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Attentat de l'Oktoberfest

L'attentat de l'Oktoberfest du a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© Ă  Munich par Gundolf Köhler (de), un terroriste d'extrĂȘme droite allemand. La bombe placĂ©e au niveau de l'entrĂ©e principale de la fĂȘte a fait 13 morts et 211 blessĂ©s, dont 68 graves. C'est le second attentat le plus meurtrier de la pĂ©riode d'aprĂšs-guerre en Allemagne. L'enquĂȘte a conclu que le terroriste avait agi seul, mais cette version fait dĂ©bat et des demandes afin de rouvrir l'enquĂȘte ont Ă©tĂ© faites plusieurs fois, la derniĂšre en 2005.

Attentat de l'Oktoberfest
Image illustrative de l’article Attentat de l'Oktoberfest
Nouveau monument commémoratif de l'attentat, inauguré en septembre 2008.

Localisation Entrée de l'Oktoberfest
Munich (Allemagne de l'Ouest)
CoordonnĂ©es 48° 08â€Č 09″ nord, 11° 33â€Č 00″ est
Date
22 h 19
Type Attentat Ă  la bombe
Armes Bombe tuyau
Morts 13
Blessés 211
Auteurs prĂ©sumĂ©s Gundolf Köhler (de)
Mouvance ExtrĂȘme droite
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Attentat de l'Oktoberfest
GĂ©olocalisation sur la carte : BaviĂšre
(Voir situation sur carte : BaviĂšre)
Attentat de l'Oktoberfest

Les faits

Le Ă  22 h 19 une bombe tuyau placĂ©e dans une poubelle explose au niveau du lieu-dit Öffentliche BedĂŒrfnisanstalt am Bavariaring. La bombe artisanale est constituĂ©e d'une grenade de mortier vidĂ©e au prĂ©alable et reremplie avec 1,39 kg de TNT, le tout cachĂ© dans un extincteur, lui aussi vidĂ© au prĂ©alable, rempli Ă  la fois de clous et de vis. L'explosion fait 13 morts, 211 blessĂ©s dont 68 graves. Plusieurs victimes de l'attentat ont Ă©tĂ© amputĂ©es des deux jambes, d'autres sont restĂ©es gravement handicapĂ©es. La dĂ©cision est toutefois prise, aprĂšs mĂ»re rĂ©flexion, par les organisateurs de ne pas interrompre la fĂȘte, comme cela avait Ă©tĂ© Ă©galement le cas lors de la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich, pour ne pas cĂ©der Ă  la terreur et ainsi donner raison aux terroristes. L'enquĂȘte officielle, menĂ©e conjointement par la police criminelle bavaroise et le Generalbundesanwalt beim Bundesgerichtshof (instance fĂ©dĂ©rale) Ă  l'Ă©poque Kurt Rebmann (de), aboutit en 1982 et conclut que l'attentat a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© par le militant d'extrĂȘme droite Gundolf Köhler, qui est mort dans l'explosion, et qu'il s'agirait d'un acte isolĂ© mis en Ɠuvre par un marginal. Au moment de l'explosion, il se tenait Ă  cĂŽtĂ© de la bombe, son corps a Ă©tĂ© rĂ©duit en charpie et seul son passeport, trouvĂ© sur place, a permis de l'identifier.

