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Attrition (taux)

Le taux d'attrition (ou churn, de l'anglais to churn up : « brasser », « agiter ») est, au cours d'une pĂ©riode donnĂ©e, la proportion de clients perdus ou ayant changĂ© de produit et service de la mĂȘme entreprise. Ce terme est principalement utilisĂ© dans les secteurs des tĂ©lĂ©communications et bancaire, notamment autour de la fidĂ©lisation aux offres, mesurĂ©e par le taux de fidĂ©litĂ©.

La durée de vie moyenne des clients est l'inverse de l'attrition, si celle-ci reste constante.

Par exemple, il est fréquent d'étudier la durée moyenne des abonnements. Ainsi, un taux d'attrition de 20 % par mois (0.2/mois) signifie que les clients restent fidÚles pendant cinq mois en moyenne (1/0.2).

Description

Le taux d'attrition concerne trois formes de changement :

  • abandon et rĂ©siliation : le client n'utilise plus le type de produit ou de service (ex. je vends ma voiture pour voyager en transport en commun) ;
  • passage Ă  la concurrence : le client se tourne vers un produit directement concurrent ;
  • passage Ă  une autre offre de l'entreprise : le client passe Ă  une offre diffĂ©rente, commercialisĂ©e par la mĂȘme entreprise recouvrant aussi ses besoins (ex. passer de la tĂ©lĂ©phonie en prĂ©sĂ©lection Ă  la VoIP). Dans ce cas, il peut Ă©galement s'agir de cannibalisation, ou phagocytage, des offres.

Le taux d'attrition mesuré sur un segment de clientÚle (ex : marché des particuliers) est considéré comme un indicateur du dynamisme commercial, de loyauté et, par extension, de la satisfaction client, mais il est peu fiable en raison des possibilités de l'augmenter artificiellement. En voici quelques exemples :

  • obligation de renouvellement automatique des contrats : le client ne peut exprimer sa volontĂ© de renouveler son engagement ;
  • introduction de dĂ©lais qui dĂ©couragent la rĂ©siliation : le client oublie et le dĂ©lai est dĂ©passĂ©, le prĂ©avis est trop long pour ĂȘtre efficace ;
  • ignorance des demandes de rĂ©siliation : plusieurs dizaines de milliers de demandes en attente chez les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie en France entre 2001 et 2005 ;
  • frais Ă©levĂ©s ou inconvĂ©nients de changement de fournisseur : ex : perte du numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone, impossibilitĂ© de transfĂ©rer des donnĂ©es ;
  • complication des procĂ©dures d'annulation : ex : exiger une confirmation par fax, augmenter la durĂ©e d'attente au standard, rendre les formulaires en ligne difficiles Ă  trouver, comprendre et remplir, exiger une intervention technique comme l'effacement des donnĂ©es ;
  • dĂ©finition des offres qui augmentent la durĂ©e contractuelle : ex : inciter le passage de la tĂ©lĂ©phonie sans engagement aux contrats de 6 Ă  24 mois ;

Ces pratiques s'expliquent par l'absence de lĂ©gislation et d'information du consommateur, une concurrence moins que parfaite, l'incompĂ©tence du management ou parfois la malhonnĂȘtetĂ©. En France, le taux d'attrition de la tĂ©lĂ©phonie mobile se situait en 2004 aux alentours de 21 %, contre 4 Ă  5 % pour le secteur bancaire. Le « taux d'attrition rĂ©el annuel », c’est-Ă -dire net des rĂ©siliations-rĂ©abonnements au sein d’un mĂȘme opĂ©rateur, Ă©tait d'environ 7,5 % pour Orange, 10 % pour SFR et 12 % pour Bouygues Telecom[1]. Le taux d'attrition apparait aussi ĂȘtre liĂ© Ă  l'intensitĂ© concurrentielle du secteur (par ex. rĂ©gulation du marchĂ© par l'État) et aux coĂ»ts de sortie.

Notes et références

  1. ART « Analyse des Marchés pertinents », Autorité de Régulation des Télécommunications, avril 2005, 174 pp. (p.55).

Voir aussi

  • Le modĂšle uplift permet d'optimiser les rĂ©sultats des opĂ©rations commerciales de lutte anti-attrition

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