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Arboricité

En thĂ©orie des graphes, l'arboricitĂ© (arboricity en anglais) d'un graphe non orientĂ© est le nombre minimum de forĂȘts nĂ©cessaires pour couvrir toutes les arĂȘtes. Il en existe plusieurs variantes avec des couvertures par des arbres particuliers, comme les Ă©toiles.

C'est une mesure de la densité d'un graphe : une grande arboricité correspond à un graphe dense alors qu'une faible arboricité correspond à un graphe assez proche d'un arbre donc de faible densité.

DĂ©finition

On peut toujours dĂ©composer un graphe en une union de forĂȘts dont les arĂȘtes sont disjointes (par exemple chaque arĂȘte est une des forĂȘts). L'arboricitĂ© d'un graphe G[1] est le nombre minimum de forĂȘts nĂ©cessaire pour couvrir les arĂȘtes de G.

Exemple

Une partition de K4,4 en trois forĂȘts

L'arboricitĂ© d'un arbre est un, puisqu'il suffit d'un arbre pour le couvrir : lui-mĂȘme.

La biclique Ă  quatre sommets est d'arboricitĂ© 3. Le dessin ci-contre montre une dĂ©composition en trois forĂȘts, et on peut montrer que c'est le minimum.

Propriétés

Crispin Nash-Williams a prouvĂ© la propriĂ©tĂ© suivante[2] : en notant l'arboricitĂ© d'un graphe , et les nombres de nƓuds et d'arĂȘtes d'un sous-graphe , on a : .

Ainsi un graphe ayant, mĂȘme localement, un grand nombre d'arĂȘtes par rapport Ă  son nombre de nƓuds, aura une grande arboricitĂ©, en ce sens l'arboricitĂ© est une mesure de la densitĂ© du graphe[3].

Cette expression permet de borner l'arboricitĂ© des graphes planaires, en effet ceux-ci ont au plus arĂȘtes, donc une arboricitĂ© bornĂ©e par 3.

L'arboricité est liée à d'autres paramÚtres de graphes, comme la dégénérescence.

ParamÚtres liés

L'anarboricitĂ© d'un graphe est le nombre maximum de sous-graphes non acycliques Ă  arĂȘtes disjointes dans lesquels les arĂȘtes du graphe peuvent ĂȘtre partitionnĂ©es.

L'arboricitĂ© en Ă©toile d'un graphe est la taille minimale d'une forĂȘt dont chaque arbre est une Ă©toile (un arbre avec au plus un nƓud qui n'est pas une feuille), dans laquelle les arĂȘtes du graphe peuvent ĂȘtre partitionnĂ©es. Si un arbre n'est pas lui-mĂȘme une Ă©toile, son arboricitĂ© est de deux, comme on peut le voir en partitionnant les arĂȘtes en deux sous-ensembles Ă  des distances impaires et paires de la racine de l'arbre, respectivement. Par consĂ©quent, l'arboricitĂ© en Ă©toile de tout graphe est au moins Ă©gale Ă  son arboricitĂ©, et au plus Ă©gale Ă  deux fois son arboricitĂ©.

L'arboricitĂ© linĂ©aire d'un graphe est le nombre minimum de forĂȘts linĂ©aires (une collection de chemins) dans lesquelles les arĂȘtes du graphe peuvent ĂȘtre partitionnĂ©es. L'arboricitĂ© linĂ©aire d'un graphe est Ă©troitement liĂ©e Ă  son degrĂ© maximum.

La pseudo-arboricitĂ© (en) d'un graphe le nombre minimum de pseudo-forĂȘts dans lesquelles ses arĂȘtes peuvent ĂȘtre partitionnĂ©es. De maniĂšre Ă©quivalente, il s'agit du rapport maximal entre les arĂȘtes et les sommets dans tout sous-graphe du graphe, arrondi Ă  un nombre entier. Comme pour l'arboricitĂ©, la pseudo-arboricitĂ© a une structure matroĂŻde qui permet de la calculer efficacement[4].

L'Ă©paisseur (en) d'un graphe est le nombre minimum de sous-graphes planaires dans lesquels ses arĂȘtes peuvent ĂȘtre partitionnĂ©es. Comme tout graphe planaire a une arboricitĂ© au plus trois, l'Ă©paisseur de tout graphe est au moins Ă©gale Ă  un tiers de l'arboricitĂ©, et au plus Ă©gale Ă  l'arboricitĂ©.

La dégénérescence d'un graphe est le maximum, sur tous les sous-graphes induits du graphe, du degré minimum d'un sommet dans le sous-graphe. La dégénérescence d'un graphe d'arboricité est au moins égale à , et au plus égale à . Le nombre de coloration d'un graphe, aussi appelé son nombre de Szekeres-Wilf[5] est toujours égal à sa dégénérescence plus 1 [6].

La force d'un graphe est une valeur fractionnaire dont la partie entiÚre donne le nombre maximum d'arbres couvrants disjoints que l'on peut obtenir dans un graphe. C'est le problÚme d'empaquetage (packing problem) qui est dual au problÚme de recouvrement soulevé par l'arboricité. Les deux paramÚtres ont été étudiés ensemble par Tutte et Nash-Williams.

L'arboricité fractionnaire est un raffinement de l'arboricité ; elle est définie pour un graphe comme En d'autres termes, l'arboricité d'un graphe est la partie entiÚre supérieure de l'arboricité fractionnaire.

Variantes

Parmi les variantes de cette notion, on peut citer l'arboricité en étoile dirigée, introduite par Algor et Alon 1989[7].

Utilisations

Pour certains problÚmes algorithmiques, faire l'hypothÚse d'une arboricité bornée permet d'avoir de meilleurs résultats, c'est le cas par exemple en coloration de graphe distribuée[8].

Notes et références

  1. La traduction d'arboricity par arboricitĂ© peut par exemple ĂȘtre trouvĂ©e dans la thĂšse de doctorat Pinlou 2006.
  2. Nash-Williams 1964
  3. (en) Reinhard Diestel, Graph Theory [détail des éditions], « Tree-packing and arboricity », p. 48-52.
  4. Gabow et Westermann 1992.
  5. Szekeres et Wilf 1968.
  6. Jensen et Toft 1995, p. 77f.
  7. Cette version a elle-mĂȘme des variantes comme la version sans circuit dĂ©crite dans Pinlou 2006.
  8. Voir par exemple l'article : Leonid Barenboim et Michael Elkin, « Sublogarithmic distributed MIS algorithm for sparse graphs using Nash-Williams decomposition », Distributed Computing, vol. 22, nos 5-6,‎ , p. 363-379

Bibliographie

Liens externes

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