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Antoine Rousseau

Antoine Rousseau, seigneur de Thelonne et de Givonne, né à Paris en 1678 et mort dans la même ville en 1749, était un marchand et financier français[1].

Antoine Rousseau
Antoine Rousseau par Hyacinthe Rigaud en 1737. Cadre anonyme de style Régence. Musée d'art Hyacinthe Rigaud Perpignan
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Conjoint
Parentèle
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Distinction

Biographie

Baptisé en l'église Saint-Eustache à Paris, Antoine Rousseau, écuyer, seigneur de Thelonne et de Givonne, était le fils aîné d’un marchand de draps, Denis Rousseau (1640-1709), seigneur de Vaux-Fourché, lui-même échevin de Paris depuis 1684, député à la chambre de commerce, secrétaire du roi le , et anobli comme marquis de Givonne, et de Marie-Angèle Le Brun (1651-1709).

Reprenant le commerce de son père à Paris, il fut chargé de faire prospérer la manufacture des draps noirs de Sedan. En effet, et depuis 1646, un privilège avait été donné à cette ville pour la confection de draps « façon de Hollande et d’Angleterre », habiles contrefaçons dont on s’enticha bien vite à cette époque. La manufacture royale du Dijonval, avait ainsi été créée pour l’occasion (notamment tenue par les Poupart de Neuflize et les Paignon-Dijonval), et bientôt rejointe par celle des « Gros-Chiens ».

En 1688, grâce au privilège que lui a accordé Louvois, que Denis Rousseau, le père, s’était installé à Sedan, à l’entrée de la rue du Mesnil, dans un ensemble de bâtiments comprenant l’ancien hôtel construit en 1629 par Henri de Lambermont, maître de forges, et ceux de l’« Académie des Exercices », fermée depuis 1685[2]. La manufacture des « Gros-Chiens » était née. Au décès de son père, Antoine part donc à Sedan pour reprendre l'affaire, après lui avoir succédé comme secrétaire greffier du Conseil d’État du roi, le . Il transforme bientôt les ateliers en une « Fabrique royale de draps privilégiée » dont il devient le directeur officiel en ; ceci grâce à une « confirmation et continuation des privilèges pour la manufacture de draps fins du fils de D. Rousseau à Sedan »[3]...

Les marques de la fortune d'Antoine Rousseau

En 1727, Antoine Rousseau est fait Chevalier de l’Ordre de Saint-Michel. Mais auparavant, il avait gonflé sa fortune grâce aux biens hérités de son père. Depuis le , ce dernier avait acquis divers fiefs dont celui de Vaux-Fourché, près de Soissons, appartenant auparavant à l'oncle d'Antoine, Nicolas Rousseau. Après en avoir hérité, Antoine revend finalement les terres, le [4], à André Robert Lefevre d'Eaubonne par le biais d’Anne Marie de Vimieul, veuve de Jean Baptiste Regnault, « du dit fief de Vaux Fourché situé au village de Bucy sur Aisne plus les terres et héritages en roture appartenant au dit sieur Rousseau sis au dit Bucy ».

Heureux en affaire, Antoine Rousseau entreprend de faire redécorer la désormais « cour des têtes » de son hôtel de Sedan, ouvrant sur les deux niveaux et les ailes en retours, initialement bâties par son père.

Le , il épouse Marie-Christine, l’une des filles de Pierre Tauziès, intendant des fortifications de Picardie, et d'Anne Pocquelin. Il en eut au moins une fille, Marie-Anne[5].

C'est un peu après la mort de Marie-Christine, qu'Antoine convole en secondes noces avec Marie-Charlotte, fille aînée d'un marchand de draps parisien, Louis-Paul Boucher.

Portrait de Madame Rousseau par Hyacinthe Rigaud en 1737. Cadre anonyme de style Régence. Musée d'art Hyacinthe Rigaud Perpignan

Cette dernière se fait portraiturer par Hyacinthe Rigaud en 1737, en même temps que son époux[6].

Iconographie

Antoine Rousseau sollicite Hyacinthe Rigaud en 1737, pour peindre le seul portrait que l'on connaisse de lui, ainsi que celui de sa femme[7]. S'il ne paye « que » 600 livres chaque effigie (sur un modèle déjà utilisé par l'artiste), il investit dans deux magnifiques cadres de style régence ; lesquels ornent encore aujourd'hui les portraits[8].

