Accueil🇫🇷Chercher

Bataille d'Orchomène

La Bataille d'Orchomène a lieu pendant la première guerre de Mithridate à la fin de 86 av. J.-C. entre les forces de Rome et celles de Mithridate VI, roi du Pont.

Bataille d'Orchomène
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la bataille.
Informations générales
Date 86 av. J.-C.
Lieu Orchomène
Issue Victoire romaine
Commandants
Lucius Cornelius SullaArchélaos et Dorylaos
Forces en présence
au moins 35 000 hommes90 000 hommes (Dorylaos 80 000, ArchĂ©laos 10 000)
Pertes
ÉlevĂ©es mais inconnues50 Ă  60 000 morts et 25 000 prisonniers

Première guerre de Mithridate

CoordonnĂ©es 38° 28′ 48″ nord, 22° 58′ 48″ est

Elle oppose en BĂ©otie, Ă  proximitĂ© de la citĂ© grecque d'Orchomène, le gĂ©nĂ©ral romain L. Cornelius Sulla (Sylla) Ă  une armĂ©e pontique de Mithridate VI Eupator, amenĂ©e de Thrace par Dorylaos au gĂ©nĂ©ral ArchĂ©laos, prĂ©cĂ©demment vaincu Ă  la bataille de ChĂ©ronĂ©e. Les forces pontiques Ă©taient probablement supĂ©rieures Ă  100 000 hommes (selon les sources romaines), et 60 000 selon les chroniqueurs grecs. L'armĂ©e romaine n'en comptait qu'environ 15 000.

Sylla y remporte une nouvelle victoire, et chasse ainsi définitivement les Pontiques de Grèce.

Préparation de la bataille

Ă€ la suite de la dĂ©faite de ChĂ©ronĂ©e, Mithridate renvoie Taxilus en orient et conserve sa confiance au gĂ©nĂ©ral ArchĂ©laos. Pour le remplacer, il charge son ami et ministre de la guerre, Dorylaos, de mener de nouvelles troupes en Grèce. PrĂ©cĂ©demment occupĂ©e Ă  mater des rĂ©bellions initiĂ©es par la citĂ© d'Éphèse, cette armĂ©e est composĂ©e majoritairement de 40 000 fantassins d'origines diverses, 10 000 cavaliers et une centaine de chars Ă  faux. Passant par l'EubĂ©e pour rĂ©cupĂ©rer les 10 000 hommes ayant suivi ArchĂ©laos, la flotte pontique dĂ©barque en BĂ©otie.

Le gĂ©nĂ©ral romain Sylla, de son cĂ´tĂ©, devait faire face Ă  la volontĂ© de Rome de le relever de ses fonctions. Rome envoya le consul L. Valerius Flaccus Ă  la tĂŞte de 12 000 hommes dans ce but. Cette armĂ©e dĂ©barque en Épire malgrĂ© l'action des restes de la flotte d'ArchĂ©laos. Les deux armĂ©es romaines se rencontrent Ă  MĂ©litĂ©e, mais la simple impopularitĂ© de Flaccus suffit Ă  causer la dĂ©sertion d'une partie de son armĂ©e. Flaccus s'enfuit alors vers l'Hellespont avec le reste de son armĂ©e, sans combattre. Sylla aurait Ă©tĂ© tout disposĂ© Ă  le poursuivre, s'il n'avait reçu la nouvelle de l'arrivĂ©e de renforts pontiques.

Après quelques rencontres sans conséquence, les généraux du Pont s'installent dans les plaines d'Orchomène, à la recherche de l'espace nécessaire aux manœuvres de la cavalerie. Le champ de bataille est limité par le lac Copaïs, prolongé de marais.

La bataille

Le général romain ne veut pas se risquer à s'engager à découvert sur ces plaines : il ordonne à ses troupes de creuser de larges tranchées. La cavalerie pontique réagit en chargeant les travailleurs et en enfonçant les rangs des légionnaires qui les protégeaient. Sylla se presse alors vers le combat où il aurait scandé : « Soldats, si l'on vous demande où vous avez abandonné votre général, n'oubliez pas de répondre : devant Orchomène »[1]. Les Romains finissent par repousser les ardeurs asiatiques.

Par la suite les Pontiques multiplient les charges et disposent leurs archers en soutien des cavaliers, mais rien n'y fait. Les Romains couvrent vite la plaine de tranchées en gardant précieusement leurs bords. Ils finissent par encercler complètement le camp pontique entre leurs tranchées et le lac, et donnent l'assaut.

Les armées du Pont résistent jusqu'à ce qu'une cohorte, en approche en formation tortue, arrive à percer un bastion d'angle. C'est la fin pour les hommes d'Archélaos : ils sont tués, faits prisonniers ou se jettent dans le lac Copaïs.

Conséquences

Cette défaite sonne le glas du rayonnement de Mithridate en tant que libérateur de la Grèce des Romains. Archaléos rappelle toutes les garnisons éparpillées en Grèce, tandis que la Macédoine est évacuée face à l'arrivée de l'armée de Flaccus. Mais la nouvelle de la défaite redonne aussi courage aux rebelles des cités grecques d'Asie Mineure.

Pour commémorer sa victoire, Sylla fit édifier un trophée monumental (tropæum) dont les vestiges ont été retrouvés en 2004, y compris l'inscription mentionnant les acteurs de la bataille : conformément au type le plus répandu, c'était une colonne prenant la forme d'un tronc d'arbre sur lequel étaient suspendues les armures des soldats vaincus.

Sources

La source principale pour le déroulement de la bataille est Plutarque, Sylla, XXI.

  1. Phrase célèbre reportée par Frontin II,8,12; Polyen VIII

Bibliographie

  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellĂ©nistique 323-, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-060387-X)
  • ThĂ©odore Reinach, Mithridate Eupator, Libraire Firmint Didiot, Paris, 1890
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.