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Bataille de Civitate

La bataille de Civitate est une bataille du Moyen Âge. Elle a eu lieu le . Les Normands des comtes Onfroi d'Apulie et Richard Ier d'Aversa y ont défait les forces anti-normandes à Civitate, près de Foggia, dirigées notamment par le pape Léon IX et l'empereur germanique Henri III le Noir. Léon IX fut capturé et emprisonné.

L'arrivée des Normands en Italie du Sud

Les Normands arrivent en Italie du Sud en 1017, à l'occasion d'un pèlerinage au sanctuaire de Saint Michel de Monte Sant'Angelo dans les Pouilles. Après avoir participé à la révolte de Mélo en 1017-1018, ils sont utilisés comme mercenaires par les princes Lombards ou les catépans byzantins. Après l'expédition byzantine en Sicile de 1038-1040, ils se révoltent contre leur employeur en 1041 et fondent le comté d'Apulie en 1042. En 1047, ils menacent la principauté de Bénévent qui est donnée en fief au Saint-Siège en 1051.

La coalition anti-Normande

Inquiet de l'expansion normande en Apulie et en Calabre, le pape Léon IX se décide à agir et réussit à créer une grande coalition militaire anti-normande. L'objectif est simple : exterminer les Normands et leur reprendre en intégralité leurs fiefs italiens. Le pape réussit à réunir une armée pontificale puissante et hétéroclite composée de petits seigneurs italiens, de troupes byzantines et même d'un contingent allemand de qualité donné par l'empereur germanique Henri III lui-même. De son côté, Argyros réussit également à lever une nouvelle armée byzantine assez importante. Le plan anti-normand est mis en place : pendant que les Byzantins d'Argyros attaqueront les Normands par le sud, les troupes du pape le feront par le nord. C'est donc une prise en tenaille qui se prépare.

Campagne précédant la bataille

Plan de bataille.
En rouge, les Normands, en bleu, la coalition papale.

Fort d'un réseau d'espions très au point, Onfroy ne tarde pas à être informé qu'il est menacé à la fois par le sud et par le nord. L'armée byzantine d'Argyros se trouvant la plus proche, Onfroy décide de l'attaquer en premier, pour se retourner ensuite contre les forces du pape. La manœuvre fonctionne. Les Normands, encore inférieurs en nombre, réussissent pourtant à mettre en déroute les Byzantins d'Argyros, pour finalement les coincer à Bari. Vainqueur de la première manche, Onfroy se retourne alors vers le pape.

DĂ©roulement

Apprenant que le plan d'écrasement vient d'échouer à la suite de la défaite d'Agyros, le pape arrête la marche de ses troupes et se prépare à la bataille en installant ses soldats sur de bonnes positions, près de Civitate. Les Normands y arrivent et, avant de commencer les hostilités, descendent de leurs chevaux pour prier. Ceci fit rire les chevaliers allemands qui se moquèrent en outre de la petite taille des Normands.

La bataille s'engage le matin du . Les chevaliers normands attaquent d'abord les troupes italiennes, qu'ils écrasent très rapidement. Le contingent byzantin tente de résister mais les Normands le mettent à son tour en pleine débandade. Rien ne semble résister à la cavalerie normande. Cependant, les choses vont se durcir. Le contingent allemand était composé de 700 chevaliers allemands originaires de Souabe ; ces derniers combattaient à pied, maitrisaient très bien le combat à l'épée longue et étaient d'un courage exemplaire. Les Allemands se battirent assez bien pour résister quelque temps aux attaques des Normands. Cependant, redoublant d'efforts et utilisant habilement l'épée et la lance, les chevaliers normands réussirent finalement à tailler en pièces les Souabes qui, bravement, se firent tuer jusqu'au dernier. Dans la mêlée, un chevalier normand se distingua parmi les autres, ce fut Robert de Hauteville, dit Guiscard, le demi-frère d'Onfroy. Combattant à cheval, Robert fit des trouées sanglantes dans les rangs allemands, leur faisant sauter têtes, bras, jambes. Le contingent allemand détruit, la victoire normande était acquise. Une fois encore, ils l'avaient emporté en infériorité numérique. Civitate était la victoire de la chevalerie normande, la première alors en Occident et dont l'habileté à manœuvrer devint légendaire sur tous les champs de bataille d'Europe.

Les Normands capturent le pape

Ses troupes écrasées, le pape fut capturé par les Normands qui l'emmenèrent en captivité le à Bénévent. Cette nouvelle ne tarda pas à choquer toute l'Europe. Cependant, plus rien ne fut tenté contre les Normands. Finalement, après avoir reconnu les possessions normandes en Apulie et en Calabre, le pape fut libéré en et retourna s'enfermer à Rome pour y mourir le de la même année.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre AubĂ©, Roger II de Sicile : un Normand en MĂ©diterranĂ©e, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 642), , 588 p. (ISBN 978-2-262-06396-2).
  • Jean Deuve, L'Ă©popĂ©e des Normands d'Italie, CondĂ©-sur-Noireau, C. Corlet, (OCLC 963370494).
  • Jean-Marie Martin, Italies normandes : XIe – XIIe siècles, Paris, Hachette, coll. « Vie quotidienne / Civilisations et sociĂ©tĂ©s », , 407 p. (ISBN 978-2-01-017934-1).

Articles connexes

Liens externes

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