Antoine Percheron

Antoine Percheron, fils d'une journaliste et de l'écrivain Daniel Percheron, passe les six premières années de sa vie à Paris. Ses parents s’étant séparés, il suit sa mère et son futur beau-père à Magnitot, petit hameau campagnard du Val-d'Oise. Ses études primaires et secondaires se passent dans des établissements locaux.

Après son baccalauréat, il entre à Paris III Sorbonne nouvelle, en section cinéma. Il se destine alors à la carrière de documentariste[1]. Parallèlement, il fonde avec des amis « Rien à battre », un groupe de « rock bourin » dans lequel il est batteur, et avec lequel il se produit dans le Val-d'Oise ainsi qu’à Paris. Ils enregistrent un CD autoproduit.

En mai 1997, il ressent les premiers symptômes d’une tumeur cérébrale, un oligodendrogliome[2] - [3].

Il soutient en 1998 un mémoire de maîtrise sur les rapports entre image et vérité historique[4]. Il obtient la mention « très honorable ».

Il travaille alors à la réalisation d’un documentaire, resté inachevé, sur le traitement de l’autisme dans un établissement spécialisé.

Après plusieurs hospitalisations et interventions chirurgicales (Pitié-Salpêtrière, Curie), il meurt le 21 novembre 2000 à Paris. Il est inhumé quelques jours plus tard à Sammeron (Seine-et-Marne), où il avait passé les derniers mois de sa vie avec sa compagne, chez sa mère et son beau-père.

Couverture de Végétal

À sa mort, on a ouvert un fichier informatique qu'il avait installé sur l'ordinateur domestique en arrivant pour y travailler - ce que son état ne lui a pas permis de faire. Il s'agissait d'un texte, intitulé Végétal, dans lequel Antoine Percheron décrit sa transformation en arbre, et qui commence ainsi : « Un jour, j’ai changé d’odeur. Je me suis mis à sentir le végétal. D'un coup. »[5].

En l’état, avec ses blancs, ses phrases inachevées[3], il est publié en septembre 2001 à L’Escampette, près de Bordeaux. L’ouvrage remporte un grand succès critique et public (11 000 exemplaires en quelques semaines[6], onzième au palmarès des meilleures ventes[7]).

Il a fait l'objet d'une adaptation théâtrale, mise en scène par Guillaume Parra, avec Judith Gars[8] et d'une lecture-performance de Guillaume Lecamus[9].

« Grace aux éditions de L'Escampette (avec en couverture une illustration très appropriée d'Arcimboldo) sa voix n'aura pas été tout à fait étouffée »[10]

En mars 2003, son beau-père, l’écrivain Jacques Drillon, publie à Face à face, qu'il qualifie lui-même de « récit de mort »[11], sur sa relation avec Antoine Percheron, du jour où ils se sont rencontrés, jusqu’à sa mort et à la publication de Végétal. « Mon beau-fils Antoine n'avait que cinq ans lorsque je l'ai connu : je n'ai pas eu un regard pour lui. Il est mort vingt courtes années plus tard ; le temps pour moi d'apprendre à lui dire bonjour. »[12]

• Végétal, Bordeaux, L'Escampette éditeur, 2001, 38 p. (ISBN 2-914387-09-1), réédité en 2022, à Paris, Les Belles Lettres (ISBN 978-2-2514-5350-7)