DĂ©bat sur les conclusions de l'enquĂȘte

La thĂšse du terroriste isolĂ© a beaucoup Ă©tĂ© contestĂ©e. Il a Ă©tĂ© prouvĂ© par des avocats que Köhler faisait partie du groupe nĂ©o-nazi Wehrsportgruppe Hoffmann (de) (groupe militaire de sport Hoffmann). Parmi les personnalitĂ©s contredisant la version officielle, on trouve l'ancienne ministre de la Justice allemande Herta DĂ€ubler-Gmelin, une des victimes (Ignaz Platzer, qui a perdu deux enfants dans l'explosion), le journaliste Ulrich Chaussy[1] ainsi que l'avocat Werner Dietrich qui a luttĂ© pour faire rouvrir l'enquĂȘte. Sa requĂȘte est rejetĂ©e par l'avocat gĂ©nĂ©ral fĂ©dĂ©ral Ă  Karlsruhe en 1984. En 2005, pour les 25 ans de l'attentat, une nouvelle vague de contestation pour la rĂ©ouverture de l'enquĂȘte est menĂ©e conjointement par des syndicats, des associations et des particuliers, parmi lesquels des hommes politiques munichois faisant partie du SPD. Toutefois, ce mouvement n'obtiendra pas gain de cause[2].

Les critiques portent sur plusieurs points: entre autres sur le fait que de nombreux tĂ©moignages impliquant la participation d'autres auteurs de l'attentat, bien que prĂ©sents dans le rapport du juge, n'ont pas Ă©tĂ© pris en compte. Ceux-ci affirment que Köhler a parlĂ© juste avant l'attentat avec deux personnes vĂȘtues de parkas verts, et qu'un troisiĂšme homme aurait manipulĂ© avec Köhler un sac plastique. Un tĂ©moin aurait surpris la conversation suivante juste aprĂšs l'explosion : « Je voulais pas, j'y peux rien, ça me tue »[3] - [4].

En outre, Köhler aurait ouvert et crĂ©ditĂ© de 800 marks un plan d'Ă©pargne logement juste avant l'attentat, voyagĂ© tout l'Ă©tĂ© en Europe, et mĂȘme crĂ©Ă© un groupe de rock avec lequel il devait rĂ©pĂ©ter le lendemain de l'attentat. La police n'aurait retrouvĂ© aucune trace de fabrication de bombe chez Köhler, ni plans.

Les derniers scellĂ©s concernant le crime ont Ă©tĂ© dĂ©truits en 1997. Ils comprenaient : des morceaux de la bombe et des restes humains n'ayant pu ĂȘtre identifiĂ©s, notamment une partie de main, dont les empreintes auraient Ă©tĂ© retrouvĂ©es dans la cave de Köhler, mais n'Ă©tant pas les siennes, et dont le groupe sanguin diffĂšre de ceux des victimes connues. Cette destruction des preuves du dossier, bien que routiniĂšres pour les affaires considĂ©rĂ©es comme classĂ©es, a elle aussi suscitĂ© de vives critiques[5].


RĂ©actions politiques Ă  l'attentat

L'attentat se produit quelques jours avant les Ă©lections fĂ©dĂ©rales en Allemagne. DĂšs le 27 septembre Franz Josef Strauß, candidat au poste de chancelier pour la CDU/CSU attaque avec virulence la coalition social-libĂ©rale dans le magazine Bild am Sonntag (de). Il dĂ©clare que le ministre de l'IntĂ©rieur Gerhart Baum par ses vues libĂ©rales a empĂȘchĂ© les services de sĂ©curitĂ© de faire les enquĂȘtes nĂ©cessaires pour Ă©viter l'attentat. Le gouvernement rĂ©plique en dĂ©clarant que la CDU prend Ă  la lĂ©gĂšre le danger que reprĂ©sente l'extrĂȘme droite et prend pour exemple le fait que le ministre-prĂ©sident de BaviĂšre, qui n'est autre que Franz Josef Strauß, a fortement critiquĂ© l'interdit prononcĂ© par le ministre de l'intĂ©rieur contre le groupe Wehrsportgruppe Hoffmann (de).

Les Verts ont remis l'attentat à l'ordre du jour du Bundestag en juin 2009[6]. Ils se réfÚrent principalement aux découvertes faites dans les archives de la Stasi[6]. Le parlement demande officiellement si l'on avait connaissance de liens entre l'attentat de Munich et celui de Bologne du [6]. Le gouvernement répond à la date du [7].

