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BĂ©atrice Longuenesse

BĂ©atrice Longuenesse est une professeur de philosophie nĂ©e en France en 1950[1], qui Ă©migre en 1993 aux États-Unis, oĂč elle enseigne en 2014 Ă  l'UniversitĂ© de New York. Son travail se concentre sur Emmanuel Kant, Hegel, et la philosophie de l'esprit et du langage[2] - [3]. Elle est membre de l'AcadĂ©mie amĂ©ricaine des arts et des sciences[4]. Elle est l'une des plus Ă©minentes spĂ©cialistes actuelles de Kant, et ses travaux ont gĂ©nĂ©rĂ© d'importantes discussions sur des aspects nĂ©gligĂ©s de son Ɠuvre[5].

BĂ©atrice Longuenesse
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La philosophie critique de Kant

BĂ©atrice Longuenesse est connue pour son travail sur la thĂ©orie kantienne du jugement, qui, selon elle, est la colonne vertĂ©brale essentielle des arguments centraux de systĂšme critique de Kant. Son premier livre sur Kant, Kant et le Pouvoir de Juger a Ă©tĂ© publiĂ© en français, puis traduit en anglais dans une version revue et augmentĂ©e Kant and the Capacity to Judge. Le livre a Ă©tĂ© largement discutĂ©[6] et a suscitĂ© un renouveau d'intĂ©rĂȘt pour la logique de Kant [7], pour sa vision sur le rĂŽle de l'imagination dans la perception et la cognition, et pour les explications de Kant sur la genĂšse de ses concepts[8]. Le travail de B. Longuenesse relie le point de vue de Kant aux dĂ©bats contemporains en philosophie de l'esprit, par exemple autour de la question du contenu conceptuel ou non conceptuel de la perception et de la nature des rĂšgles s'ensuivant[9]. Les rĂ©ponses de B. Longuenesse aux discussions suscitĂ©es par son livre ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans de nombreux articles, dont certains ont Ă©tĂ© inclus dans son deuxiĂšme livre sur Kant, Kant on the humain standpoint (2005). Ce livre dĂ©veloppe son interprĂ©tation de la thĂ©orie kantienne de jugement et l'examen de son rĂŽle dans la philosophie de Kant sur la nature, la philosophie morale et la thĂ©orie esthĂ©tique.

Science de la logique de Hegel

Avant de commencer son travail systĂ©matique sur Kant, Longuenesse a Ă©crit et publiĂ© sur Hegel. Dans Hegel et la Critique de la MĂ©taphysique[10], elle fait valoir que Science de la logique doit ĂȘtre lu comme une radicalisation de la logique transcendantale de Kant. Pour Hegel comme pour Kant, les catĂ©gories de la mĂ©taphysique traditionnelle sont des formes universelles de la pensĂ©e plutĂŽt que des reprĂ©sentations de propriĂ©tĂ©s intrinsĂšques des choses censĂ©es ĂȘtre indĂ©pendantes de l'activitĂ© de la pensĂ©e. À l'inverse de Kant, cependant, Hegel affirme que cette qualification des catĂ©gories de la mĂ©taphysique n'implique pas que nous n'ayons aucune connaissance des choses telles qu'elles sont en elles-mĂȘmes. Dans ses articles les plus rĂ©cents, dont certains sont rĂ©unis dans la version anglaise de son livre, B. Longuenesse explore davantage les diffĂ©rences entre les points de vue respectifs de Hegel et de Kant sur la nature des concepts, des jugements et des conclusions. Elle Ă©nonce les consĂ©quences de ces vues comme une Ă©valuation des possibilitĂ©s et des limites de la mĂ©taphysique.

