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Antoine Vion d'HĂ©rouval

Antoine Vion d'Hérouval (ou Vyon d'Hérouval, ou de Vion d'Hérouval, etc.) est un érudit et diplomatiste français, né le au Fort de Meulan, mort le à Paris.

Antoine Vion d'HĂ©rouval
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  82 ans)
Paris
Activité

Biographie

Il était fils d'Antoine Vion († le ) , lieutenant-général du bailliage de Meulan (office détenu par la famille depuis 1489), député aux États généraux de 1614, et de Claude Abelli. C'était une famille noble très connue dans le Vexin français depuis le XVe siècle. Le grand-père paternel était seigneur de Gaillon. Le père acheta en 1614 la seigneurie d'Hérouval à Montjavoult.

Il fut reçu auditeur à la Chambre des comptes le . Il s'était marié quatre jours auparavant, le , à Marie Quentin († 1695), dont il eut plusieurs enfants. En 1670, il se démit de sa charge d'auditeur des comptes en faveur de son fils Pierre († 1712). Un autre de ses fils, Paul-Antoine de Vion d'Hérouval (° v. 1645 - † le ), chanoine régulier, docteur de Sorbonne, fut longtemps bibliothécaire de l'abbaye Saint-Victor.

Il se distingua surtout par sa passion de la recherche des anciens documents (chroniques, diplĂ´mes, chartes, testaments, titres divers...), et consacra une bonne partie de sa vie Ă  explorer le trĂ©sor des chartes, les greffes des compagnies, les bibliothèques des monastères ou des collèges, les cabinets des particuliers, etc., pour dĂ©nicher des pièces qui Ă©taient encore restĂ©es inaperçues. Il noua des relations avec tous les Ă©rudits de l'Ă©poque (Denis Petau, Jacques Sirmond, Jean Morin, JĂ©rĂ´me Bignon et son fils, Claude Saumaise, Philippe Labbe, les frères Pierre et Jacques Dupuy, Charles du Cange, Jean-Baptiste Cotelier, Étienne Baluze, et les bĂ©nĂ©dictins de la congrĂ©gation de Saint-Maur, notamment Luc d'Achery et Jean Mabillon). Chaque fois qu'il avait fait une trouvaille, et il en fit d'innombrables, il s'empressait de la mettre Ă  la disposition de ceux de ses amis qui s'intĂ©ressaient au sujet. Il ne publia rien lui-mĂŞme, mais l'Ă©rudition historique du XVIIe siècle lui fut Ă©normĂ©ment redevable. Quelques jours après sa mort, le , la congrĂ©gation de Saint-Maur organisa en son honneur, dans l'Ă©glise de l'abbaye de Saint-Germain-des-PrĂ©s, un service « qu'on ne rend qu'aux personnes extraordinaires Â», selon les mots du dictionnaire MorĂ©ri, en prĂ©sence d'un grand nombre de gens de lettres.

Selon le mĂŞme dictionnaire, il fournit au père Philippe Labbe « une infinitĂ© de pièces Â» qu'il a publiĂ©es dans sa Bibliothèque des manuscrits latins et dans sa Collection des conciles. « Une grande partie Â» de celles qui composent le Spicilegium en treize tomes de dom Luc d'Achery viendraient de lui. Dans la prĂ©face de son Ă©dition savante de la Vie de saint Louis de Jean de Joinville (1668), qui fit date, Charles du Cange dĂ©clare que les pièces les plus curieuses qu'il joint lui ont Ă©tĂ© communiquĂ©es par Vion d'HĂ©rouval, et qu'il n'aurait pu mener Ă  bien cet ouvrage, ni aucun autre, sans son aide. De mĂŞme de la Vie de saint Louis, roi de France, de Louis-SĂ©bastien Le Nain de Tillemont (ouvrage qui n'a Ă©tĂ© imprimĂ© qu'au milieu du XIXe siècle, et qui est important, car la documentation rassemblĂ©e par l'auteur vers 1680, en plusieurs volumes, a Ă©tĂ© presque entièrement perdue) : Tillemont prĂ©cise que plusieurs pièces originales lui ont Ă©tĂ© communiquĂ©es par Vion d'HĂ©rouval, et celui-ci a rĂ©digĂ© des notes, conservĂ©es dans le seul volume documentaire subsistant de Tillemont, qui ont parfois Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es au texte. Il a aussi contribuĂ© aux travaux historiographiques de Pierre-ScĂ©vole de Sainte-Marthe et de son frère Nicolas-Charles[1].

La Bibliothèque nationale de France conserve non seulement des registres d'extraits composĂ©s par lui dans des chartriers, mais aussi des manuscrits anciens : Ă  sa mort, il en lĂ©gua plusieurs Ă  la congrĂ©gation de Saint-Maur (c'est-Ă -dire Ă  l'abbaye de Saint-Germain-des-PrĂ©s) ; en 1709, l'abbĂ© Jacques Petit, qui Ă©tait chanoine et aumĂ´nier de la cathĂ©drale de La Rochelle, lĂ©gua par testament Ă  la mĂŞme abbaye « le trĂ©sor de feu M. d'HĂ©rouval, maĂ®tre des comptes Â». LĂ©opold Delisle, dans son Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale (tome II, p. 45), exprime l'avis qu'il faut distinguer les deux legs[2].

Un manuscrit venant de la collection de Vion d'HĂ©rouval s'appelle un « Codex Herovallianus Â». Les historiens du droit canon parlent d'une Collectio canonum Herovalliana, qui est celle qui est reprĂ©sentĂ©e dans le Ms. BnF latin 10 588 (ou Suppl. latin 302), un Codex Herovallianus.

Bibliographie

  • LĂ©opold Delisle, Catalogue des Actes de Philippe-Auguste, Paris, 1856 (Introduction, p. XLVI-XLVII).
  • Alexandre Bruel, « Notes de Vyon d'HĂ©rouval sur les baptisĂ©s et les convers et sur les enquĂŞteurs royaux au temps de saint Louis et de ses successeurs (1234-1334) Â», Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 28, 1867, p. 609-621.

Notes et références

  1. Jean-François Dreux du Radier, Bibliothèque historique et critique du Poitou, vol. 5, p. 342 : « Il y avait dĂ©jĂ  quelque temps qu'ils s'Ă©taient livrĂ©s Ă  ces Ă©tudes, lorsqu'Antoine Vion d'HĂ©rouval, qui Ă©tait un rĂ©pertoire vivant de chartes et d'anciens titres, leur en communiqua un très grand nombre, qui leur fournirent en quelques annĂ©es cinq ou six volumes in-folio d'extraits, tirĂ©s de plus de trois cents volumes de la Chambre des comptes, oĂą Vion d'HĂ©rouval Ă©tait auditeur Â».
  2. Une description sommaire du contenu de quatre volumes du legs Petit-d'Hérouval se trouve dans René Prosper Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1770 ; réimpr. Gregg Press, 1965 (Préface, p. XI).
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