Der Spiegel dĂ©voile en octobre 2011 l'existence d'un rapport d'enquĂȘte de pas moins de 46 000 pages prouvant que les fonctionnaires Ă©taient dĂ©jĂ  au courant avant l'attentat de l'appartenance de Köhler au milieu nĂ©o-nazi. Toujours selon le rapport, ce milieu soignerait ses relations avec les administrateurs CSU. Il Ă©met Ă©galement l'hypothĂšse qu'un des motifs de l'attentat aurait Ă©tĂ© d'aider Franz Josef Strauß Ă  gagner les Ă©lections en accusant la gauche[8].

Monument

Un monument aux morts portant les mots : « Zum Gedenken an die Opfer des Bombenanschlags vom 26. September 1980 » (« À la mĂ©moire des victimes de l'attentat Ă  la bombe du 26 septembre 1980 ») de 2,7 m de haut est inaugurĂ© prĂšs de l'entrĂ©e le [9].

Le monument commémoratif est le fait du conseil municipal. Il a été inauguré en 2008, le jour de l'attentat. Le sculpteur Friedrich Koller a entouré le monument d'une surface en acier qui semblerait avoir subi une explosion[7].

Bibliographie

  • (de) Tobias von Heymann, Die Oktoberfestbombe : MĂŒnchen, 26. September 1980, Berlin, Nora Verlag, (ISBN 978-3-86557-171-7).
  • (de) Ulrich Chaussy, Oktoberfest. Ein Attentat, (ISBN 978-3-630-88022-8).
  • (de) Karl Hoffmann, « Vor 25 Jahren: Bomben-Anschlag im Bahnhof von Bologna. Italien und der Terror von rechts », Deutschlandfunk,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (de) Tatjana Neef, 26. September 1980. Das Oktoberfest-Attentat, Kulturreferat der Stadt MĂŒnchen, (lire en ligne).
  • (de) Ulrich Chaussy, « Die unbekannte Hand », die Zeit,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Romans policiers

  • (de) Wolfgang Schorlau, Das MĂŒnchen-Komplott. Denglers fĂŒnfter Fall, Cologne, .
  • (de) Harry Luck, Wiesn-Feuer, Munich, .

Vidéo

Sources

Notes et références

  1. (de) « 25. Jahrestag des Oktoberfestattentats. Was geschah wirklich am 26.9.1980? », hagalil.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. (de) « Die Opfer nicht alleine lassen: Attentat in MĂŒnchen », hagalil.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. « Ich wollt’s nicht, ich kann nichts dafĂŒr, bringt’s mich um. »
  4. « Oktoberfest-Attentat: Starke Zweifel an der EinzeltĂ€ter-Theorie », hagalil.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. (de) Anette Ramelsberger, « Die Asservatenkammer ist leer. Bundesanwaltschaft bestĂ€tigt Vernichtung der Spuren vom Oktoberfest-Attentat und lehnt neue Ermittlungen ab », SĂŒddeutsche Zeitung,‎ , p. 6 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. (de) « Kleine Anfrage der Abgeordneten Hans-Christian Ströbele, Jerzy Montag, Volker Beck (Köln), Monika Lazar, Silke Stokar von Neuforn, Wolfgang Wieland, Josef Philip Winkler und der Fraktion BĂŒndnis 90/Die GrĂŒnen », Bundestags-Drucksache 16/13305, Deutscher Bundestag,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. (de) « Antwort der Bundesregierung auf die Kleine Anfrage der Abgeordneten Hans-Christian Ströbele, Jerzy Montag, Volker Beck (Köln), weiterer Abgeordneter und der Fraktion BÜNDNIS 90/DIE GRÜNEN », Bundestags-Drucksache, Deutscher Bundestag, nos 16/13527,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. (de) « Anschlag auf Oktoberfest 1980: TĂ€ter war in Neonazi-Szene verstrickt », Spiegel,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. (de) Richard Bauer et Fritz Fenzl, 175 Jahre Oktoberfest. 1810–1985, Munich, Bruckmann, (ISBN 978-3-7654-2027-6), p. 118.
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