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Anwar Yusuf Turani

Anwar Yusuf Turani (ou Anouar Youssouf Tourani, en ouïghour : ئەنۋەر يۈسۈپ تۇرانى ), né le à Artux, est un militant ouïghour du Mouvement d'indépendance du Turkestan oriental. En 2004, il met en place le gouvernement en exil du Turkestan oriental (ETGIE) dont il est élu Premier ministre[1] - [2].

Anwar Yusuf Turani
Anwar Yusuf Turani parlant au National Press Club à Washington le .
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Militant politique, enseignant, musicien
Famille
4 enfants

Biographie

Jeunesse

Né dans une famille marquée comme contre-révolutionnaire, nationaliste ouïghour et séparatiste par le gouvernement chinois, Turani grandit dans un camp de travail où il fait face à des difficultés économiques et à l'oppression politique. Il étudie à l'université de Kachgar où il est diplômé de physique en .

Militantisme et exil

Turani arrive aux États-Unis le , et devient le premier Ouïghour a bénéficier de l'asile politique. En 1995, il crée le Centre national de la liberté du Turkestan oriental (ETNFC), une organisation à but non lucratif de défense des droits de l'homme, basée à Washington.

Centre national de la liberté du Turkestan oriental (ETNFC)

Comme président du Centre national de la liberté du Turkestan oriental, Turani a organisé des manifestations, des conférences et des événements culturels, concernant la situation du Turkestan oriental. Il a également rencontré de nombreuses personnalités internationales, dont le président américain Bill Clinton, le 14e dalaï-lama, chef du gouvernement tibétain en exil, et le président taïwanais Chen Shui-bian, dans le but d'obtenir leur soutien pour mettre fin à l'occupation de son pays[3]. En , Turani a rencontré le 14e dalaï-lama, forgeant une alliance entre le Turkestan oriental et le Tibet contre le gouvernement chinois. Plus tard ce même mois, Turani et les représentants du Tibet occupé et de la Mongolie-Intérieure ont organisé une Marche pour l'Indépendance de l'ambassade de Chine à Washington vers l'Organisation des Nations unies à New York. À la fin de la marche qui dura deux semaines, Turani a parlé devant le siège des Nations unies, dénonçant les violations des droits de l’homme au Turkestan oriental depuis 1949[4].

En avec le soutien du Mouvement pour l'indépendance du Tibet, Turani a coupé l'une des cinq étoiles du drapeau national de la Chine devant l'Organisation des Nations unies. Turani enlevé l'étoile comme un geste symbolique de l'aspiration de son peuple à se libérer de l'occupation chinoise[5].

En , Anwar Yusuf Turani a visité Taïwan à l'invitation de la Fédération mondiale des associations taïwanaises (World Federation of Taiwanese Associations (en)), avec Erkin Alptekin, le professeur Thupten Jigme Norbu, frère aîné du dalaï-lama ; Tashi Jamyangling, ancien secrétaire du ministère de l'Intérieur du gouvernement tibétain en exil, et Johnar Bache, vice-président du Parti du peuple mongol du Sud. Ils ont rencontré les militants pour l'indépendance de Taïwan et des membres du Parti démocrate progressiste pro-indépendance, le président du Yuan législatif de Taïwan Liu Sung-pan (en), l'ancien président de Taïwan Chen Shui-bian, et le maire de Kaohsiung Frank Hsieh (en)[6] - [7].

Le , Turani a rencontré le président américain Bill Clinton afin de le convaincre de soutenir le mouvement pour l'indépendance du Turkestan oriental[8]. Turani a dit Clinton que son pays est en faveur de mener une guerre d'indépendance contre la Chine[9] - [10]; des articles du gouvernement en exil du Turkestan continuent d'affirmer le "droit légitime de faire la guerre" contre la Chine. Turani a affirmé avoir été financé par des Ouïghours riches en Arabie saoudite[11].

Le , Turani reçu une lettre du département d'État des États-Unis au nom du président George W. Bush en réponse à la lettre initiale de Turani concernant l'occupation chinoise du Turkestan oriental. Dans cette lettre, le gouvernement américain a exprimé sa volonté de protéger les « droits de l'homme fondamentaux - les droits à la liberté d'association, de réunion, de religion, de croyance, de conscience et d'expression - des Ouïghours et d'autres personnes vivant en Chine »[12].

Le gouvernement en exil du Turkestan oriental

Le , Anwar Yusuf Turani a proclamé la création du « gouvernement en exil du Turkestan oriental » à Washington[13], et en a été élu premier ministre[14] - [15]. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Chine, Kong Quan, a publiquement exprimé son mécontentement, qualifiant ces groupes de terroristes de la région du Xinjiang[16] - [17]. En novembre, le gouvernement des États-Unis a déclaré qu'il « ne reconnaît aucun gouvernement en exil du Turkestan oriental, et ne fournit aucun support pour une telle entité »[18].

