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Bataille de Torvioll

La bataille de Torvioll est la première bataille de la guerre opposant les princes albanais au sultan ottoman. Elle se dĂ©roule le quatre mois après la Ligue de Lezha dans la plaine de Torvioll, de nos jours connue sous le nom de plaine de Shumbat, sur le territoire actuel de l'Albanie. Quand le capitaine Scanderbeg retourne dans son pays natal, il envisage de planifier une rĂ©bellion contre le sultan Mourad II. ÉpaulĂ© par 300 compatriotes albanais qui ont combattu avec lui durant la bataille de Niš, il dĂ©serte l'armĂ©e ottomane et se rĂ©fugie dans la ville de CroĂŻa oĂą il fonde le 3 mars 1444 la Ligue de Lezha, une confĂ©dĂ©ration rĂ©unissant quelques princes d'origine albanaise en conflit avec l'Empire ottoman. Mourad II se rend alors compte de la menace que reprĂ©sente l'organisation pour son empire, et ordonne Ă  son fidèle capitaine Ali Pacha de mater la rĂ©bellion avec une force de 25 000 hommes.

Bataille de Torvioll
Description de cette image, également commentée ci-après
Statue de Scanderbeg Ă  CroĂŻa.
Informations générales
Date
Lieu Plaine de Torvioll, au nord de Peshkopi (actuellement la plaine de Shumbat, en Albanie).
Issue Victoire de la Ligue de Lezha.
Forces en présence
15 000 hommes dont 8 000 cavaliers et 7 000 fantassins25 000 hommes
Pertes
4 000 tuĂ©s ou blessĂ©sEntre 8 000 et 22 000 tuĂ©s, 2 000 prisonniers
CoordonnĂ©es 41° 46′ 00″ nord, 20° 22′ 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Albanie
(Voir situation sur carte : Albanie)
Bataille de Torvioll

D'emblĂ©e, Scanderbeg s'attend Ă  une attaque d'envergure de la part du sultan Mourad II, après quoi il forme un contingent de 15 000 hommes pour faire face Ă  l'armĂ©e d'Ali Pacha. Une rencontre entre les deux hommes est d'abord organisĂ©e sur la plaine de Torvioll, mais ils ne font que s'observer depuis leurs tentes. Le lendemain, le , Ali Pacha remarque que Scanderbeg a dĂ©placĂ© son armĂ©e au pied de la colline. EspĂ©rant obtenir une victoire rapide, il donne l'ordre Ă  ses hommes de charger l'armĂ©e albanaise qui, quant Ă  elle, a anticipĂ© la manĹ“uvre d'Ali Pacha et a prĂ©parĂ© un stratagème appropriĂ©. En effet, Scanderbeg a prĂ©alablement dĂ©limitĂ© un point prĂ©cis oĂą ses hommes cachĂ©s dans les arbres pourront attaquer par surprise les troupes du sultan. Son plan s'avère ĂŞtre un succès et les Ottomans essuient une lourde dĂ©faite ; la plupart des 25 000 hommes sont massacrĂ©s et leur capitaine est laissĂ© pour mort.

La victoire de la Ligue de Lezha est saluée par tous les princes chrétiens d'Europe et Scanderbeg est vu comme un véritable héros. Il est en effet l'un des rares conquérants ayant réussi à vaincre le grand Empire ottoman musulman lors d'une bataille. Cependant, le sultan prend la ferme décision de faire tomber cette rébellion par tous les moyens et à n'importe quel prix, ce qui entraîne par la suite vingt-cinq ans de guerre civile, mettant à feu et à sang presque toute l'Albanie.

Contexte historique

Scanderbeg, fils du puissant prince albanais Jean Kastrioti[1], est vassal de l'Empire ottoman au titre de sipahi (un cavalier détenteur d'un fief à la façon du chevalier occidental[2]). Il a par ailleurs participé à la défaite ottomane lors de la bataille de Niš, après quoi il déserte l'armée du sultan et se réfugie en Albanie avec 300 autres sympathisants[3]. Il gagne dès lors la sympathie de la noblesse locale[4] et devient seigneur de la ville en [5]. Plus tard, il forme une alliance de toute la noblesse albanaise après avoir été encouragé par la victoire du capitaine Jean Hunyadi contre le sultan Mourad II à la bataille de Niš[6]. Scanderbeg organise alors une rencontre secrète réunissant toute la noblesse d'Albanie à Alessio le . Ils choisissent cette ville car elle a été autrefois la capitale de la puissante famille Dukagjini, et plus encore, le soutien de cette ville vénitienne est un avantage considérable pour la rébellion[7]. L'appel de Scanderbeg est entendu par la plupart des membres de la haute société albanaise, parmi lesquels figurent George Arianiti, Paul Dukagjini, Andrea Thopia et d'autres[8], tous issus des familles les plus influentes d'Albanie. C'est pendant cette première réunion qu'ils forment la Ligue de Lezha, une confédération regroupant tous les grands princes albanais dont le principal objectif est de renverser l'Empire ottoman[9], et Scanderbeg est d'emblée choisi pour en être le capitaine (en albanais : Kryekapedan)[10]. La Ligue est rapidement confrontée à son premier grand défi militaire lorsqu'au printemps 1444, l'un des informateurs de Scanderbeg lui rapporte que les forces armées du sultan préparent une offensive majeure pour mater la rébellion en Albanie ottomane. Il met alors au point un plan afin de tendre une embuscade aux troupes menés par Ali Pacha[11].