Philosophie de l'esprit et conscience de soi

Au-delĂ  de l'histoire de la philosophie moderne, les travaux rĂ©cents de B. Longuenesse se sont Ă©largis Ă  la philosophie contemporaine de l'esprit et du langage, avec des liens avec la psychologie et les neurosciences. Son travail se concentre sur la nature de la conscience de soi et de son rapport Ă  l'utilisation du pronom Ă  la premiĂšre personne, « je » dans la langue et dans la pensĂ©e. Elle fait valoir que nos usages du «je» dĂ©pendent de deux types fondamentaux de la conscience de soi : la conscience de soi en tant que sujet (lorsque nous nous livrons Ă  une activitĂ© mentale apte Ă  gĂ©nĂ©rer et Ă©valuer des raisons pour nos croyances et nos actions) ; et la conscience de soi en tant qu'objet (comme entitĂ© incarnĂ©e). S'appuyant sur des observations de Gareth Evans dans The Varieties of Reference, et qu'elle assimile Ă  des cas d'immunitĂ© aux erreurs d'identification, elle relĂšve qu'un aspect important de l'hĂ©ritage de Kant est d'avoir clairement distinguĂ© ces deux types de conscience de soi et d'avoir considĂ©rĂ© le premier comme fondamental dans les usages du «je». Elle fait la mĂȘme analyse pour Wittgenstein. Son travail s'appuie Ă  la fois sur la philosophie continentale et la philosophie analytique, dont elle conteste qu'elles soient en opposition. Ses rĂ©flexions sur ce sujet sont convoquĂ©es dans des approches interdisciplinaires, Ă  cĂŽtĂ© de celles de linguistes, philosophes du langage[11], et neuroscientifiques[12].

Références

  1. Longuenesse, BĂ©atrice (1950-....), Notice Sudoc
  2. (en) « AN INTERVIEW WITH BÉATRICE LONGUENESSE », The Dualist (consultĂ© le )
  3. Béatrice Longuenesse sur la page Silverdialogue de l'Université de New York
  4. Béatrice Longuenesse Présentation sur le site de l'Université de New York
  5. (en) Andrew Janiak, « The Kantian spirit: how to resist realism in the philosophy of science », Metascience, Springer Netherlands, vol. 20, no 1,‎ , p. 153-157 (ISSN 1467-9981, DOI 10.1007/s11016-010-9469-1, rĂ©sumĂ©, lire en ligne)
  6. Et notamment dans les revues et essais suivants : Journal of Philosophy 94 (6):318-324 (1997); Philosophical Review 109 (4): 645-648 (2000); Inquiry 43 (1): 67-110; Kantian Review, Volume 5 / March 2001; Journal of the History of Philosophy, Volume 37, Number 2, April 1999; International Studies in Philosophy 35 (4):341-342; The Review of Metaphysics 52 (3):699-701; Archiv fĂŒr Geschichte der Philosophie 83 (2):199-212; Journal of the History of Philosophy 37 (2):372-374. Il est aussi discutĂ© dans Kant’s Transcendental Idealism de Henry Allison’s, 2e Ă©dition (2004), (ISBN 0-300-10266-6); Patricia Kitcher’s Kant’s Thinker (2013), (ISBN 978-0-19-975482-3); Hannah Ginsborg’s The Normativity of Nature (2014), (ISBN 978-0-19-954798-2) ; et dans l'article signĂ© par Van Lambalgen et T. Achourioti, Kant’s Transcendental Logic dans le Journal of Symbolic Logic, 2011, http://philpapers.org/s/T.20Achourioti.
  7. Clinton Tolley, « The Generality of Kant's Transcendental Logic », Journal of the History of Philosophy, The Johns Hopkins University Press, vol. 50, no 3,‎ , p. 417-446 (ISSN 1538-4586, DOI 10.1353/hph.2012.0054, lire en ligne)
  8. Voir Patricia Kitcher, Kant’s Thinker (2013), (ISBN 978-0-19-975482-3), passim; Hannah Ginsborg, The Normativity of Nature (2014), (ISBN 978-0-19-954798-2), passim. Stefanie GrĂŒne, Blinde Anschauung (2009), (ISBN 3465036344), passim.
  9. Stefanie GrĂŒne, Blinde Anschauung, (ISBN 3465036344), passim. Hannah Ginsborg’s The Normativity of Nature (2014), (ISBN 978-0-19-954798-2), passim.
  10. Hegel's Critique of Metaphysics, (ISBN 9780521844666)
  11. Voir Simon Prosser et François Recanati, Immunity to Error through Misidentification : New Essays, Cambridge University Press, 2012, (ISBN 9780521198301) et le compte-rendu critique associé : ENR // AgencyND // University of Notre Dame, « Immunity to Error through Misidentification: New Essays », (consulté le )
  12. Neurone vergeistigen. Philosophie und Neurowissenschaft in GesprĂ€ch,” with Frank Rösler, in Jahrbuch des Wissenschaftskollegs zu Berlin (2008), p. 241-258. ""‘I’ and the Brain, Psychological Research, vol. 76, Issue 2 (2012), p. 220-228.

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