En 2007, Turani a critiqué la République populaire de Chine pour avoir emprisonné l'imam ouïghour Huseyincan Celil (en). Turani compara l'arrestation de Celil à celle de Rebiya Kadeer et théorisé que la Chine voulait utiliser Celil comme levier contre le Canada, où Celil avait sa nationalité[19] - [20].

Depuis 2007 jusqu'à présent, Turani s'est penché sur les principales questions auxquelles le peuple du Turkestan oriental est confronté à la fois dans leur pays et à l'étranger. Turani publie régulièrement des communiqués de presse dans sa langue ouïghoure native pour éduquer au peuple ouïghour son histoire et la situation, et lui montrer un chemin vers son indépendance[21].

Récemment, Turani a opté pour une approche virale à travers le World Wide Web dans le but d'accroître la sensibilisation du public au Turkestan oriental[22]. Turani dispose de deux chaînes YouTube avec plus de 150 vidéos sur la situation du Turkestan oriental[23] - [24].

Références

  1. Gardner Bovingdon, The Uyghurs : Strangers in Their Own Land, New York, Columbia University Press, , 150–151 p.
  2. Kevin Steel, « The Uyghur pawn », Western Standard, (consulté le ), p. 2
  3. Anwar Yusuf Turani: An Uyghur-Muslim Challenge to Chinese Authority in East Turkistan
  4. UN Speech by Anwar Yusuf Turani (Part 1), April 25, 1996
  5. « March for Tibet's Independence », International Tibet Independence Movement,
  6. B. Raman, « US & Terrorism in Xinjiang », South Asia Analysis Group, 07/24/2002 (consulté le )
  7. 228 Commemoration in Taiwan, World Tibet News, 5 mars 1998
  8. (en) Dru C. Gladney, Xinjiang : China's Muslim Borderland, Armonk, New York, Institut Asie centrale-Caucase, , 484 p. (ISBN 978-0-7656-1317-2, BNF 39041644, lire en ligne), p. 382
  9. (en) Dru C. Gladney, Dislocating China : Muslims, Minorities, and Other Subaltern Subjects., Chicago, University of Chicago Press, , 414 p. (ISBN 978-0-226-29775-0, lire en ligne), p. 245
  10. (en) Dru C. Gladney, Xinjiang : China's Muslim Borderland, Armonk, New York, Institut Asie centrale-Caucase, , 484 p. (ISBN 978-0-7656-1317-2, BNF 39041644, lire en ligne), p. 387
  11. (en) Dru C. Gladney, Xinjiang : China's Muslim Borderland, Armonk, New York, Institut Asie centrale-Caucase, , 388–389 p. (ISBN 978-0-7656-1317-2, BNF 39041644, lire en ligne)
  12. Anwar Yusuf, « Letter from State Department », 07/20/2001
  13. « The Formation of the East Turkistan Government in Exile », PR Newswire, (consulté le )
  14. (en) J. Todd Reed et Diana Raschke, The ETIM : China's Islamic Militants and the Global Terrorist Threat, Santa Barbara, California, ABC-CLIO, , 244 p. (ISBN 978-0-313-36540-9, présentation en ligne), p. 34
  15. (en) Hasan Haider Karrar, The new Silk Road diplomacy : China's central Asian foreign policy since the Cold War, Vancouver, British Columbia, UBC Press, , 252 p. (ISBN 978-0-7748-1692-2, BNF 42194271, lire en ligne), p. 116
  16. « China Protests Establishment of Uighur Government-in-Exile in Washington », Voice of America, (consulté le )
  17. « China Protests Establishment of Uighur Government-in-Exile in Washington », Chosun Ilbo, (consulté le )
  18. « China - No Recognition of Any East Turkestanmore Government in Exile (Taken Question) », United States Department of State,
  19. Kevin Steel, « The Uyghur pawn », Western Standard, (consulté le ), p. 2
  20. Kevin Steel, « The Uyghur pawn », Western Standard, (consulté le ), p. 3
  21. ‘’Weten Dawasi”, STJSH' ning "Weten Dawasi" Heqqidiki Bayanati (1/3-Bolum), April 22, 2011, January 5, 2012
  22. Kristian Peterson, « Usurping the Nation: Cyber-leadership in the Uighur Nationalist Movement », Journal of Muslim Minority Affairs, vol. 26, no 1, , p. 64 (lire en ligne, consulté le )
  23. Youtube-STJSH, 29 décembre 2011
  24. Youtube-Uyghurbala0819, 31 décembre 2011

Liens externes

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