Bailliage d'Oron
Le bailliage d'Oron est un des bailliages bernois dans le Pays de Vaud. Il succède au gouvernement de Haut-Crêt, créé en 1536, auquel sont ajoutées les seigneuries de Palézieux et Oron en 1557. Il dure jusqu'en 1798.
1557–1798
Entités précédentes :
- Gouvernement de Haut-Crêt
- Seigneurie d'Oron
- Seigneurie de Palézieux
Entités suivantes :
1536–1557
Entités précédentes :
Entités suivantes :
- Bailliage d'Oron
Histoire
Le gouvernement de Haut-Crêt est créé en 1536 à partir des terres de l'abbaye de Haut-Crêt, soit les Thioleyres, les Tavernes, Essertes et Peney-le-Jorat.
En 1547, la moitié de Maracon est achetée à la famille Champion et rejoint le gouvernement[1].
En 1555, après la faillite du comte de Gruyère, Hans Steiger achète la seigneurie d'Oron.
En 1556, la seigneurie de Palézieux (Palézieux, Écoteaux et la seconde moitié de Maracon) est adjugée à Fribourg, qui la vend à Hans Steiger[2]. La même année Hans Steiger revend au gouvernement bernois en 1556 les deux seigneuries, qui sont ajoutées au gouvernement de Haut-Crêt[3].
En 1557, le gouvernement de Haut-Crêt devient le bailliage d'Oron. Le nouveau siège du bailliage est le château d'Oron.
La même année, Ferlens est détaché du bailliage de Moudon et ajouté au bailliage d'Oron[4].
En 1798, le bailliage devient le district d'Oron[5].
Le bailliage d'Oron est un bailliage de 3e classe en termes de revenu[6].
Démographie
En 1764, Palézieux compte 261 habitants[7], Oron-le-Châtel 64, Maracon 197, Écoteaux 160, Oron-la-Ville 163, Chatillens 87, Essertes 186, et Les Tavernes 83, ce qui nous donne un total de 1201 habitants pour ces lieux. Le nombre d'habitants à cette époque de Vuibroye, de la Rogivue, des Thioleyres, de Servion, de Ferlens et de Peney-le-Jorat est inconnu.
Gouverneurs et baillis
Le gouverneur réside à l'abbaye jusqu'en 1557. En 1557, le gouverneur est remplacé par un bailli qui réside au château d'Oron.
Le bailli a « tous les pouvoirs administratifs, judiciaires et militaires[8]. »
Les gouverneurs et baillis sont les suivants :
- 1540-? : Jakob Thormann[9] ;
- 1542-? : Peter Gerwer[10] ;
- 1553-? : Simon Stoerchli(n)[11] ;
- 1557-1563 : German Jeantsch[12] - [13] ;
- 1563-1568 : Jean Sébastien May[13] ;
- 1568-1575 : Pierre Koch[13] ou Ulrich Koch[14] ;
- 1575-1577 : Sulpitus (Sulpice) Wurstemberger[15] - [13] ;
- 1577-1578 : Samuel de Mülinen[16] - [13] ;
- 1578-1585 : Ludwig (Louis) d'Erlach[17] - [13] ;
- 1585-1588 : Simon Hetzel von Lindenbach[18] - [13] ;
- 1588-1595 : Abraham Stürler[19] ;
- 1595-1600 : Wolfgang Waechinger[19] ;
- 1600-1606 : Johannes (Jean) Megger[20] - [19] ;
- 1606-1609[21] ou 1611[19] : Vinzenz (Vincent) Holzer ;
- 1608-1608 : Peter von Wyttenbach[22] ;
- 1610[23] ou 1611-1616[19] : Daniel Gatschet ;
- 1616-1622 : Michael (Michel) Stettler[24] - [19] ;
- 1622-1628 : Jean Conrad Waechinger[19] ;
- 1628-1634 : Hans Jakob Zehender (Jean-Jaques Zeender)[25] - [19] ;
