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Antoine Forqueray

Antoine Forqueray, né à Paris en septembre 1672[1] et décédé à Mantes-la-Jolie le [1] à l'âge de 71 ans, est un compositeur et gambiste français de la période baroque.

Antoine Forqueray
Description de cette image, également commentée ci-après
Antoine Forqueray
Naissance
Paris, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
DĂ©cès (Ă  71 ans)
Mantes-la-Jolie, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Activité principale Compositeur, gambiste
Style Musique baroque

Biographie

Antoine Forqueray est le second d'une lignée de compositeurs qui comprend son père Michel I (1650 – 1714) organiste, son fils Jean-Baptiste (1699 – 1782) comme lui violiste, son cousin Michel II (1681 – 1757), organiste et Nicolas-Gilles (1703 – 1761), organiste. La famille Forqueray est issue de Chaumes-en-Brie en Seine-et-Marne, également berceau des Couperin.

Le Mercure Galant d'avril 1682 nous apprend qu'il eut l'honneur, très jeune, de jouer de la basse de violon devant Louis XIV et que celui-ci demanda qu'on enseignât la viole au jeune musicien. Devenu gambiste virtuose, il est nommé musicien ordinaire de La Chambre du Roy Louis XIV en 1689.

Jusqu'en 1710, il est accompagné de sa femme, Angélique-Henriette Houssu, claveciniste, dans ses récitals. Ainsi, convié par la duchesse du Maine, le couple se produit souvent à la cour du Château de Sceaux, en compagnie de Robert de Visée. Il participe aux fêtes des Grandes Nuits de Sceaux dans le cercle des chevaliers de l'Ordre de la Mouche à Miel[2]. À partir de 1710, le couple se déchire. Antoine Forqueray accuse Angélique-Henriette Houssu d'adultère le 11 novembre 1709[3]. Par ailleurs, son épouse avait depuis 1700 porté plainte à quatre reprises pour violence conjugale auprès de commissaires parisiens, et commencé une procédure de séparation d'habitation avec son mari.

En 1736, il se retire Ă  Mantes-la-Jolie oĂą il meurt en 1744[4].

Son fils Jean-Baptiste publiera ses œuvres[4] pour viole de gambe ainsi que ces mêmes pièces adaptées au clavecin, en 1747.

Marin Marais et Antoine Forqueray ont été, à égalité, considérés par leurs contemporains comme les deux plus grands virtuoses de la viole.

« On peut dire que personne n'a surpassé Marais, un seul homme l'a égalé, c'est le fameux Forqueray »

— Louis-Claude Daquin (après la mort d'Antoine Forqueray).

« L'empire de la viole était fondé et puissamment établi par le Père Marais. […] Forcroi le Pere (Antoine Forqueray) venait d'ajouter à l'Empire. […] La viole s'était vue favorisée par le Roi Louis XIV, le Père Marais pour ses pièces, et Forcroi le Pere (Antoine Forqueray) pour ses Préludes tirants sur la Sonate. L'un avait été déclaré jouer comme un Ange, et l'autre jouer comme un Diable. Fallait-il au sortir de tant d'avantages tomber dans le néant. Quelle chute ! Y en eut-il jamais une pareille ? […] Le Père Marais et Forcroi ne donnaient qu'une note, mais s'attachaient à le rendre sonore, comme la grosse cloche St. Germain, jouant en l'air ainsi qu'ils recommandaient, c'est-à-dire ayant donné le coup d'archet, ils laissaient lieu à la vibration de la corde. »

— Hubert Le Blanc, Defense de la basse de viole contre les entreprises du violon et les pretentions du violoncel, 1740.

Le titre « La Forqueray » a été utilisé par au moins six compositeurs pour désigner une de leurs pièces : François Couperin, Marin Marais, Jean-Philippe Rameau, Josse Boutmy (« La Forcroy »), Jacques Duphly et Forqueray lui-même.

Ĺ’uvre

Antoine Forqueray n'a rien publié de son vivant. Quelques années après sa mort, son fils Jean-Baptiste publie 29 pièces de son père, pour la basse de viole et basse continue, en ajoutant trois pièces de sa composition (incluses dans la troisième suite). Il en publie également une adaptation pour clavecin seul.