DĂ©roulement

Prélude et forces en présence

Carte illustrant les déplacements d'armées au cours d'une campagne.
Itinéraires habituels des troupes ottomanes lors de différentes invasions.

Ali Pacha, l'un des meilleurs commandants du sultan Mourad, quitte ĂśskĂĽp (Skopje) en avec une armĂ©e de 25 000 hommes[12] et prend la direction de l'Albanie[13]. Quant Ă  Scanderbeg, il rĂ©ussit Ă  rĂ©unir 15 000 hommes (dont 8 000 cavaliers et 7 000 fantassins)[14] issus de la Ligue de Lezha[6]. Scanderbeg et son armĂ©e se dirigent vers le lieu prĂ©vu pour la bataille, dans la rĂ©gion du Bas-Dibra, le territoire qui couvre actuellement la plaine de Shumbat, alors appelĂ©e la plaine de Torvioll, juste au nord de Peshkopi[15]. Il parcourt la vallĂ©e du Drin noir et atteint le point d'entrĂ©e prĂ©vu des Ottomans[9]. Scanderbeg avait lui-mĂŞme choisi la plaine, qui fait 11,2 kilomètres de long et 4,2 kilomètres de large et est entourĂ©e de collines et forĂŞts. Les Albanais campent près de Torvioll, et Scanderbeg dĂ©cide de mettre en place cinq bataillons de 3 000 hommes dont un placĂ© en embuscade dans la forĂŞt. Les Ottomans dirigĂ©s par Ali Pacha arrivent sur les lieux et Ă©tablissent leurs campements juste en face des Albanais[1]. Ă€ l'aube de la bataille, les Ottomans font leur prière matinale, tandis que les Albanais Ă©teignent leurs feux de camp et ordonnent Ă  ceux qui ne sont pas de garde de se reposer[16]. Quelques groupes d'Ottomans s'approchent alors du camp albanais et commencent Ă  provoquer les soldats de Scanderbeg, mais ces derniers restent silencieux face aux menaces et insultes des Ottomans. Scanderbeg envoie ensuite une Ă©quipe pour obtenir des informations concernant la stratĂ©gie de l'armĂ©e ottomane et ordonne Ă  sa cavalerie de s'engager dans de petites escarmouches[17].

Prise de position des Albanais

Le matin du [18], Scanderbeg donne les dernières consignes Ă  ses commandants, juste avant le dĂ©but de la bataille. Outre les 3 000 guerriers dissimulĂ©s dans les bois pour accueillir l'armĂ©e ottomane, il met en rĂ©serve 3 000 hommes sous le commandement de Vrana Konti[19]. L'armĂ©e albanaise est Ă  ce moment-lĂ  placĂ©e en forme de croissant recourbĂ© vers l'intĂ©rieur et divisĂ©e en trois groupes composĂ©s de 3 000 hommes. Ils sont tous positionnĂ©s au pied de la colline, afin d'attirer la cavalerie ottomane dans une charge descendante. L'aile gauche du « croissant » est commandĂ©e par Tanush Thopia avec 1 500 cavaliers et autant d'infanterie tandis que sur l'aile droite, Scanderbeg positionne Moisi Golemi exactement comme Thopia[17]. Des archers sont prĂ©alablement placĂ©s devant les deux ailes afin d'attirer l'attention des Ottomans[17] alors qu'au centre du croissant se positionnent 3 000 guerriers sous le commandement de Scanderbeg et Ajdin Muzaka[17]. Un millier de cavaliers est placĂ© devant la division principale pour Ă©mousser la première charge de la cavalerie ottomane tandis que plus de 1 000 archers sont placĂ©s Ă  cĂ´tĂ© des cavaliers. Le bataillon principal d'infanterie, commandĂ© par Ajdin Muzaka, est placĂ© derrière ces archers[17].

