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Bataille d'Orcynia

La bataille d'Orcynia ou bataille des champs orcyniens, livrée en Cappadoce au printemps 320 av. J.-C.[1], oppose Antigone le Borgne à Eumène de Cardia dans le contexte de la première guerre des Diadoques qui voit une coalition lutter contre Perdiccas et ses partisans. Défait notamment à cause de la trahison d'un de ses officiers, Eumène doit endurer la désertion de la phalange macédonienne au profit d'Antigone. Cette bataille est la première grande confrontation entre les deux généraux, avant les batailles de Paraitacène et de Gabiène.

Bataille d'Orcynia
Informations générales
Date 320 av. J.-C.
Lieu Cappadoce
Issue Victoire d'Antigone
Belligérants
Armée d'Antigone,
stratège d'Asie
Armée d'Eumène,
ex stratège de la régence
Commandants
AntigoneEumène
Forces en présence
10 000 fantassins
2 000 cavaliers
30 éléphants de guerre
20 000 fantassins
5 000 cavaliers
Pertes
Inconnues (lĂ©gères)8 000 morts

Guerres des Diadoques

Batailles

Guerres des Diadoques

Contexte historique

Ă€ la suite des accords de Triparadisos (printemps 321 av. J.-C.) qui rĂ©organisent l'empire constituĂ© par Alexandre le Grand, Antigone le Borgne est chargĂ© par le rĂ©gent Antipater de combattre en Anatolie les derniers partisans de Perdiccas. Antigone reçoit de nombreux renforts, dont une phalange macĂ©donienne, et mène campagne contre Eumène de Cardia, prĂ©cĂ©demment vainqueur de Cratère Ă  la bataille de l'Hellespont. Mais il est contraint de laisser une force substantielle afin de surveiller AlcĂ©tas qui est installĂ© sur ses arrières en Pisidie[2]. Par consĂ©quent, Antigone ne peut compter que sur 10 000 fantassins (dont la moitiĂ© sont MacĂ©doniens), 2 000 cavaliers et 30 Ă©lĂ©phants pour faire face Ă  Eumène, qui lui possède des effectifs importants (20 000 fantassins et 5 000 cavaliers) hĂ©ritĂ©s de l'« armĂ©e royale Â» confiĂ©e par Perdiccas.

DĂ©roulement

Eumène dispose d'un effectif plus nombreux mais Antigone adopte une stratégie audacieuse. Eumène est en effet installé dans une plaine adaptée aux mouvements de cavalerie[3], près de la cité d'Orcynia (ou Orkynia) en Cappadoce[4]. Antigone arrive soudainement sur place et installe son camp sur une colline surplombant la plaine. Du fait de cette position, il peut accepter ou refuser la bataille[5]. À l'insu d'Eumène, Antigone parvient à contacter un officier de cavalerie, Apollonidès, pour qu'il change de camp[6].

La bataille approchant, Antigone Ă©tire sa phalange plus que d'habitude, trompant ainsi son adversaire en lui faisant croire qu'il dispose d'une forte troupe. Il profite de la trahison d'Apollonidès qui fuit avec son escadron de cavaliers au dĂ©but de la bataille[7]. Il peut donc envoyer sa cavalerie capturer le train de bagages d'Eumène. La bataille s'achève sur une brillante victoire d'Antigone, malgrĂ© sa nette infĂ©rioritĂ© numĂ©rique. Eumène perd 8 000 hommes ainsi que son train de bagages[8].

Conséquences

Eumène revient sur le champ de bataille pour ensevelir les morts, montrant une fois de plus, après l'élévation du trophée à l'issue de la victoire sur Cratère, qu'il respecte les usages de la guerre. Il a la possibilité de se saisir des bagages d'Antigone ; mais craignant d’entraver sa fuite il préfère s'en priver[9]. Il parvient à capturer Apollonidès qu'il fait exécuter. Il endure de nombreuses désertions au lendemain de cette défaite, la phalange macédonienne, héritée de Néoptolème et d'Alcétas, se tournant naturellement vers Antigone[10]. Eumène doit alors se réfugier dans la forteresse de Nora avec ses partisans[11]. La mort d'Antipater en 319 av. J.-C. change la situation entre les Diadoques, puisqu'Eumène est désigné stratège d'Asie par le nouveau régent de Macédoine, Polyperchon, à charge pour lui de vaincre Antigone[12].

Notes et références

  1. La date de 319 av. J.-C. est avancée par (en) Richard A. Billows, Antigonos the One-Eyed and the creation of Hellenistic State, University of California Press, .
  2. Billows 1990, p. 72.
  3. Diodore, XVIII, 40,6.
  4. Plutarque, Eumène, 9, 2.
  5. Diodore, XVIII, 40, 5–8.
  6. Diodore, XVIII, 40, 8 ; Plutarque, Eumène, 9, 2.
  7. Plutarque, 9, 3.
  8. Diodore, XVIII, 40, 8.
  9. Plutarque, Eumène, 9, 5 ; Polyen, IV, 8, 5.
  10. Diodore, XVIII, 41, 1.
  11. Billows 1990, p. 77 ; Will 2003, p. 45.
  12. Will 2003, p. 53.

Sources antiques

Bibliographie

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