  • 1re suite (en rĂ© mineur)
    • Allemande. La Laborde (Noblement et avec sentiment)
    • La Forqueray (Vivement et d'aplomb)
    • La Cottin (Galamment sans lenteur)
    • La Bellemont (Avec goĂ»t et sans lenteur)
    • La Portugaise (MarquĂ© et d'aplomb)
    • La Couperin (Noblement et marquĂ©)
  • 2e suite (en sol majeur)
    • La Bouron (Vivement et dĂ©tachĂ©)
    • La Mandoline (Point trop vite et d'aplomb)
    • La Du BreĂĽil (LourĂ©)
    • La Leclair (Très vivement et dĂ©tachĂ©)
    • La Buisson. Chaconne (Gratieusement)
  • 3e suite (en rĂ© majeur)
    • La Ferrand (DĂ©tachĂ©, et d'une belle exĂ©cution)
    • La RĂ©gente (Noblement et soutenu)
    • La Tronchin (Mouvement aisĂ©)
    • La Eynard (fièrement)
  • 4e suite (en sol mineur)
    • La Marella (Vivement et MarquĂ©)
    • La ClĂ©ment (Noblement et dĂ©tachĂ©)
    • Sarabande, La D'Aubonne
    • La Bournonville (mouvement Ă©levĂ©)
    • La Sainscy (Gracieusement et avec Esprit)
    • Le Carillon de Passy (LĂ©gèrement sans vitesse)
    • La Latour (d'un mouvement un peu plus vif que la prĂ©cĂ©dente pièce)
  • 5e suite (en do mineur)
    • La Rameau (Majestueusement)
    • La Guignon (Vivement et dĂ©tachĂ©)
    • La LĂ©on. Sarabande (Tendrement)
    • La Boisson (Vivement, les pincĂ©s bien soutenus)
    • La Montigni (Galamment sans lenteur)
    • La Sylva (très tendrement)
    • Jupiter (ModĂ©rĂ©ment)

Discographie sélective

Les enregistrements de ses pièces dans leur arrangement pour clavecin sont indiqués sur la page de son fils.

  • Pièces de viole avec la basse Continue (contient les deux premières suites), Jordi Savall, Ton Koopman et Christophe Coin, AstrĂ©e, 1978.
  • Late French Viol Music (contient la 3ème suite), Wieland Kuijken Ă  la basse de viole, Accent – ACC 7808, 1979
  • Suite en rĂ© mineur, Ă  deux violes esgales, Jonathan Dunford, basse de viole, Sylvia Abramowicz, basse de viole, Nanja Breedjijk, harpe triple, Daphni Kokkoni, clavecin, CD AS musique ASM003, 2007.
  • Pièces de viole (intĂ©grale en deux CD), Paolo Pandolfo, 2011.
  • Antoine Forqueray, Pièces de viole, Julien LĂ©onard (viole de gambe), François Guerrier (clavecin) et Thomas Dunford (thĂ©orbe), MUSO, 2011.
  • Pièces de viole (intĂ©grale en trois CD), Atsushi SakaĂŻ, Christophe Rousset et Marion Martineau, 2015.
  • Antoine & Jean-Baptiste Forqueray... ou les tourments de l'âme par Michèle DĂ©vĂ©ritĂ©, Kaori Uemura, Ryo Terakado, Ricardo Rodriguez, Robert Kohnen, [PIAS] CD Harmonia mundi, 2018.

Notes et références

  1. Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 1, Les Hommes et leurs Ĺ“uvres. A-K, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 978-2-04-010721-5, BNF 34644728), p. 358
  2. Petit Journal des expositions n°6, 2003-2004, p. 4, Musée de l'Île-de-France.
  3. De Picon François, Mémoire pour messire François de Picon, comte de la Pérouse et Vallée, demandeur en réparation, contre Antoine Forqueray, joueur de viole, prétendu accusateur, 1710. Mémoire pour damoiselle Angélique-Henriette Houssu, épouse du sieur Forqueray, demanderesse en séparation et défenderesse, contre Antoine Forqueray, ordinaire de la musique du roi, défendeur et demandeur en accusation d’adultère, 1709. Mémoire pour Antoine Forqueray, ordinaire de la musique de la chambre du roi, au sujet des défenses demandées en la cour par Henriette-Angélique Houssu, sa femme, S. l. n. d.
  4. Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0, BNF 42393299), p. 536

Voir aussi

Articles connexes

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