Arc de Holmegaard
Les arcs de Holmegaard sont un type d'arcs prĂ©historiques, datĂ©s du MĂ©solithique, retrouvĂ©s dans des tourbiĂšres de l'Europe du Nord[1]. Ils sont nommĂ©s d'aprĂšs la rĂ©gion de Holmegaard du Danemark oĂč les premiers spĂ©cimens ont Ă©tĂ© trouvĂ©s.
Description
Les arcs de Holmegaard sont formés de deux branches larges et parallÚles suivies d'une section biconvexe qui aboutit vers des extrémités en pointe. Le plus complet comporte dans sa partie centrale un petit étranglement destiné à accueillir la main de l'archer. Cette poignée demeure inflexible malgré sa minceur en gardant plus de bois sur le ventre de l'arc. Les spécimens varient de 150 cm à 170 cm de long et font moins de 6 cm de large[1]. Les plus vieux exemples sont taillés dans du bois d'ormes alors que d'autres plus récents ont été taillés dans du bois d'if. La courbe des branches de l'arc décrit une forme plus circulaire que celle d'un longbow. Cet effet découle de la répartition de la tension mécanique : le premier tiers des branches à partir de la poignée fléchit plus que le reste de l'arc[2] - [3].
Fabrication
En raison de leurs larges branches qui diffusent la tension mĂ©canique, les arcs de type Holmegaard peuvent ĂȘtre Ă©laborĂ©s dans une vaste gamme d'essences de bois dont l'Ă©rable, le frĂȘne, le chĂȘne et le noisetier. On a longtemps considĂ©rĂ© que les arcs de Holmegaard avaient Ă©tĂ© fabriquĂ©s « Ă l'envers », c'est-Ă -dire en enlevant du bois surtout sur le dos des branches[1] par comparaison avec les arcs longs anglais qui ont un dos plat et un ventre convexe. La fabrique de rĂ©pliques et des analyses subsĂ©quentes ont permis de suggĂ©rer que le dos de l'arc pouvait ĂȘtre convexe et que le ventre Ă©tait une surface aplanie. Cette disposition est beaucoup plus efficace pour des essences comme l'orme qui possĂšdent une bonne force de tension mĂ©canique. Les forces de compression exercĂ©es sur le ventre de L'arc sont Ă©galement distribuĂ©es sur la surface plane. Finalement, l'arc rĂ©siste mieux Ă l'usure. Les spĂ©cimens fabriquĂ©s en if sont plus minces car ce bois rĂ©siste mieux Ă la compression[1].
Propriétés
La longueur de l'arc ainsi que les extrémités rigides des branches font en sorte que la corde conserve un angle aigu par rapport aux branches. Ceci réduit la force de tir ressentie par l'archer, sans réduire pour autant la puissance transmise aux flÚches[4].
Les spĂ©cimens originaux n'ont pas toujours Ă©tĂ© fabriquĂ©s pour atteindre leur optimum. Ainsi, les extrĂ©mitĂ©s des branches auraient pu ĂȘtre fortement amincies tout en laissant plus de bois sur le ventre pour conserver leur rigiditĂ©. L'excessive largeur de certains exemplaires retrouvĂ©s rĂ©sulte peut-ĂȘtre de sa longue conservation dans les toubiĂšres (effets taphonomiques) car d'autres arcs de Holmegaard ne comportent pas ces Ă©largissements[5].
En raison de ces paramĂštres de fabrication, les arcs de Holmegaard ne sont pas aussi efficaces que des arcs recourbĂ©s. Ils peuvent toutefois propulser des flĂšches Ă de plus grandes distances et Ă de plus hautes vitesses en raison des extrĂ©mitĂ©s lĂ©gĂšres des branches. Ces extrĂ©mitĂ©s agissent comme des leviers pour dĂ©cupler la force du tir. Le mĂȘme principe est au cĆur du fonctionnement d'un propulseur.
Références
- Comstock, P (1992). Ancient European Bows, p. 87-88. The Traditional Bowyers Bible Volume 2. The Lyons Press, 1992. (ISBN 1-58574-086-1)
- La Varenne, D (2005). Tillering the Holmegaard bow, http://www.fiarc.org/public/Forum/Data/jeval/2005102714414_Tillering%20the%20Holmegaard%20Bow-2.pdf , June 29, 2009.
- Baker, T (1994). Bows of the World, p. 45-46. The Traditional Bowyers Bible Volume 3. The Lyons Press, 1994. (ISBN 1-58574-087-X)
- Baker, T (1992). Bow Design and Performance, page 68-71. The Traditional Bowyers Bible Volume 1. The Lyons Press, 1992. (ISBN 1-58574-085-3)
- Lansac, P, Les arcs de Holmegaard, Archerie Primitive, 29 juin 2009.