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ArrĂȘt Bordier

L'affaire Bordier est un arrĂȘt de la Chambre criminelle de la Cour de cassation française du portant sur la question du secret professionnel.

ArrĂȘt Bordier
Pays Drapeau de la France France
Tribunal (fr) Cour de cassation
(ch. crim)
Date
Recours Pourvoi en cassation
DĂ©tails juridiques
Citation « L'obligation au secret professionnel établie et sanctionnée par l'article 378 du code pénal pour assurer la confiance nécessaire à l'exercice de certaines professions, s'impose aux médecins comme un devoir de leur état ; elle est générale et absolue et il n'appartient à personne de les en affranchir »
Voir aussi
Mot clef et texte Secret professionnel : Article 378 de l'Ancien code pĂ©nal devenu l'article 226-13 du nouveau code pĂ©nal — Secret mĂ©dical en France
Lire en ligne Texte de l'arrĂȘt sur LĂ©gifrance

L'arrĂȘt

Dans cette affaire la Cour de cassation, examine un arrĂȘt antĂ©rieur de la Cour d'assises lequel approuvait un mĂ©decin, la doctoresse T, qui avait refusĂ© de produire un tĂ©moignage demandĂ© par la patiente dudit mĂ©decin et la concernant.

Dans son arrĂȘt, la Cour de cassation a notamment statuĂ© que

« en rĂ©ponse au conclusions dĂ©posĂ©es au nom de l'accusĂ©e, tendant Ă  ce que la doctoresse T... soit relevĂ©e par la Cour du secret professionnel et entendue sur les faits au sujet desquels elle a dĂ©clarĂ© ne pouvoir dĂ©poser, la Cour a dit, par arrĂȘt incident, n'y avoir lieu d'y faire droit, au motif que l'obligation au secret professionnel, Ă©tablie et sanctionnĂ©e par l'article 378 du code pĂ©nal[1] pour assurer la confiance nĂ©cessaire Ă  l'exercice de certaines professions ou de certaines fonctions, s'impose aux mĂ©decins comme un devoir de leur Ă©tat qu'elle est gĂ©nĂ©rale et absolue et qu'il n'appartient Ă  personne de les en affranchir ; Attendu qu'en statuant ainsi, la cour, loin d'avoir violĂ© les textes visĂ©s au moyen, a fait, au contraire, une exacte application de l'article 378 du code pĂ©nal... »

.

Commentaire

L'arrĂȘt Bordier fait partie d'une longue sĂ©rie d'arrĂȘts similaires soutenant la thĂšse du caractĂšre « absolu » du secret professionnel, qui remonte Ă  l'affaire Watelet du . Toutefois, il prĂ©sente un intĂ©rĂȘt particulier, la levĂ©e du secret ayant Ă©tĂ© demandĂ©e par la personne bĂ©nĂ©ficiaire du secret elle-mĂȘme, la patiente du mĂ©decin. Cette thĂšse est en opposition Ă  la thĂšse « relativiste » du secret professionnel. Selon cette derniĂšre, l'argument principal avancĂ© par la thĂšse absolutiste, Ă  savoir la dĂ©fense de l'intĂ©rĂȘt public, ne saurait ĂȘtre supĂ©rieur Ă  l'intĂ©rĂȘt privĂ©. DĂšs lors que plus aucun intĂ©rĂȘt privĂ© n'est susceptible d'ĂȘtre protĂ©gĂ©, p.ex. si la levĂ©e du secret est demandĂ©e par l'intĂ©ressĂ© lui-mĂȘme, le secret n'a plus de valeur absolue, d'autant que la conduite et la bonne administration de la justice prĂ©sente aussi un intĂ©rĂȘt tant privĂ© que public. Outre la notion d'intĂ©rĂȘt public, les tenants de l'absolutisme invoquent qu'une relativisation du secret professionnel aurait pour effet d'introduire des incertitudes et hĂ©sitations dans ce chapitre important du droit, car ses limites deviendraient difficiles Ă  cerner[2].

Notes et références

  1. Article 378 de l'Ancien code pénal sur Légifrance devenu article 226-13 du nouveau Code pénal.
  2. TirĂ© de J. Pradel et A. Varinard, Les grands arrĂȘts de la procĂ©dure pĂ©nale, Dalloz, 2009, pp. 220-229. (ISBN 978-2-247-08510-1).

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