Notes

  1. Sur la famille des Rousseau et sur l'histoire de la manufacture de Sedan voir Gérard Gayot, « Les gestes, les mots et la philosophie de la manufacture de draps au XVIIIe siècle », Cahiers lillois d’économie et de sociologie, no 45, 2005 (p. 175 et suiv.) mais aussi Marc Scheidecker et Gérard Gayot, Les protestants de Sedan au XVIIIe siècle : le peuple et les manufacturiers, Paris, Champion, 2003.
  2. À la suite de la révocation de l’Édit de Nantes, l'Académie de Sedan avait été créée en 1607 par le protestant Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon pour enseigner l’art de la guerre.
  3. Bos, Lucasen & de Peuter, « Inventaire de la collection Bruyard concernant le bureau du Commerce et l’Inspection des manufactures sous l’Ancien Régime », Nederlandsch Economisch-Historisch Archief, Amsterdam, 1996, no 816, p. 46
  4. Par devant maîtres Calais et Moreau, notaires à Soissons.
  5. Avant de mourir en 1732, Marie-Anne avait laissé de son époux, Nicolas Léonard Guyot de Saint-Amand (1699-1732), avec qui elle était unie depuis 1729, Antoine Léonard, seigneur de Laboissière, marquis de Saint-Amand. Notons que le frère d’Antoine Rousseau, François (Paris, Saint-Germain-l’Auxerrois, 8 novembre 1686 – 1734), secrétaire du roi en 1714, conseiller et greffier, avait également épousé en premières noces en 1723, une sœur de Marie-Christine Tauziès, Marie-Catherine. Cette dernière mourra trois ans plus tard, laissant la possibilité à son époux de s’unir, en 1730, à Marie-Thérèse Lemarié d’Aubigny.
  6. Tableau par succession à Angélique-Elisabeth Rousseau (morte en 1759), fille des modèles, mariée à Jean Vinanti ; son fils aîné Antoine-Charles Rousseau de Thelonne (1738 – guillotiné en 1794) ; sa seconde fille, Victoire-Françoise Rousseau, baronne de Lescours ; revenu aux marquis de Bruslard, en 1854, descendant de la sœur aînée de Victoire-Françoise, Elisabeth ; Louis Mortimer-Ternaux (1808-1871), par héritage d’une branche de la famille ; Charles-Gabriel-Jean Rousseau de Thelonne (1740-1811), banquier, député des Ardennes en l'an VIII ; sa fille, Charlotte Blanche Rousseau de Thelonne (1786-1817) ; son époux Etienne Nicolas Louis Ternaux (1765-1830) ; leur cadet, Louis Mortimer-Ternaux (1808-1871)… Les Ternaux descendent de Nicolas Ternaux, marchand-épicier et échevin de Sedan dont le fils, Charles Louis (1738-1814), est manufacturier en draps et laines à Sedan et Juge au Tribunal du Commerce] ; famille Ternaux, par descendance ; succession du baron de X ; vente Rouen (Wemaëre et De Beaupuis), 11 novembre 2001, lot 12 ; Paris, Galerie Steinitz en 2002 ; vente Paris, hôtel Drouot (Tajan), 26 juin 2008, lot 81, repr. p. 88 du catalogue (dimensions légèrement différentes : H. 84 ; L. 66,5. Les cadres de la paire ont été inversés depuis la vente de Rouen) ; acquis à cette vente par l’actuel propriétaire
  7. Roman, Le livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, 1919, p. 215 ; S. Perreau, « Dix nouveaux Rigaud », PERTER, 2008, no 12-3 ; Stéphan Perreau, « Catalogue concis de l'œuvre de Hyacinthe Rigaud », Sète, 2013, p. 295.
  8. par succession à Angélique-Elisabeth Rousseau (morte en 1759), fille des modèles, mariée à Jean Vinanti ; son fils aîné Antoine-Charles Rousseau de Thelonne (1738 – guillotiné en 1794) ; sa seconde fille, Victoire-Françoise Rousseau, baronne de Lescours ; revenu aux marquis de Bruslard, en 1854, descendant de la sœur aînée de Victoire-Françoise, Elisabeth ; Louis Mortimer-Ternaux (1808-1871), par héritage d’une branche de la famille [Charles Gabriel Jean Rousseau de Thelonne (1740-1811), banquier, député des Ardennes en l'an VIII ; sa fille, Charlotte Blanche Rousseau de Thelonne (1786-1817) ; son époux Etienne Nicolas Louis Ternaux (1765-1830) ; leur cadet, Louis Mortimer Ternaux (1808-1871)… Les Ternaux descendent de Nicolas Ternaux, marchand-épicier et échevin de Sedan dont le fils, Charles Louis (1738-1814), est manufacturier en draps et laines à Sedan et Juge au Tribunal du Commerce] ; famille Ternaux, par descendance ; succession du baron de X ; vente Rouen (Wemaëre et De Beaupuis), 11 novembre 2001, lot 12 ; Paris, Galerie Steinitz en 2002 ; vente Paris, hôtel Drouot (Tajan), 26 juin 2008, lot 81, repr. p. 88 du catalogue (dimensions légèrement différentes : H. 84 ; L. 66,5. Les cadres de la paire ont été inversés depuis la vente de Rouen) ; acquis à cette vente par l’actuel propriétaire

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