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Bataille de Palan

La bataille de Palan () est l'un des nombreux affrontements opposant le corps expéditionnaire français aux Pavillons Noirs commandés par Liu Yongfu lors de la conquête du Tonkin (1883-1886). Cette victoire française, s'inscrivant dans une période de tensions croissantes entre la France et la Chine, fut probablement le point culminant de la guerre franco-chinoise[1].

Bataille de Palan
Description de cette image, également commentée ci-après
Artilleurs français déplaçant leurs pièces à Palan
Informations générales
Date
Lieu Palan près de Hanoï, Tonkin
Issue Victoire française
Forces en présence
900 soldats des troupes de marine et tirailleurs annamites
450 auxiliaires
1 pièce d'artillerie
6 canonnières
1 200 soldats Pavillons Noirs
3 000 soldats vietnamiens
Pertes
16 morts, 43 blessés60 morts chinois (nombre de cadavres comptés), mais plus probablement plusieurs centaines de morts et de blessés

Expédition du Tonkin

Contexte

Le Pluvier sur le Tonkin en 1884.

La bataille de Palan se déroula deux semaines après la bataille de Phu Hoai, durant laquelle le général Alexandre-Eugène Bouët, commandant supérieur des troupes françaises au Tonkin, n'avait pas réussi à vaincre les Pavillons Noirs de Liu Yongfu. Les importantes pluies de mi-août avaient forcé ceux-ci à abandonner leurs positions de la rivière Day et à se replier derrière elle. Leurs nouvelles positions clés furent les villages de Phong (ou Phung), contrôlant la route principale vers Son Tay, et Palan (ou Ba Giang), à la jonction du fleuve Rouge et de la rivière Day[2].

Sous la pression de Jules Harmand, commissaire gĂ©nĂ©ral du gouvernement au Tonkin, BouĂ«t attaque les positions des Pavillons Noirs Ă  la fin du mois d'aoĂ»t afin de sĂ©curiser la route vers Son Tay, l'ultime objectif français. BouĂ«t engagea 1 800 soldats français durant cette offensive. Les forces françaises Ă©taient composĂ©es de deux bataillons d'infanterie de marine (commandĂ©s par les chefs de bataillon Berger et Roux), chacun renforcĂ© par des tirailleurs annamites, d'une batterie d'artillerie de marine (capitaine Roussel), et d'un bataillon d’auxiliaires[3]. L'offensive fut soutenue par les canonnières Pluvier, LĂ©opard, Fanfare, Éclair, Hache et Mousqueton de la flottille de Tonkin, sous le commandement du capitaine de vaisseau Morel-Beaulieu[4].

La bataille

Liu Yongfu (1837–1917)

Le le village de Palan, pilonné par les canonnières et attaqué par le bataillon du commandant Berger, est capturé sans difficultés, et ses défenseurs fuient en désordre le long des rizières.

À l'aube du 1er septembre, la colonne progresse sur une digue de deux mètres de large le long de la berge de la rivière Day jusqu'à l'objectif principal : Phong, passage obligé de la route vers Son Tay. Le village est alors attaqué de face et par la gauche au cours de vives escarmouches menées par les tirailleurs cochinchinois et tonkinois. Pendant ce temps, les canonnières remontent le fleuve Rouge. Alors que les Pluvier et Fanfare conservent leurs positions à la confluence du fleuve et de la rivière Day afin de supporter la compagnie de débarquement qui occupe Palan, les Mousqueton, Éclair et Hache remontent la rivière Day pour appuyer l'assaut de la colonne.

À trois kilomètres de Palan, les Français engagent le combat avec les Pavillons Noirs. Ceux-ci sont environ 1200 et sont soutenus par 3000 Vietnamiens. Les Pavillons Noirs, armés de fusils à répétition modernes Winchester, ont fait preuve du plus grand courage et n'ont cédé du terrain qu'après d'après combats. Les Vietnamiens, après avoir fait beaucoup de vociférations, agité leurs étendards, frappé sur leurs gongs et leurs tambours à la manière des guerriers n'ont manifesté que peu d'enthousiasme au combat et se sont repliés.

Les Français arrivent finalement Ă  rejoindre une pagode accolĂ©e Ă  la digue. Les Pavillons Noirs ont Ă©vacuĂ© la pagode avant l'arrivĂ©e des Français pour retourner au centre de leur dispositif, situĂ© derrière un remblai de terre 400 mètres en avant.

Notes et références

  1. Auguste Thomazi, Conquête, 166–7; Histoire militaire, 64–6
  2. Auguste Thomazi, Histoire militaire, 64
  3. Le bataillon du commandant Roux était composé des 25e, 26e et 27e compagnies du 4e régiment d'infanterie de marine (Capitaines Drouin, Taccoën et Lancelot) ainsi que de la 1re compagnie de tirailleurs annamites (capitaine de Beauquesne). Le bataillon du commandant Berger était composé des 26e et 27e compagnies du 2e régiment d'infanterie de marine (capitaines Doucet et Guérin de Fontjoyeux) et des 2e et 3e compagnies de tirailleurs annamites (capitaines Boutet et Berger).
  4. Auguste Thomazi, Histoire militaire, 65

Bibliographie

  • Alfred Barbou, Les hĂ©ros de la France et les pavillons-noirs au Tonkin (Paris, 1884)
  • Georges Bastard, DĂ©fense de Bazeilles, suivi de dix ans après au Tonkin (Paris, 1884)
  • Émile Duboc, Trente cinq mois de campagne en Chine, au Tonkin (Paris, 1899)
  • Lucien Huard, La guerre du Tonkin (Paris, 1887)
  • Dick de Lonlay, Au Tonkin, 1883–1886: rĂ©cits anecdotiques (Paris, 1886)
  • Victor Nicolas, Livre d'or de l'infanterie de la marine (Paris, 1891)
  • Louis Sarrat, Journal d'un marsouin au Tonkin, 1883–1886 (Paris, 1887)
  • Auguste Thomazi, Histoire militaire de l'Indochine française (Hanoi, 1931)
  • Auguste Thomazi, La conquĂŞte de l'Indochine (Paris, 1934)
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