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Bataille de Neuenegg

La bataille de Neuenegg se déroule le à Neuenegg, dans le canton de Berne, et oppose une armée bernoise commandée par l'adjudant-général Johann Weber et le colonel de Graffenried aux troupes françaises du général Jean Joseph Magdeleine Pijon. Ces dernières surprennent dans la nuit les soldats bernois installés à Neuenegg et les bousculent. Des troupes de secours confédérées, commandées par le colonel de Graffenried, se portent alors sur les lieux du combat et repoussent à leur tour les Français, qui s'éloignent du champ de bataille. La nouvelle de la défaite suisse à Grauholz met un terme aux hostilités, et les Bernois doivent finalement se replier.

Bataille de Neuenegg
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Neuenegg, 5 mars 1798. Illustration contemporaine par François-Aloys Müller, Bibliothèque nationale suisse.
Informations générales
Date
Lieu Neuenegg, canton de Berne (Suisse)
Issue Victoire suisse
Commandants
Jean Joseph Magdeleine PijonJohann Weber
Johann Rudolf de Graffenried
Forces en présence
6 000 hommes[1]2 000 hommes au dĂ©but de la bataille[2]
Pertes
Nombre de morts inconnus
Entre 400[3] et 1 000 blessĂ©s[4]
18 canons[4]
135[3] ou 173 tués[4]
~ 150 blessés[3]

Invasion française de 1792 et 1798

Batailles

CoordonnĂ©es 46° 54′ 00″ nord, 7° 18′ 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Bataille de Neuenegg
GĂ©olocalisation sur la carte : canton de Berne
(Voir situation sur carte : canton de Berne)
Bataille de Neuenegg

Prélude

En mars 1798, les troupes françaises envahissent le canton de Berne afin d'y Ă©tablir une rĂ©publique suisse sur le modèle français. Le , le gĂ©nĂ©ral de brigade Jean Joseph Magdeleine Pijon reçoit de son supĂ©rieur, le gĂ©nĂ©ral de division Guillaume Brune, commandant en chef de l'armĂ©e d'HelvĂ©tie, l'ordre d'effectuer des manĹ“uvres de diversion avec ses troupes afin de fixer une partie des soldats suisses, tandis que lui-mĂŞme avec le gros de ses forces marcheraient sur Berne en enlevant le village de Neuenegg au passage[5]. Pijon se met donc en route le 4 mars avec 6 000 hommes[1], et arrive devant Neuenegg pendant la nuit[6].

La bataille

L'attaque française

L'artillerie française, positionnée sur un plateau dominant le village, ouvre le feu sur les Bernois, qui ont négligé de faire surveiller leur campement. Les troupes suisses, complètement surprises, se forment en hâte, mais les colonnes françaises passent le pont enjambant la rivière Singine, et culbutent leurs adversaires. L'adjudant-général Weber tente de couvrir la retraite, mais ses hommes sont finalement dispersés. Les Français repoussent peu à peu les soldats bernois à l'intérieur de Neuenegg. Une contre-attaque suisse les en chassent, mais un détachement de la cavalerie française franchit la Singine à gué et force finalement les Bernois à battre en retraite. Le village est ensuite enlevé à la baïonnette par les forces de Pijon, malgré une résistance de la part de certains habitants. Un ordre de Brune, arrivé tardivement et stipulant que les troupes françaises ne doivent pas engager le combat, convainc le général Pijon de ne pas exploiter sa victoire[7].

Regroupement des Bernois et marche sur Neuenegg

La nouvelle de cet Ă©chec parvient rapidement Ă  Berne : les autoritĂ©s militaires donnent l'ordre aux troupes stationnĂ©es non loin de la ville de battre en retraite et de s'y regrouper, afin de rĂ©sister Ă  l'armĂ©e française. De nombreux bataillons dĂ©cident nĂ©anmoins de ne pas obtempĂ©rer pour se porter Ă  la rencontre de leurs ennemis : ces diffĂ©rentes unitĂ©s, totalisant 2 300 hommes et trois canons, se placent sous les ordres du colonel Johann Rudolf de Graffenried, qui se met en marche entre huit et neuf heures du matin en direction de Neuenegg[8].

Arrivés sur les lieux, les Suisses forment leur dispositif : à gauche, l'infanterie légère (chasseurs et carabiniers) ; au centre, deux compagnies d'infanterie suivies par l'artillerie ; à droite, trois compagnies d'infanterie et une compagnie de carabiniers. L'avant-garde se compose également de carabiniers, accompagnés par quelques cavaliers ayant participé au précédent combat ; la réserve comprend quant à elle trois bataillons et deux compagnies d'infanterie[9].

Le second affrontement

L'engagement débute par des combats d'avant-garde, où les Bernois repoussent quelques détachements français en patrouille. Ils se heurtent ensuite à l'avant-garde adverse, qui entame un feu de mousqueterie avant d'être chargé à la baïonnette par les troupes suisses. Les combats au corps-à-corps se déroulent dans la clairière de Wangenhubel puis dans la forêt de Kessiboden. Les Français se replient finalement vers le gros de leurs forces, soit huit bataillons d'infanterie, commandées par le général Pijon en personne[10].

Dès que les contingents suisses sortent de la forêt, les Français ouvrent le feu. Le centre bernois, trop avancé, est stoppé dans son élan tandis que les ailes, retardées dans les bois, ne sont pas encore en mesure d'intervenir. Les officiers suisses encouragent leurs hommes, se placent à leur tête et débutent un combat à l'arme blanche. Le général Pijon donne l'ordre à ses ailes de prendre ses ennemis de flancs, mais ces dernières sont repoussées par les bataillons suisses sortant des bois. L'armée française est alors prise de panique et s'enfuit de l'autre côté de la Singine : les Bernois les poursuivent et s'emparent des batteries, tandis que leurs propres canons tirent sur le pont de Neuenegg emprunté par les fuyards français[11].

Notes et références

  1. Zschokke, Haag et MĂĽller 1838, p. 104.
  2. Zschokke, Haag et MĂĽller 1838, p. 105.
  3. Hintermann 1910, p. 960.
  4. Zschokke, Haag et MĂĽller 1838, p. 106.
  5. Hintermann 1910, p. 949 et 950.
  6. Hintermann 1910, p. 950.
  7. Hintermann 1910, p. 950 Ă  955.
  8. Hintermann 1910, p. 955 et 956.
  9. Hintermann 1910, p. 956 et 957.
  10. Hintermann 1910, p. 957 et 958.
  11. Hintermann 1910, p. 958 et 959.

Bibliographie

  • Robert Hintermann, « Le combat de Neuenegg », Revue militaire suisse, no 12,‎ .
  • Heinrich Zschokke, Eugène Haag et Gustav Adolph MĂĽller, Vues classiques de la Suisse, Au dĂ©pĂ´t d'estampes et W. Creuzbauer, , 184 p..

Voir aussi

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