Azdadja
Azdadja, ou Ouzdadja, (en berbère : ⴰⵣⴷⴰⵊⴰ , en arabe: أزداجة) est le nom d'une confédération tribale berbère qui vit dans la région oranaise au nord-ouest de l'Algérie. Les auteurs arabes anciens (El Bekri, Ibn Khaldoun) lui attribuent la cession du terrains où fut bâtie en 902 , la ville d'Oran[1] - [2].
Étymologie et origine
Les Azdadja appartiennent à la confédération des Sanhadja (en tamazight : ⵉⵥⵏⴰⴳⵏ, Iẓnagen, en arabe : صنهاجة Senhaja) . Il descendent de la branche de Branès et ont un lien de parenté avec les Masmouda, les Aurébas, les Adjiça, les Ketamas, les Aurighas[3]. Azdadja vient de Azdig/Izdig [ZDG] (pluriel Izdagen) qui signifie en berbère « pur », « propre »[4]. On dira Azdadja ( أزداجة ) en arabe littéraire d'après le point de vue de l'historien Ibn Khaldoun ou Ouzdadja ( وزداجة)[5].
Selon les généalogistes et principalement Ibn Hazm, les Azdadjas descendraient de Ouzdadj Ibn Sanhaj ibn Burnus, ils formaient avec les Mastasa une seule alliance et ils disent que Ouzdadj est le frère de Mastas[6].
Suivant les sources arabes et berbères utilisées au XIVe siècle par Ibn Khaldoun, le « berceau » des Azdadja et «l’ancien siège de leur puissance» était le territoire d'Oran dans la partie Nord-ouest de l’Algérie actuelle, probablement entre la montagne d'Aidour au Nord, la sebkha d'Oran au Sud et Aïn Témouchent à l'ouest.
À l'écart d'Oran, El Bekri ajoute Tansalmet , Azizaoua ou Taaziza (sur la rive gauche de l'oued el Mellah) et ksar Ibn Senan l'Azdadjien étant tous des villages sous le règne des Azdadjas à l'époque (Misserghin, Boutlelis , Ain Temouchent de nos jours successivement)[7].
Histoire
Durant la période rostémide, les Azdadja résidaient en permanence sur l'emplacement de l'actuelle Oran et dans ses environs, région qui faisait partie des « pays de Tahart » et ils se sont répandus jusqu'aux environs de Tlemcen[8]. À la fin du Ixe siècle, leur appartenance à l'ibadisme est attestée, ils soutiendront plus tard le nekkarite Abu Yazid[8].
El Bekri, racontant au XIe siècle les débuts d'Oran, indique que la ville est fondée en l'an 290 (902/903)[9] du consentement des Nefza et des Beni Mesguen qui habitent ce territoire. Les Beni Mesguen appartiennent à la grande tribu berbère des Azdadja. Vers 910, les Beni Mesguen, formant une partie des habitants de la ville doivent s'enfuir lors d'un siège pour se mettre sous la protection des Azdadja. El Bekri signale ensuite que les Azdadja sont défaits au mont Guedara (djebel Murdjadjo) par Yala Ibn Mohamed ibn Saleh l'Ifrenide le samedi 15 djomada 343 (septembre-octobre 954), bataille suivie de la destruction d'Oran et du déplacement de ses habitants dans la nouvelle ville fondée par Yala, Fekkan[10]. La zone d'influence des Azdadja allait au moins jusqu'à l'actuelle Aïn Témouchent (Csar d'Ibn Senane l'Azdadjien) en passant par l'actuelle Misserghin (Tensalmet)[11].
Au XIVe siècle, Ibn Khaldoun leur consacre un chapitre de son Histoire des Berbères. Il les considère comme des descendants de Beni Kenane (Kenaniens) venus de Kenane (Sham); aujourd'hui:Palestine, Syrie, Jordanie et le Liban, autrefois nombreux et puissants habitants des environs d'Oran[12]. Sa version du siège d'Oran en 909/910 par les berbères ayant pris le parti des Fatimides diverge de celle d'El Bekri: selon lui, les Beni Mesguen appartenaient aux assiégeants.
L'un d'eux, Khazroun ibn Mohammed relève ensuite Oran, et s'y installe, et « Depuis cette époque, les Azdadja sont demeurés dans l'avilissement et la misère, ayant été réduits par leur faiblesse au rang de peuplade tributaire » (Ibn Khaldoun[13]).
Populations
Au commencement du Xe siècle, tout le pays compris entre le Chelif et la Tafna, était occupé par la grande tribu berbère des Azdadja. Une de leurs fractions les Béni Mesguen, s'était installée sur le territoire actuel d'Oran, à proximité du ravin luxuriant dans lequel coulaient en cascades les eaux limpides de Ras Al-ain village d'ifri[14].
Notes et références
- « arabo-islamique » (consulté le )
- « Timbre-Poste d‘Algérie N° 339 - Vue d‘Oran », sur Algérie Philatélie (consulté le )
- « Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/295 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
- « Dictionnaire Des Racines Berbères Communes - Mohand Akli Haddadou | PDF | Lexique | Berbères », sur Scribd (consulté le )
- « ص190 - كتاب تاريخ ابن خلدون - الخبر عن ازداجة ومسطاسه وعجيسة من بطون البرانس ووصف أحوالهم - المكتبة الشاملة الحديثة », sur al-maktaba.org (consulté le )
- Mohamed Zalmadi Mzali, « Tribus du Maroc - قبائل المغرب: شعـب أزداجــة », sur Tribus du Maroc - قبائل المغرب, (consulté le )
- ʻAbd Allāh ibn ʻAbd al-ʻAziz al- Bakrī, Description de l'Afrique septentrionale, (lire en ligne)
- Brahim Zerouki, L'Imamat de Tahart: Histoire politico-socio-religieuse, L'Harmattan, (ISBN 978-2-85802-828-3, lire en ligne), p. 90,95
- Description de l'Afrique septentrionale, par El Bekri - Traduction Mac Guckin de Slane - Paris 1859 - p. 166
- Ibid. p.167
- Ibid. p.168, p.319
- Ibn Khaldoun- Histoire des Berbères - trad. baron de Slane - Alger 1852 - tome 1 p.282
- ibid. p. 285
- « Le Petit fanal », sur Gallica, (consulté le )
Bibliographie
Ibn Khaldoun- Histoire des Berbères - trad. baron de Slane - Alger 1852 - tome, 1 p. 282 et suiv. Chapitre sur les Azdadja. Lire en ligne