Bataille

Illustration représentant le plan d'une bataille.
Alors que les Albanais sont nettement inférieurs en nombre, Scanderbeg choisit d'élaborer un plan de bataille basé sur l'effet de surprise.

Pendant la mobilisation de son armĂ©e, Scanderbeg ordonne qu'aucun signal d'ordonnance ne soit Ă©mis jusqu'Ă  l'avancĂ©e d'Ali Pacha. Quand ce dernier aperçoit l'armĂ©e albanaise au pied de la colline, il donne l'ordre Ă  une unitĂ© de donner la charge. Ă€ la première offensive, la ligne de front albanaise commence Ă  reculer sous la puissance de l'assaut des Ottomans et Scanderbeg envoie immĂ©diatement un bataillon supplĂ©mentaire de cavaliers pour empĂŞcher la ligne de se briser, puis il donne l'ordre aux hommes repoussĂ©s par la charge initiale de rejoindre leurs postes respectifs[20]. Ali Pacha pense Ă  ce moment avoir rĂ©ussi Ă  boucler la bataille[9]. Pendant ce temps, la mĂŞme manĹ“uvre est en train de se reproduire sur l'aile gauche et, lorsque tous les Ottomans se trouvent Ă  un point stratĂ©gique prĂ©Ă©tabli par Ali Pacha, ils se prĂ©parent Ă  entamer la phase principale de l'offensive[21]. Au dĂ©but, les deux ailes menĂ©es par Thopia et Golemi repoussent vaillamment la première vague de troupes ottomanes alors qu'au centre, Scanderbeg prend d'assaut un bataillon adverse isolĂ©, afin de distraire l'attention des soldats ottomans. Lorsque le signal de l'embuscade est enfin donnĂ©, les 3 000 cavaliers cachĂ©s dans les bois attaquent par derrière le principal bataillon des armĂ©es ottomanes[21]. L'effet de surprise est total et presque un millier d'Ottomans tombe sans avoir pu riposter[21]. Les deux ailes de l'armĂ©e albanaise se tournent alors vers les flancs et encerclent le reste des Ottomans. Ajdin Muzaka prend cette fois la tĂŞte de l'offensive et attaque le cĹ“ur des troupes ottomanes. Il y rencontre une fĂ©roce rĂ©sistance mais les troupes menĂ©es par Vrana Konti lui prĂŞtent main-forte, après quoi les Albanais finissent par maĂ®triser le reste des soldats du sultan. L'issue de la bataille est Ă  ce moment-lĂ  certaine alors que l'armĂ©e ottomane est totalement encerclĂ©e[22].

Conséquences

Peinture illustrant le portrait d'un homme barbu coiffé d'un chapeau orange, vu de profil.
Portrait de Scanderbeg (anonyme, XVIe siècle, conservé au musée des Offices).

Entre 8 000[18] et 22 000 Ottomans sont tuĂ©s durant cette bataille et environ 2 000 sont faits prisonniers[18]. Les Albanais ont quant Ă  eux perdu 120 hommes, alors que les historiens modernes suggèrent un chiffre plus Ă©levĂ© de 4 000 Albanais morts et blessĂ©s[9]. Le butin de la victoire est assez gĂ©nĂ©reux et mĂŞme les blessĂ©s ont participĂ© au pillage. Après s'ĂŞtre occupĂ© des blessĂ©s, Scanderbeg ordonne une retraite gĂ©nĂ©rale vers CroĂŻa. Cette victoire significative de la ligue de Lezha est saluĂ©e par tous les royaumes d'Europe et incite plus tard les autres ennemis du sultan Ă  initier une croisade afin de chasser tous les Ottomans d'Europe[23]. Quand Ali Pacha retourne Ă  Edirne, il explique au sultan que cette dĂ©faite isolĂ©e rĂ©sulte de ce que l'on appelait alors la « fortune de la guerre » et ne dĂ©montre en aucun cas une faiblesse quelconque de l'armĂ©e ottomane.

La bataille de Torvioll marque le dĂ©but de 24 annĂ©es de guerre entre l'Albanie et l'Empire ottoman[24], pendant laquelle Scanderbeg tient en Ă©chec l'armĂ©e ottomane pourtant rĂ©putĂ©e la plus puissante du monde[15], notamment lors du siège de CroĂŻa en .

Historiographie

Selon l'historien Kenneth M. Setton, les récits de l'action de Scanderbeg au cours des années et sont en partie légendaires car basés sur les écrits d'un auteur non contemporain des événements, Marinus Barletius (qui date la bataille de ), et d'un faussaire (et auteur tardif), Giammaria Biemmi[25].

