.
Afin de réprimer l'insurrection du Palatinat (de) et de Bade pour le compte de la Confédération germanique, la Prusse a mis sur pied en mai 1849 deux corps d'armée improvisés sous le commandement suprême du prince de Prusse. Le commandement du premier des deux corps est assuré par Moritz von Hirschfeld, son chef d'état-major est le lieutenant-colonel Albrecht von Roon.
Entre le 11 et le 18 juin, le corps d'armée de Hirschfeld occupe "méthodiquement et prudemment" le Palatinat à partir du nord et de l'ouest, ce qui comprend le dégagement de la forteresse de Landau, tenue par des officiers fidèles à la Bavière, le 18 juin[4]. Après les batailles de Hombourg, Kirchheimbolanden, Dürkheim, Ludwigshafen et Rinnthal (de), les troupes révolutionnaires palatines organisées par Daniel Fenner von Fenneberg (de) se replient sur l'armée insurgée badoise dans la région du Neckar. Celle-ci s'oppose à Mannheim et Heidelberg au deuxième corps prussien sous les ordres de Karl von der Groeben (de) et au corps fédéral sous les ordres d'Eduard von Peucker.
À leur grande surprise, Hirschfeld ne les attaque pas par le flanc, mais passe le Rhin à Germersheim le 20 juin, se trouvant ainsi dans leur dos. Son corps d'armée s'approche de Bruchsal lorsque la force principale de l'armée badoise sous les ordres de Ludwik Mierosławski attaque l'avant-garde de son aile gauche. C'est ainsi que s'est déroule la bataille de Waghäusel le 21.
La bataille de Waghäusel
Après le passage du Rhin par les Prussiens, les troupes révolutionnaires reçoivent certes l'ordre de rejeter la tête de pont prussienne sur le Rhin, mais les troupes badoises restent en retrait ou abandonnent même d'autres positions sur la rive droite du Rhin sans combattre. C'est ainsi que les Prussiens doivent être écrasés par les troupes badoises lors d'une bataille décisive à Waghäusel. Les troupes révolutionnaires affrontent l'ennemi près de l'église mariale de pèlerinage, sur le site de la sucrerie. Supérieures en nombre, les troupes révolutionnaires remportent une victoire sur les envahisseurs prussiens, qui se retirent alors. Cependant, la poursuite qui s'ensuit est interrompue trop tôt par les troupes badoises. Lorsque d'autres troupes d'invasion traversent le Rhin et surprennent l'armée badoise, les révolutionnaires sont menacés d'encerclement. La retraite est d'autant plus difficile pour Mieroslawski qu'il pensait ne pas être confronté à Moritz von Hirschfeld, mais à son frère Alexander Adolf von Hirschfeld. Ses actions contre les insurgés polonais sous le commandement de Mieroslawsk lui ont valu la désignation de général Shrapnel dans le journal radical-démocrate Neue Rheinische Zeitung en 1848[5]. Depuis, Mieroslawski voit en Alexander Adolf von Hirschfeld son "ennemi mortel" et veut se venger de lui à Waghäusel[6]. La confusion entre Moritz et Adolf Alexander se retrouve également dans la littérature récente[7].
Conséquences de la bataille
Grâce à des marches d'urgence, l'encerclement par les Prussiens peut être évité à la dernière minute. On tente alors d'établir une nouvelle ligne de défense sur la Murg. Mais comme les effectifs ont fondu à 20 000 hommes et que les désertions et l'indiscipline augmentent de manière exponentielle, la faible ligne de la Murg doit être abandonnée le 30 juin face à la supériorité numérique de 60 000 Prussiens. L'armée révolutionnaire badoise ne peut plus opposer de résistance cohérente. Les restes se retirent en Suisse lors de combats isolés. La forteresse de Rastatt (de) résiste encore trois semaines avant de se rendre à la supériorité prussienne face à une situation désespérée le 23 juillet 1849.
Bibliographie
- Operationen und Gefechtsberichte aus dem Feldzuge in der Rhein-Pfalz und im Großherzogthum Baden, im Jahre 1849. In: Beiheft zum Militair-Wochenblatt für Januar, Februar und März 1850, Berlin 1850, S. 50–84 online in der Google-Buchsuche
- Wilhelm Blos, DenkwĂĽrdigkeiten des Generals Franz Sigel aus den Jahren 1848 und 1849, Mannheim, Bensheimer, , p. 166
- Ludwik Mierosławski: Berichte über den Feldzug in Baden. Berlin 1849, S. 15–18 online in der Google-Buchsuche
- Aleksandre Zurkowski: Kurze Darstellung des Feldzuges in Baden und der Pfalz, Bern 1849, S. 25–29 online in der Google-Buchsuche
- Badisches Landesmuseum Karlsruhe (Hrsg.): 1848/49. Revolution der deutschen Demokraten in Baden. Nomos Verlagsgesellschaft, Baden-Baden 1998, (ISBN 3-7890-5201-9).
