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Aql (intellect)

'Aql ( en arabe : عقل , signifiant "intellect"), est un terme de langue arabe utilisé dans la théologie islamique pour designer l'intellect ou la faculté rationnelle de l'âme ou de l'esprit. Le mot ʿaql est utilisé par les falasifa (philosophes arabes hellénisants) pour traduire le terme grec noûs employé par Aristote[1].

Dans la jurisprudence, la raison, les facultés intellectuelles sont utilisées pour trouver des solutions juridiques, définir les «lois religieuses» la charia dans les cas où on ne trouve pas la réponse explicitement dans le Coran, ni dans la sounna. Cet effort intellectuel a été traduit par «raisonnement dialectique».

Histoire

Dans l'Islam, le terme 'aql a été fortement développé par les premiers penseurs liés à ahl al bayt ; il est venu remplacer et élargir le concept préislamique de ḥilm ( en arabe : حلم ) « justice sereine et maîtrise de soi, dignité » en opposition aux notions négatives d'ignorance ( jahl ) et de stupidité ( safah ).

Le « possesseur de 'aql », al-'āqīl (pluriel al-'uqqāl ) réalise une connexion profonde avec Dieu. Jaʿfar aṣ-Ṣādiq (mort en 765, Imām ) a décrit cette connexion comme une prise de conscience de l'amour de Dieu, que Dieu est la vérité et que seuls le 'ilm "la connaissance sacrée", et son développement peuvent aider l'humanité à réaliser pleinement son potentiel.

Son fils, l'Imām Mūsà al-Kāżim (m. 799), élargit cette exégèse en définissant le 'aql comme « la faculté d'appréhender le divin, une faculté de perception métaphysique, une lumière dans le cœur, à travers laquelle on peut discerner et reconnaître les signes de Dieu.» . Il a en outre noté que là où les Imāms sont la ḥujjatu ż-żāhira "Preuve apparente de Dieu", 'aql est la ḥujjatu l-Bāṭina "Preuve secrète".

Alors qu'au début de l'islam, 'aql s'opposait à jahl "l'ignorance", l'expansion du concept signifiait qu'il était désormais opposé à safah "la stupidité [délibérée]" et junūn "le manque de bon sens, d'indulgence". Sous l'influence de la pensée Mu'tazilī, 'aql en vint à signifier "raisonnement dialectique".

Les philosophes arabes ont employé le terme ʿaql dans leurs commentaires du De anima d'Aristote. Ainsi, al-Kindi est l'auteur d'un traité Fî 'l-ʿaql, traduit en latin sous le titre De intellectu[2] et al-Farabi d'une Risâla fī-l-ʿaql (« Lettre sur l'intellect »)[1]. Au XIIe siècle , Maïmonide, dans son Guide des égarés rédigé en judéo-arabe, reprend la théorie de l'intellect des falasifa. Il distingue l'intellect matériel (ʿaql al-hiulani) qui correspond au nous pathêtikos d'Aristote ; al-ʿaql bi al-fʿl (intellect en acte) ou nous poiêtikos ; al-ʿaql al-mustafâd (intellect acquis) et al-ʿaql al-fʿâl (intellect agent ou intellect actif universel)[3].

Dans le soufisme

L'intellect que beaucoup d'êtres humains limitent aux facultés cérébrales est effectivement limité, simple, étroit. En réalité l'intellect est présent dans tous le corps. Le véritable intellect est celui qui est revenu à l'origine, absolu, pur et lumineux. Il est sciences et secrets. Les soufi disent qu'il s'agit de l'intellect de Al Mustafa .

Notes et références

  1. « ‘Aql - Encyclopédie de l'humanisme méditerranéen ISSN 2608-2292 », sur www.encyclopedie-humanisme.com (consulté le )
  2. Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, [Paris] Gallimard, (lire en ligne), p. 221
  3. Maïmonide. Guide des égarés, ch. LXVIII, pages 307-308 : note du traducteur Salomon Munk.

 

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