- 1628-[23]? ou 1634-1640[19] : Niklaus Gatschet ;
- 1640-1646 : Caesar von Lentulus (César Lentulus)[26] - [19] ;
- 1646-1652 : Jakob von Graviseth (Jaques Graviseth)[27] - [19] ;
- 1652-1657 : Gabriel de Wattenwyl (Wattenville)[28] - [19] ;
- 1663-1669 : Johann Rudolf (Jean Rodolphe) d'Erlach[29] - [19] ;
- 1675-1681 : Sebastian von Luternau (Sébastien de Luternau)[30] - [19] ;
- 1681-1687 : Jean-Antoine Tillier[19] - [31] ou Johann Anton Tillmann[32];
- 1687-1693 : Frédric Tscharner[19] ;
- 1693-1699 : Béat-Louis de Diesbach ;
- 1699-1705 : Gabriel de Wattenville[19] ;
- 1705-1710 : David von Büren (David de Buren)[19] ;
- 1711-1715 ou 1716 : Wilhelm (Guillaume) Berseth[33] - [19] ;
- 1716-1721 : Ulrich Künzi[34] ou Albert Küntzi[19] ;
- 1722-1727 : Jean de Sacconay[35] - [19] ;
- 1728-1733 : Hans Rudolf (Jean Rodolophe) Steiger[36] - [19] ;
- 1734-1739 : Vincenz (Vincent) Wagner[37] ;
- 1740-1745 : Beat Ludvig (Béat Louis) Thormann[9] - [37] ;
- 1746-1752 : Ferdinand de Watteville[37] ;
- 1752-1758 : Samuel Egger[38] - [37] ;
- 1758-1764 : Johannes (Jean) Knecht[39] - [37] ;
- 1764-1770 : Niklaus (Nicolas) de Diesbach[40] - [37] ;
- 1770-1776 : Charles-Frédérich May[37] ;
- 1776-1782 : Gabril Tschiffeli[41] - [37] ;
- 1782-1788 : Béat-François-Louis May[37] ;
- 1788-1794 : Franz Christoph Engel (François-Christophe d'Engel)[42] - [37] ;
- 1794-1798 : Jean-Rodolphe de Mulinen[37].
Fiefs, juridiction et revenus
La seigneurie d'Oron-la-Ville et de Vuibroye, possession de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune jusqu'en 1675, est un fief dépendant du bailliage.
Le bailli d'Oron recevait des cens et des dîmes pour les terres que Haut-Crêt avait possédé à Chardonne[43].
Les habitants de la paroisse de Corsier-sur-Vevey qui dépendaient des seigneurs d'Oron ont dépendu ensuite du bailliage d'Oron, bien que la paroisse fît partie du bailliage de Lausanne[44].
La paroisse de Corsier comptait deux cours de justice. L'une dépendait du bailliage de Lausanne, l'autre du bailliage d'Oron. Ces deux cours avaient la même composition, mais siégeait à des endroits différents[45].
En 1704, le bailli d'Oron et le bailli de Lausanne ont le droit d'usages des poissons et écrevisses du lac de Bret[46].
Des baillis d'Oron dépendait également la partie du vignoble du Dézaley qui avait appartenu à Haut-Crêt[47].
Il y a dans le bailliage trois cours de justice inférieure. La première est une cour inférieure vassale dépendant de l'abbaye de Saint-Maurice, qui possédait la seigneurie d'Oron-La-Ville et Vuibroye. La seconde siège à Palézieux et a pour juridiction tout le reste du bailliage, sauf Peney. La troisième est la métralie de Peney[48].
Les deux premières cours sont réunies en 1675, à la suite de l'achat d'Oron-La-Ville par Berne[49].
Tous les appels des décisions de ces trois cours se porte devant la cour baillivale pour le droit civil[48].