- Alfred Georg Frei, Kurt Hochstuhl: Wegbereiter der Demokratie. Die badische Revolution 1848/49. Der Traum von der Freiheit. Verlag G. Braun, Karlsruhe 1997, (ISBN 3-7650-8168-X).
- Der Rhein-Neckar-Raum und die Revolution von 1848/49. Revolutionäre und ihre Gegenspieler. Hrsg. v. Arbeitskreis der Archive im Rhein-Neckar-Dreieck. Mit Beiträgen von Hans Fenske und Erich Schneider. Verlag Regionalkultur Ubstadt-Weiher, 1998. (ISBN 3-929366-64-9)
- Otto Wermuth: „Wir haben´s gewagt“, Die badisch-pfälzische Revolution 1849. Rombach Verlag, 1981, (ISBN 3-7930-0367-1).
- Klaus GaĂźner/Diana Finkele: Der Aufstand der badischen Demokraten. Verlag Regionalkultur, (ISBN 3-929366-97-5)
- Susanne Asche und Ernst Otto Bräunche (Hrsgb.): Die Straße der Demokratie. Info Verlag Karlsruhe 2007
- Frank Engehausen: Kleine Geschichte der Revolution 1848/49 in Baden. G. Braun Buchverlag, Karlsruhe 2010, (ISBN 978-3-7650-8596-3)
- Johann Philipp Becker (de), Christian Essellen: Geschichte der süddeutschen Mai-Revolution, Genf 1849, S. 316–320 online in der Google-Buchsuche
- Ludwig Häusser: Denkwürdigkeiten zur Geschichte der badischen Revolution, Heidelberg 1851, S. 584–592 online in der Google-Buchsuche
- Daniel Staroste: Tagebuch über die Ereignisse in der Pfalz und Baden im Jahre 1849. Ein Erinnerungsbuch für die Zeitgenossen und für alle, welche Theil nahmen an der Unterdrückung jenes Aufstandes. Band 1, Berlin 1852, S. 283–307 online in der Google-Buchsuche
Liens externes
Références
- s. Staroste, Band 2, Beilage Nr. 6, S. 269
- s. Staroste, Band 2, Beilage Nr. 6, S. 270
- s. Staroste, Band 2, Beilage Nr. 18, S. 286
- Die Darstellung der Kämpfe stützt sich auf Wilhelm Blos: Die Deutsche Revolution. Geschichte der Deutschen Bewegung von 1848 und 1849. Dietz, Stuttgart 1893, S. 549–600, bes. S. 565–588 und Heinz Helmert, Hansjürgen Usczeck: Bewaffnete Volkskämpfe in Europa 1848/49. Militärverlag der DDR, Berlin 1973, S. 248–266, „methodisches und behutsames Vorrücken“ S. 256.
- Neue Rheinische Zeitung Nr. 64 vom 3. August 1848, in: Institut für Marxismus-Leninismus beim ZK der SED (Hrsg.): Karl Marx und Friedrich Engels. Werke, Band 5 (März bis November 1848). Dietz Verlag, Berlin, 1975, S. 299.
- Siehe Johann Philipp Becker (de), und Christian Essellen (de): Geschichte der sĂĽddeutschen Mai-Revolution des Jahres 1849. Verlag von Gottfried Becker, Genf 1849, S. (Nachdruck des Originals von 1849 im Salzwasser-Verlag, 2012, (ISBN 978-3-8460-1088-4))
- So bei Krzysztof Makowski: Das Großherzogtum Posen im Revolutionsjahr 1848. In: Rudolf Jaworski, Robert Luft (Hrsg.): 1848/49 Revolutionen in Ostmitteleuropa. Vorträge der Tagung des Collegium Carolinum in Bad Wiessee vom 30. November bis 1. Dezember 1990 (= Bad Wiesseer Tagungen des Collegium Carolinum. Band 18). Oldenbourg, München 1996, (ISBN 3-486-56012-3), S. 160.