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Armor

L’Armor est la zone maritime de la Bretagne, par opposition à l'Argoat.

Le mot Armor est un composĂ© du vieux breton ar « près de, sur, devant Â» (> breton moderne ar) et mor « mer Â» (> breton moderne mor), d’oĂą la signification globale de « pays du littoral Â» par opposition Ă  l'Argoat « pays du bois ou du bocage Â», c'est-Ă -dire « pays de l'intĂ©rieur Â». Il s’agit d’une formation linguistique comparable au gaulois Aremorici « ceux qui habitent près de la mer Â», d’oĂą Armorique, mais elle ne doit cependant pas ĂŞtre confondue avec ce terme. En effet le cadre territorial de l’ancienne Armorique recouvrait non seulement la Bretagne, mais aussi la cĂ´te Normande et, pour d’autres auteurs, Ă©galement la cĂ´te VendĂ©enne et la Charente maritime.

La formation linguistique est similaire Ă  celle de Shanghai en mandarin (Shang = sur ; Hai = mer).

Étymologie

L’élĂ©ment ar « près de, sur, devant » (cf. vieil irlandais air, gallois er), issu du celtique ari, are, n'est pas comparable dans ce cas Ă  l'article dĂ©fini breton ar, que l’on reconnaĂ®t dans ar mor « la mer Â».

Are, ari procède en fait d'un vieil adverbe indo-europĂ©en *prH(i) « devant Â» (cf le latin per, le grec pára, le vieux haut allemand furi, l’allemand vor) , dont le p- initial est tombĂ©. En effet, la chute du p initial est l'une des caractĂ©ristiques du celtique par rapport Ă  d’autres langues indo-europĂ©ennes (cf. exemple ci-dessus).

Par ailleurs, l'antĂ©position de l’adverbe breton ar entraĂ®ne rĂ©gulièrement la mutation adoucissante de la voyelle initiale m- du mot mor en v-, d'oĂą ar vor « devant la mer Â», aussi le composĂ© Arvor est-il plus correct en breton moderne qu’Armor la forme non mutĂ©e. En revanche l’antĂ©position de l'article ar « le Â» n'entraĂ®ne pas cette mutation de la voyelle initiale m- du mot mor, d'oĂą ar mor « la mer Â». On trouve en Bretagne de nombreux noms de lieux signifiant « face Ă  la mer Â» du type l'Arvor (en breton : an Arvor), notamment pour dĂ©signer la partie cĂ´tière d'un village (par opposition au gorre, sa partie intĂ©rieure), plus rarement l’Armor, qui deviennent, par agglutination de l’article dĂ©fini français Larvor ou Larmor.

Description au XIXe siècle

Le dictionnaire de Troudé décrit ainsi l'Armor en 1876 :

« On nomme an argoad, an argoat, les parties de la Basse Bretagne où le bois de chauffage pousse ; c'est-à-dire la contrée éloignée des côtes venteuses de l'Océan. (...) An argoad fait opposition à an arvor (armor) qui est le pays où le bois ne pousse pas. An Arvor est une zone de une à deux lieues de largeur, qui longe le bord de la mer et dans laquelle les vents et avec eux les embruns salés gênent la croissance des arbres. Dans ces contrées en effet le bois de chauffage fait complètement défaut et, pour les besoins du ménage, les habitants font usage de plusieurs matières desséchées au soleil comme des fougères, des bouses de vache, des mottes de terre gazonnées et des goémons[1] »

Références

  1. A.-E. Troudé, "Dictionnaire français et celte-breton", 1843, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9633797r.image

Annexes

  • Armor Magazine, un magazine mensuel breton d'actualitĂ©s et d'informations gĂ©nĂ©ralistes sur la Bretagne et les pays celtiques d'esprit centriste breton et europĂ©en donnant une large place au monde de l'Ă©conomie et des entreprises et Ă  la culture bretonne.
  • Armorique
  • Arvor (journal), journal hebdomadaire de format in-plano en langue bretonne qui parut sous l'Occupation allemande.
  • L'Ă©lection annuelle de la reine d'Arvor.
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