Articles connexes
Références
- Olivier Frédéric Dubuis, « Maracon » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Pasche 1988, p. 195-196
- Pasche 1988, p. 197
- Paola Crivelli, « Ferlens (VD) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Patrick-R. Monbaron, « Oron » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Pasche 1988, p. 311
- Emmanuel Abetel, « Palézieux » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Pasche 1988, p. 311-312
- Godet, Türler et Attinger 1932, p. 554
- Godet, Türler et Attinger 1926, p. 399
- Godet, Türler et Attinger 1932, p. 371
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 261
- Pasche 1988, p. 200
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 378
- Godet, Türler et Attinger 1933, p. 386
- Godet, Türler et Attinger 1930, p. 33
- Godet, Türler et Attinger 1926, p. 7
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 92
- Pasche 1988, p. 201
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 704
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 149
- Godet, Türler et Attinger 1933, p. 400
- Godet, Türler et Attinger 1926, p. 332
- Godet, Türler et Attinger 1932, p. 361
- Godet, Türler et Attinger 1933, p. 413
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 495
- Godet, Türler et Attinger 1926, p. 538
- Godet, Türler et Attinger 1933, p. 235
- Godet, Türler et Attinger 1926, p. 8
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 615
- Bernhard von Rodt: Genealogien Burgerlicher Geschlechter der Stadt Bern, Band 5, Burgerbibliothek Bern, Mss.h.h. 9.5, p. 275.
- Godet, Türler et Attinger 1932, p. 612
- Godet, Türler et Attinger 1924, p. 136
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 415
- Godet, Türler et Attinger 1930, p. 630
- Godet, Türler et Attinger 1932, p. 338
- Pasche 1988, p. 202
- Godet, Türler et Attinger 1924, p. 747
- Godet, Türler et Attinger 1928, p. 374
- Godet, Türler et Attinger 1924, p. 672
- Godet, Türler et Attinger 1932, p. 694
- Godet, Türler et Attinger 1924, p. 780
- Verdan 1997, p. 39
- Verdan 1997, p. 60
- Verdan 1997, p. 63
- Godet, Türler et Attinger 1924, p. 296
- Godet, Türler et Attinger 1924, p. 666
- Pasche 1988, p. 336
- Pasche 1988, p. 362
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Ouvrages
- Johann Georg Altmann, État et délices de la Suisse ou Description historique et géographique des treize cantons suisses et de leurs alliés, S. Fauche, , p. 388
- Marcel Godet, Henri Türler et Victor Attinger, Dictionnaire historique & biographique de la Suisse, vol. 2, Neuchâtel, Imprimerie Paul Attinger, (lire en ligne)
- Marcel Godet, Henri Türler et Victor Attinger, Dictionnaire historique & biographique de la Suisse, vol. 3, Neuchâtel, Imprimerie Paul Attinger, (lire en ligne)
- Marcel Godet, Henri Türler et Victor Attinger, Dictionnaire historique & biographique de la Suisse, vol. 4, Neuchâtel, Imprimerie Paul Attinger, (lire en ligne), p. 92, 149, 261, 374, 378, 415, 495, 615, 704
- Marcel Godet, Henri Türler et Victor Attinger, Dictionnaire historique & biographique de la Suisse, vol. 5, Neuchâtel, Imprimerie Paul Attinger, (lire en ligne), p. 33, 202-203 et 630
- Marcel Godet, Henri Türler et Victor Attinger, Dictionnaire historique & biographique de la Suisse, vol. 6, Neuchâtel, Imprimerie Paul Attinger, (lire en ligne)
- Marcel Godet, Henri Türler et Victor Attinger, Dictionnaire historique & biographique de la Suisse, vol. 7, Neuchâtel, Imprimerie Paul Attinger, (lire en ligne)
- Charles Pasche, La contrée d'Oron : Soit le district de ce nom dans les temps anciens, au moyen âge et sous la domination bernoise, essai historique, Cabédita, (1re éd. 1895) (BNF 31063507)
- Charles Pasche, « Oron-Le-Châtel », dans Eugène Mottaz, Dictionnaire historique géographique et statistique du Canton de Vaud (tome 2), Genève, Slatkine, (ISBN 2-05-100460-9), p. 379-383
- Jean-Paul Verdan, Chardonne en effeuillant l'histoire, Cabédita, (ISBN 2-88295-195-7), p. 39, 60, 63
Liens externes
- Patrick-R. Monbaron, « Oron » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .