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Antoine de Margerie

Antoine Jacquin de Margerie, dit Antoine de Margerie, né le à Cusset (Allier) et mort le à Paris[1], est un peintre français.

Antoine de Margerie
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Naissance
Décès
Nom de naissance
Antoine François Christian Jacquin de Margerie
Nationalité
Activité
Formation
Famille

Biographie

Après son enfance passée à Paris, puis en Auvergne, pendant la guerre, Antoine de Margerie, vit d'abord avec ses parents dans les divers postes diplomatiques[2] occupés par son père, Christian Jacquin de Margerie, à Madrid, Washington, Rome puis Berlin.

À partir de 1953, il fait ses études secondaires au lycée Saint-Louis-de-Gonzague jusqu'au baccalauréat ès-lettres qu'il obtient en 1959. L'art fait partie de son environnement : un de ses oncles, Paul de Laboulaye (1902-1961), est peintre et joue un rôle de soutien très important dans l'adolescence de son neveu. Bonnard est un des artistes dont les toiles sont accrochées aux murs des appartements familiaux.

Dans sa logique personnelle qui est celle de l'art, mais pas celle de ses parents, inquiets de ce choix hors pistes, il tente de les rassurer en s'inscrivant en lettres et en suivant les cours de l'École du Louvre et de l'Institut d'art et d'archéologie de la Sorbonne. À partir de 1964 il se consacre entièrement à la peinture.

Entré en 1972 au comité du Salon des réalités nouvelles, il en est à partir du début des années 1990 le trésorier. Déclinant l'offre qui lui avait été faite de succéder à Jacques Busse à la présidence du salon, il en demeurera le trésorier.

Le travail d'Antoine de Margerie a été montré dans près de vingt-cinq expositions personnelles : dans de multiples expositions ou salons comme la Biennale de Venise, le Salon des réalités nouvelles, Grands et jeunes d'aujourd'hui, le Salon de mai, le Salon Comparaisons, et plus de cent expositions de groupe dans des galeries, comme l'exposition du groupe d'« art concret-art construit » ou « Repères ». Ses œuvres sont présentes dans plusieurs collections privées et publiques en France et à l'étranger.

Vie privée

Marié en 1964 avec Anne Guillet, rencontrée à l'École du Louvre, il aura deux filles, Constance et Isabelle, vivra et travaillera à Paris jusqu'en 1991, année où il achète une maison à Sanilhac dans le Gard. Il y passera désormais la moitié de son temps.

Abstraction géométrique

Antoine de Margerie commence Ă  peindre très jeune. Ă€ 12 ans, il manie dĂ©jĂ  les pinceaux avec habiletĂ©. Sa première pĂ©riode est figurative. BientĂ´t suivent des tableaux très stylisĂ©s – paysages, scènes intimes – aux contours dĂ©licatement tracĂ©s et nets, aux couleurs vives et chatoyantes. Une vraie libertĂ© conquiert ensuite sa palette et ses formes qui s'Ă©gayent dans une sorte d'exubĂ©rance joyeuse. Ă€ la trentaine, Antoine de Margerie se tourne vers l'abstraction. La gĂ©omĂ©trie inspirĂ©e (celle qui a habitĂ© Mondrian ou Malevitch) prend le pas sur le lyrisme juvĂ©nile. La construction, l'agencement des Ă©lĂ©ments du tableau d'oĂą la courbe s'absente peu Ă  peu, sont dĂ©sormais les maĂ®tres-mots de l'artiste. Sa peinture est tenue et conceptuelle. Les Ă©lans y sont maĂ®trisĂ©s voire interdits, mais derrière cette « rigueur obstinĂ©e Â» se laisse percevoir une irrĂ©sistible puissance intĂ©rieure.

Antoine de Margerie Ă©crit Ă  propos de son art :

« Pastels, aquarelles, peintures ou gravures, le propos est le même : des formes construites, une gamme simple et pas plus d'une gamme par toile! Comme beaucoup j'ai commencé par être figuratif, mais dans les paysages c'étaient les bordures des champs et l'horizon qui m'attiraient ; dans les natures mortes, la table plutôt que ce qu'il y a dessus et dans les intérieurs, les portes, les murs et les placards : c'est sans doute comme ça que j'ai glissé vers l'abstraction. Après, une recherche pousse l'autre. »

RĂ©ception critique

Dans Mon Ĺ“il sur l'art[3], Jacques Bouzerand Ă©crit :

« Dans cette peinture l'esprit domine la matière. Le cerveau maîtrise les élans du corps et du cœur. La réflexion et l'analyse de l'espace précédent le geste du pinceau qui se fait discret, parce qu'il n'est que l'outil au service du peint. Dans “le combat de la ligne et de la couleur” que théorisait Yves Klein, Margerie n'a pas opté pour la couleur seule, il a accepté aussi la règle de la ligne. Ce constructeur en a joué pour déterminer les à plats qui composent le tableau. Les plans ainsi constitués, se marient calmement, se superposent plutôt qu'ils ne s'imbriquent, chacun demeurant maître de son destin. »

Pour Anne Tronche, biographe d'Antoine de Margerie,

« Tout semble vouloir produire un rythme lent mais souple, comme si le traitement du tableau au travers de cette abstraction introduisait le sentiment d’avoir à faire à un organisme vivant, doté de lois propres. L’artiste imagine des camaïeux subtils, ou bien casse une orientation monochrome par une couleur qui semble soudain brutaliser un équilibre. »

Guy Lanoë, président du Salon des réalités nouvelles de 1995 à 2004, écrit :

« Peintre et graveur, Margerie part d'une géométrie dans l'espace faite de longues lignes droites ou courbes délimitant des plans arides où les gris et les noirs dominent, des zones où règne le silence, où l'émotion est apparemment absente; c'est le fruit d'un effort de dépouillement sans cesse repris, d'une interrogation anxieuse inlassablement renouvelée. Mais la rigueur et la précision ne débouchent jamais sur ces ordonnances trop parfaites qui figent le discours; au milieu des tons assourdis qui portent cette géométrie se glissent des bleus, des roses, des oranges qui annoncent l'épanouissement de la couleur. »

Jacques Tournier Ă©crit :

« Je découvre une œuvre consciente, volontaire, qui se poursuit sans faiblir jusqu’aux dernières toiles lumineuses - et ce qui me frappe, si je feuillette rapidement le livre, c’est la ligne de couleur qui se dessine (tout à fait frappante dans les dernières pages) - qui s’ouvre sur une lumière où le rouge domine, s’assombrit très lentement jusqu’aux toiles volontairement noires et reprend peu à peu de la luminosité jusqu’aux teintes secrètes, transparentes, presque blanches dans leur éclat éblouissant. »

Expositions personnelles

  • 1964 : galerie du Quai aux fleurs, Paris
  • 1966 : galerie Werther Merenciano, Marseille
  • 1967 : galerie Zunini, Paris
  • 1969 : musĂ©e de Nantes
  • 1969 : galerie Les Halles, Paris
  • 1969 : galerie Zunini, Paris
  • 1971 : galerie Le Soleil dans la tĂŞte, Paris — Hommage Ă  Delacroix
  • 1972 : maison Descartes, Amsterdam
  • 1972 : galerie E. et B. Lugat, Amiens
  • 1973 : château de Blois
  • 1973 : galerie JG Jozon, Paris
  • 1977 : galerie Christiane Colin, Paris
  • 1982 : association Repères, Paris
  • 1983 : la Marge, Ajaccio
  • 1984 : galerie Malaval, Lyon
  • 1987 : galerie Olivier Nouvellet, Paris
  • 1992 : galerie La Hune-Brenner, Paris
  • 2000 : Ateliers portes ouvertes, Paris
  • 2004 : MĂ©diathèque, Uzès
  • 2009 : hommage posthume, MĂ©diathèque, Uzès
  • 2010 : galerie Gimpel et MĂĽller[4], Paris
  • 2010 : galerie Olivier Nouvellet, Paris
  • 2013 : « AnnĂ©es de Lumière Â», galerie Gimpel et MĂĽller, Paris
  • 2015 : « Les horizons sensibles Â», musĂ©e Estrine, Saint-RĂ©my-de-Provence

Collections publiques

Notes et références

  1. Relevé de fichiers de l'Insee
  2. Sa famille, Jacquin de Margerie, a donné à la France de nombreux diplomates.
  3. Article en ligne.
  4. Voir sur gimpel-muller.com.

Voir aussi

Bibliographie

  • Cahier VII, Centre Gildas-Fardel, musĂ©e de Nantes, 1970
  • Jean-Clarence Lambert, Chromos, Amsterdam, 1972
  • Gilles Plazy, « L'angle et la courbe Â», dans Le Quotidien de Paris,
  • Biennale de Venise, Pavillon de la France, catalogue, Ă©ditions Jacques Damase 1980
  • GĂ©rald Gassiot-Talabot, « Margerie Â», dans Opus international, 1980
  • Annick PĂ©ly-Audan : Margerie, vivre la peinture, vivre l'ascèse, Paris, 1987
  • Guy Lanoe, « Antoine de Margerie Â», dans le Catalogue du Salon des rĂ©alitĂ©s nouvelles, 2005
  • Anne Tronche, Antoine de Margerie : peintures et gravures, Éditions du Regard, Paris, 2010
  • Elisa Farran, JosĂ© Alvarez, Antoine de Margerie. Les horizons sensibles, catalogue d’exposition, Éditions du Regard, 2015

Liens externes

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