Aristomaque (HĂ©raclide)
Aristomaque (en grec ancien áŒÏÎčÏÏÏΌαÏÎżÏ / Aristomachos) est, dans la mythologie grecque, le fils de ClĂ©odĂ©os, fils de Hyllos, lui-mĂȘme fils d'HĂ©raclĂšs (appartenant donc aux HĂ©raclides) et le pĂšre de CresphontĂšs[1], AristodĂšme et TĂ©mĂ©nos. HomĂšre et HĂ©siode parlent peu dâAristomaque. HĂ©rodote indiqua que des poĂštes avaient cĂ©lĂ©brĂ© leurs exploits mais dont les rĂ©cits Ă©taient limitĂ©s surtout aprĂšs celui de la mort d'HĂ©raclĂšs. Lâhistoire fut glorifiĂ©e par les tragĂ©diens grecs, eux-mĂȘmes inspirĂ©s par les lĂ©gendes locales.
Mythe
Participant au retour des HĂ©raclides dans le PĂ©loponnĂšse[2], CresphontĂšs obtient la MessĂ©nie en recourant Ă la ruse lors du partage de la pĂ©ninsule. Chez Apollodore[3], le PĂ©loponnĂšse est divisĂ© en trois lots, Argos, LacĂ©dĂ©mone et MessĂšne, et un tirage au sort est effectuĂ©. TĂ©mĂ©nos et les fils dâAristodĂšme jettent chacun un caillou dans une urne remplie dâeau, tandis que CresphontĂšs y jette une motte de terre humide. Au contact de lâeau, la terre se dĂ©sagrĂšge, seuls les deux cailloux ressortent, ce qui fait que le dernier lot (MessĂšne) Ă©choit Ă CresphontĂšs.
Histoire
Pausanias[4] offre un rĂ©cit similaire mais avec quelques variantes : CresphontĂšs sâentend avec TĂ©mĂ©nos pour obtenir la MessĂ©nie. TĂ©mĂ©nos joue le rĂŽle dâarbitre entre CresphontĂšs et les fils dâAristodĂšme, et met dans une urne remplie d'eau deux boules, une de terre cuite pour le premier et une de terre sĂ©chĂ©e pour les seconds. La terre sĂ©chĂ©e se dĂ©sagrĂšge et seule ressort la boule de CresphontĂšs, qui peut choisir son lot. Les HĂ©raclides avaient construit, sur lâavis dâun oracle, une flotte Ă Naupacte, mais avant de partir, AristodĂšme fut foudroyĂ© par Zeus ou tuĂ© par Apollon et la flotte fut dĂ©truite. De fait, ce serait une vengeance pour le meurtre dâun acarnanien par lâun d'eux. Lâoracle bannit donc TĂ©mĂ©nos pour dix ans, pour que les HĂ©raclides expient le crime. Ă son retour Ă Naupacte, TĂ©mĂ©nos rencontra Oxylos, un Ătolien qui avait perdu un Ćil aprĂšs une chute de cheval, et le pressa dâentrer Ă son service. Les HĂ©raclides rĂ©parĂšrent leurs navires et naviguĂšrent vers Antirion, vers RĂo, en AchaĂŻe, rĂ©gion du PĂ©loponnĂšse.
Une bataille dĂ©cisive a lieu contre TisamĂšne, le fils dâOreste, chef de la pĂ©ninsule, qui fut dĂ©fait et tuĂ©. Les HĂ©raclides devinrent maĂźtres dâune grande partie du PĂ©loponnĂšse, et procĂ©dĂšrent Ă la distribution des territoires entre eux par lots. Argos Ă©chut Ă TĂ©mĂ©nos.
La conquĂȘte du PĂ©loponnĂšse par les Doriens, communĂ©ment appelĂ©e le « Retour des HĂ©raclides », est une reprĂ©sentation de la puissance retrouvĂ©e de la gente issue d'HĂ©raclĂšs, leur ancĂȘtre et hĂ©ros grec. Cette invasion mythique ne serait quâune version lĂ©gendĂ©e de lâinvasion conjointe des Doriens et des Ătoliens, fuyant leur ancien oppresseur au nord, les Thessaliens.
Références
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne], CXXXVII.
- Pausanias, Description de la GrÚce [détail des éditions] [lire en ligne], II, 18, 7.
- Apollodore, BibliothÚque [détail des éditions] [lire en ligne], II, 8, 4.
- Pausanias, IV, 3, 4-5.
Bibliographie
- M. C. Howatson, Dictionnaire de l'AntiquitĂ© : Mythologie, LittĂ©rature, Civilisation, Ăditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1066 p. (ISBN 978-2-221-06800-7).