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean Nicolas Duponcet, Exploits HĂ©roiques de Scanderbeg roi D'Albanie, , 384 p. (ISBN 978-0-259-07663-6, lire en ligne).
  • (en) John Fine, The Late Medieval Balkans : A Critical Survey from the Late Twelfth Century to the Ottoman Conquest, University of Michigan Press, (ISBN 0-472-08260-4). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (sq) Kristo FrashĂ«ri, Gjergj Kastrioti SkĂ«nderbeu : jeta dhe vepra, 1405–1468, Botimet Toena, (ISBN 99927-1-627-4, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Edward Gibbon, History of the Decline and Fall of the Roman Empire, Peter Fenelon Collier & Son, (1re Ă©d. 1776-1788). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Harry Hodgkinson, Scanderbeg : From Ottoman Captive to Albanian Hero, Centre for Albanian Studies, (ISBN 978-1-873928-13-4). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Clement C. Moore, George Castriot, Surnamed Scanderbeg, King of Albania (Classic Reprint), Fb&c Limited, (1re Ă©d. 1850) (ISBN 978-1-333-92070-8, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article, adaptation abrĂ©gĂ©e et modernisĂ©e d'une traduction en anglais moderne naissant, parue en 1596, de l'Ĺ“uvre homonyme de Jacques de Lavardin, elle-mĂŞme basĂ©e sur une traduction de celle de Marin Barleti.
  • (en) Fan Stilian Noli, Scanderbeg, (ISBN 978-1-150-74548-5, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Georges T. PĂ©trovitch, Scanderbeg (Georges Castriota) : Essai de bibliographie raisonnĂ©e., B.R. GrĂĽner Publishing Company, , 216 p. (ISBN 978-90-6032-102-7).
  • Camille Paganel, Histoire de Scanderbeg : ou Turks et ChrĂ©tiens au XVe siècle, Didier, , 562 p. (ISBN 978-1-295-73628-7, lire en ligne).
  • (en) Clifford Rogers, The Oxford Encyclopedia of Medieval Warfare and Military Technology, vol. 1, New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-533403-6). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Kenneth Setton, The Papacy and the Levant (1204-1571), vol. 2, t. 2 : The Fifteenth Century, Philadelphie, Pennsylvania : The American Philosophical Society, , 580 p. (ISBN 0-87169-127-2, lire en ligne).Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Alexandre Zotos, De Scanderbeg Ă  IsmaĂŻl KadarĂ© : propos d'histoire et de littĂ©rature albanaises, PU Saint-Étienne, , 203 p. (ISBN 978-2-86272-114-9).

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) « Skanderbeg : Albanian hero », dans Encyclopedia Britannica, (lire en ligne).
  2. (en) « sipahi : Ottoman cavalry », dans Encyclopedia Britannica, (lire en ligne).
  3. « World Explorer », sur elearn.fiu.edu (consulté le ).
  4. Cani, Xhyher., Le canon de Scanderbeg au cœur du coutumier albanais, Paris, l’Harmattan, coll. « Logiques juridiques », , 300 p. (ISBN 978-2-296-06441-6, OCLC 262718858, BNF 41342079), p. 98.
  5. Frashëri 2002, p. 134.
  6. Rogers 2010, p. 363.
  7. Frashëri 2002, p. 135.
  8. (en) Alexander Mikaberidze, Conflict and Conquest in the Islamic World, vol. 1, Santa Barbara (Californie), ABC-CLIO, , 1042 p. (ISBN 978-1-59884-336-1, BNF 42488452, lire en ligne), p. 69.
  9. Frashëri 2002, p. 139.
  10. Frashëri 2002, p. 136-138.
  11. Fine 1994, p. 557.
  12. Frashëri 2002, p. 138-139.
  13. Noli 2009, p. 21.
  14. Gibbon 1957, p. 464.
  15. Frashëri 2002, p. 141.
  16. Kristo Frashëri, Histoire d'Albanie : bref aperçu, na, (lire en ligne).
  17. Moore 2016, p. 47.
  18. Hodgkinson 1999, p. 75.
  19. Kristo Frashëri, Histoire d'Albanie : bref aperçu, na, (lire en ligne).
  20. Moore 2016, p. 48.
  21. (sq) « Gjergj Kastrioti « Skanderbeg » », sur vargmal.org (consulté le ).
  22. Kristo Frashëri, Histoire d'Albanie : bref aperçu, na, (lire en ligne), p. 16.
  23. Noli 2009, p. 22.
  24. (en) Jean W. Sedlar, East Central Europe in the Middle Ages, 1000-1500, University of Washington Press, (ISBN 978-0-295-97291-6, lire en ligne), p. 249.
  25. Setton 1978, p. 73.
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