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Aquilin Ullrich

Aquilin Ullrich, nĂ© le  Ă  Dillingen, et mort le  Ă  Stuttgart, est un mĂ©decin allemand impliquĂ© pendant le Troisième Reich dans le programme nazi « d'euthanasie », actif dans le centre d'extermination de Brandebourg-sur-la-Havel et Ă  la direction de la centrale de l'organisation T4.

Aquilin Ullrich
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  87 ans)
Stuttgart
Nationalité
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Parti politique
Membre de

Jeunesse

Ullrich naît dans une famille catholique et monarchiste. Son frère devient également médecin, ses deux sœurs infirmières.

Il commence des Ă©tudes de thĂ©ologie avant de se tourner vers la mĂ©decine. Il rejoint en le Nationalsozialistischer Deutscher Studentenbund et la SA, puis s'engage pour une annĂ©e dans la Reichswehr.

Ullrich Ă©tudie Ă  Munich puis, en 1935, Ă  WĂĽrzburg. Il y quitte la SA et intègre le Deutsches Jungvolk des Jeunesses hitlĂ©riennes. Poursuivant ses Ă©tudes Ă  l'universitĂ© de Fribourg-en-Brisgau, il adhère au NSDAP le et y rencontre Werner Heyde.

RĂ´le dans l'Aktion T4

Ullrich devient mĂ©decin Ă  la suite d'une procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e le . Heyde, devenu Ă  Berlin le mĂ©decin en chef du programme « d'euthanasie » le recommande en mars 1940 auprès de l'organisation T4. Ullrich est ensuite le second de Irmfried Eberl, Ă  Brandenbourg-sur-la-Havel, du Ă  .

Il décrit plus tard, lors de son procès, ses missions : « Je devais assister le docteur Eberl dans l'ensemble des missions pour lesquelles la présence d'un médecin était préconisée. Cela comprenait l'inspection des patients dénudés dans l'antichambre de la chambre à gaz, et ensuite leur exécution ».

La visite des patients avait pour but de « remarquer et noter des caractéristiques notables permettant d'établir plus tard une cause du décès »[1]. Ullrich était également chargé de rédiger, sous le pseudonyme du docteur Schmitt, les « lettres de compassion » envoyées aux proches des défunts[1].

Ullrich recommande Ă  Heyde ses condisciples de Fribourg et WĂĽrzburg, Heinrich Bunke et Klaus Endruweit, fin . Bunke travaille Ă  Brandebourg dès , et Ullrich rejoint alors l'organisation T4 Ă  Berlin, oĂą il prĂ©pare notamment une « loi sur l'euthanasie », qui n'est jamais publiĂ©e. Ullrich participe Ă  la commission mĂ©dicale chargĂ©e de recenser les patients de l'institut de Bethel en [2]. Il est promu docteur en mĂ©decine l'Ă©tĂ© 1941 Ă  WĂĽrzburg. 

Il quitte la centrale de l'organisation T4 en , travaille ensuite Ă  l'institut de pathologie de Munich jusqu'en , puis sert dans la Wehrmacht.

Après la guerre

Ullrich s'évade de la captivité américaine en 1945. Il apparaît avec de faux certificats en Sarre en 1946, où il travaille comme mineur.

Il obtient en 1949 un poste d'assistant dans une clinique de Stuttgart grâce Ă  son ancien professeur d'universitĂ©, puis s'installe comme obstĂ©tricien en 1952. Les liens avec le personnel du programme « d'euthanasie » subsistent, et Ullrich rencontre Ă  Stuttgart Werner Blankenburg, qui s'y dissimule sous la fausse identitĂ© de Werner Bieleke.

Arrestation et procès

Le nom d'Ullrich est mentionnĂ© par de nombreux tĂ©moins lors de l'enquĂŞte sur Werner Heyde.  Il est arrĂŞtĂ© le , libĂ©rĂ© sous conditions le , alors qu'il a admis son activitĂ© dans le centre d'extermination de Brandebourg. Il pratique Ă  nouveau comme mĂ©decin.

Le procureur de Francfort porte plainte le contre les mĂ©decins de l'organisation T4 Ullrich, Bunke, Borm et Endruweit pour « avoir chacun tuĂ© plusieurs milliers de personnes avec prĂ©mĂ©ditation, de manière cruelle et insidieuse et pour de bases motivations ». Le procès devant la Cour d'assises de Francfort dĂ©bute le

Le tribunal constate la complicité d'Ullrich dans le meurtre d'au moins 1815 patients, dont 210 tués de sa propre main. Il est cependant acquitté comme l'ensemble des accusés, au motif de l'erreur sur l'illéicité.

Le verdict est annulĂ© le [3] par la Cour fĂ©dĂ©rale en raison de contradictions fondamentales. Un nouveau procès doit dĂ©buter le , et Ullrich dĂ©pose le 6 une expertise mĂ©dicale tĂ©moignant d'un stress important, qui le rend inapte Ă  un procès. Ullrich peut poursuivre son activitĂ© mĂ©dicale jusqu'en 1984.

Il est à nouveau entendu par le tribunal de district de Francfort à partir du , au rythme de deux heures par semaine, et condamné le à quatre années de détention pour complicité de meurtre dans au moins 4500 cas. La Cour fédérale réduit la peine en 1988 à trois années, en considérant que la complicité de meurtre ne pouvait être prouvée que dans 2340 cas[4]

Ullrich est libéré après 20 mois d'incarcération, et meurt le

Notes et références

  1. « Euthanasie », Die Zeit,‎ (ISSN 0044-2070, lire en ligne, consulté le )
  2. Klee „Euthanasie im NS-Staat“ page 320ff.
  3. 2 StR 353/68
  4. L'historien Ernst Klee commente ainsi :« L'auteur d'un homicide est condamné à la prison à vie. Lors de complicité de meurtre de masse, il semble qu'on obtienne un rabais à proportion ».

Bibliographie

  • Ernst Klee: „Euthanasie“ im NS-Staat, Fischer-Taschenbuch, Francfort 2004, (ISBN 3-596-24326-2)
  • Ernst Klee: Was sie taten – Was sie wurden. Ă„rzte, Juristen und andere Beteiligte am Kranken- oder Judenmord, Fischer-TB, Francfort 2004, (ISBN 3-596-24364-5)
  • Ernst Klee: Aquilin Ullrich dans: Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, Fischer-Taschenbuch, Francfort 2005, (ISBN 3-596-16048-0), p. 12
  • Henry Friedlander: Der Weg zum NS-Genozid. Von der Euthanasie zur Endlösung. Berlin, Berlin-Verlag, 1997. (ISBN 3-8270-0265-6)


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