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Bataille d'Andrinople (324)

La bataille d'Andrinople fut livrée le durant la guerre civile entre les empereurs romains Constantin et Licinius. Constantin y infligea une lourde défaite à Licinius.

Bataille d'Andrinople (324)
Description de cette image, également commentée ci-après
Constantin Ier couronné des lauriers de la victoire par Tycché (Fortuna), déesse de la Fortune.
Informations générales
Date
Lieu près d'Andrinople
Issue Victoire de Constantin
Belligérants
Empire romain occidentalEmpire romain oriental
Commandants
ConstantinLicinius
Forces en présence
130 000[1]165 000[1]
Pertes
inconnues34 000 morts[1]
CoordonnĂ©es 41° 40′ 12″ nord, 26° 31′ 30″ est

Situation

Lors d'un conflit précédent, en 316, Constantin a vaincu Licinius et a conquis toute la péninsule des Balkans à l'exception de la Thrace. La paix a été signée mais les relations entre les deux empereurs demeurent délicates. En 324, Constantin est prêt à reprendre le conflit et quand ses troupes, à la poursuite de pillards Wisigoths, entrent sur le territoire de Licinius, cela crée un casus belli très opportun pour lui. La réaction de Licinius à cette incursion à l'intérieur de ses frontières est ouvertement hostile, ce qui pousse Constantin à passer à l'offensive. Il envahit la Thrace avec une armée inférieure en nombre à celle de Licinius mais composée en grande partie de vétérans ainsi que de nouvelles recrues de qualité venues d'Illyrie[2].

Bataille

Schéma de la bataille.

Licinius a Ă©tabli son campement Ă  Andrinople (Hadrianopolis), la plus grande citĂ© de Thrace. Constantin avance en direction de l'est depuis Thessalonique jusqu'Ă  ce qu'il atteigne le fleuve Hèbre, sur la rive duquel se trouve Andrinople, et Ă©tablisse son propre campement. Licinius organise sa ligne de bataille, de 200 stades de long[3], entre des hauteurs dominant la citĂ© et le confluent de l'Hèbre avec l'un de ses affluents. Les deux armĂ©es gardent leurs positions durant plusieurs jours avant de livrer bataille[3] car les deux adversaires hĂ©sitent Ă  tenter la traversĂ©e du fleuve sous la menace d'une armĂ©e bien prĂ©parĂ©e. Finalement, Constantin utilise la ruse pour faire traverser ses troupes. Ayant remarquĂ© un point oĂą le fleuve est moins large et qui est dominĂ© par une colline boisĂ©e, il donne l'ordre que des cordes et du matĂ©riel soient assemblĂ©s de façon voyante Ă  un autre endroit au bord du fleuve, loin de celui qu'il a repĂ©rĂ© pour traverser, pour donner l'impression qu'il a l'intention de construire un pont[3]. Il rassemble secrètement 5 000 archers et des unitĂ©s de cavalerie sur la colline boisĂ©e, puis mène ses cavaliers de l'autre cĂ´tĂ© du fleuve pour prendre ses adversaires au dĂ©pourvu. Cette attaque surprise est un succès total et le reste de son armĂ©e peut alors traverser au mĂŞme endroit[3]. Ce qui suit est alors, selon les mots de l'historien Zosime, « un grand massacre », l'armĂ©e de Licinius laissant environ 34 000 morts sur le terrain[3]. Durant la bataille, Constantin fait porter son Ă©tendard, le labarum, sur tous les endroits oĂą ses troupes semblent ĂŞtre en difficultĂ© et l'apparition de ce talisman donne de la vigueur Ă  ses troupes et dĂ©moralise celles de Licinius[4]. Constantin, qui a Ă©tĂ© lĂ©gèrement blessĂ© Ă  la cuisse au cours des combats[5], suspend son attaque au coucher du soleil et l'obscuritĂ© permet Ă  l'armĂ©e de Licinius de se retirer sur Byzance, oĂą se trouve la flotte[1] - [3]. Cette bataille a Ă©tĂ© l'une des plus importantes, par la taille des deux armĂ©es, du IVe siècle[1].

Conséquences

À la suite de cette victoire, Constantin met le siège devant Byzance tandis que son fils Crispus prend le commandement de sa flotte et part affronter celle de Licinius. La victoire de Crispus, sur les eaux de l'Hellespont, permet à l'armée de Constantin de passer en Bithynie. Là-bas, elle affronte l'armée de Licinius dans la dernière bataille de cette campagne, à Chrysopolis, et remporte une nouvelle victoire écrasante. Constantin cède tout d'abord aux prières de sa sœur Constantia et épargne la vie de son beau-frère mais, quelques mois plus tard, il ordonne son exécution, rompant ainsi sa promesse. Un an plus tard, le neveu de Constantin, Licinius le jeune, est aussi victime de la colère et de la suspicion de l'empereur[6], et Constantin devient alors le maître incontesté du monde romain, le premier depuis Dioclétien.

Sources

  • Zosimus, Historia nova, Byzantina Australiensia 2, Canberra, 1982.
  • (en) Michael Grant, The Emperor Constantine, Londres, Phoenix Giant, , 267 p. (ISBN 978-0-7538-0528-2).
  • (en) Samuel N. C. Lieu et Dominic Montserrat, From Constantine to Julian : Pagan and Byzantine Views : a Source History, London New York, Routledge, , 285 p. (ISBN 978-0-415-09336-1 et 978-0-415-09335-4, lire en ligne).
  • Charles M. Odahl, Constantine and the Christian empire, London New York, Routledge, (rĂ©impr. 2006), 400 p. (ISBN 978-0-415-17485-5 et 978-0-415-38655-5).
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Battle of Adrianople (324) » (voir la liste des auteurs).

Notes et références

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