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Antoine Elwart

Antoine-Aimable-Élie Elwart né à Paris 1er le [1] et mort à Paris 18e le [2], est un compositeur, musicologue et musicographe français.

Antoine Elwart
Description de cette image, également commentée ci-après
Antoine Elwart par Nadar
Nom de naissance Antoine-Aimable-Elie Elwart
Naissance
Paris, Drapeau de l'Empire français Empire français
DĂ©cès (Ă  68 ans)
Paris, Drapeau de la France France
Activité principale Compositeur
Style Musique classique
Activités annexes Professeur
Lieux d'activité Paris
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres François-Joseph Fétis, Jean-François Lesueur, Berlioz
Enseignement Conservatoire de Paris
Élèves Louis-Aimé Maillart, Georges Bousquet, Théodore Gouvy, Jean-Baptiste Weckerlin, Émile Prudent, Olivier Métra, Pierre-Edmond Hocmelle, Adolphe Blanc, Albert Gisarn, Oscar Comettant, Eugène Anthiome, Victor-Frédéric Verrimst
Conjoint Françoise Julie MARGUERET
Distinctions honorifiques LĂ©gion d'honneur

Biographie

Enfance

Antoine Elwart naît le à Paris dans la maison familiale de la rue Coquillière où son père exerçait le métier de tailleur. À dix ans il entre comme enfant de chœur à la maîtrise de l'église Saint-Eustache : Antoine Ponchard (maître de chapelle depuis 1815) assure ainsi sa première formation musicale. Cet enseignement le marque pour toute sa vie, la musique spirituelle reste une de ses grandes influences. Curieux de découvrir l'activité de musicien professionnel, il s'échappe du travail de fabricant de caisse où ses parents l'avaient envoyé et parvient à devenir second violon dans un orchestre de rue. Il ne tarde pas à faire parler de lui et dès 1823, à l'âge de quinze ans, on donne une Messe à quatre voix et grand orchestre de sa composition en l'Église Saint-Roch de Paris.

Formation

En 1825, le chanteur Charles Cambon interprète une scène d'Elwart sur le motif de l'Exilé. Cette année marque surtout son entrée à l'École royale de musique (futur Conservatoire de Paris) en classe de contrepoint, d'harmonie et de fugue et composition. Ses professeurs seront François-Joseph Fétis, Jean-François Lesueur, Berlioz. Elwart y remporte le Premier prix de fugue en 1830. En 1835, il fait jouer une nouvelle Messe le jour de la Sainte-Cécile. Il tenta le Grand prix de Rome en 1831 avec la cantate La Fuite de Bianca Capello mais ne gagna que le deuxième Second prix.

Prix de Rome

Il lui fallut attendre 1834 pour remporter le Grand Prix avec L'Entrée en loge, cantate composée sur un texte de Gail. Il devient ainsi pensionnaire à la Villa Médicis. Il quitte son poste de répétiteur de la classe de composition de Antoine Reicha le temps de son séjour à la Villa Médicis.

Déjà connu du public parisien, il fait jouer en France ses compositions qu'il envoie depuis Rome. Il produit une Deuxième messe solennelle en 1835 dédiée à la duchesse d'Orléans, un opéra italien et le funèbre Omaggio alla memoria di Vincenzo Bellini ( - Théâtre Valle de Rome) en hommage au célèbre compositeur d'opéras décédé peu auparavant. Il présente une Ouverture le , mal reçue par un jury sceptique et contre de possibles innovations : les trois voix d'hommes sur le second motif en mi mineur ont vraisemblablement laissé un goût amer.

Carrière au Conservatoire

De retour à Paris en 1837, il regagne le Conservatoire, mais devient professeur adjoint de Reicha puis titulaire de sa propre classe créée par Luigi Cherubini, alors directeur du Conservatoire de Paris. Jusqu'à sa retraite en 1871, Elwart occupera ce poste. Il eut comme élèves Louis-Aimé Maillart, Georges Bousquet, Théodore Gouvy, Jean-Baptiste Weckerlin, Emile Prudent, Olivier Métra, Pierre-Edmond Hocmelle, Adolphe Blanc, Albert Gisarn, Victor-Frédéric Verrimst, Florimond Ronger dit Hervé ( Hervé un musicien paradoxal Renée Cariven-Galharret, Dominique Ghesquiére Editions des Cendres,1992)et Oscar Comettant qui le décrit comme "un lettré ingénieux et spirituel". Il semble qu'il eut de bons rapports avec ses élèves, ces derniers le surnommant ironiquement "le petit père Elwart".

En parallèle de ses cours, Antoine Elwart est un compositeur fĂ©cond : il rĂ©alise une Messe solennelle en 1838 pour le baptĂŞme du comte de Paris (futur prĂ©tendant « Philippe VII Â»), et prĂ©sentĂ©e le 24 aoĂ»t. Le 4 fĂ©vrier, il avait fait jouer une Messe Ă  l'Ă©glise St-Eustache, avec Pierre-Louis Dietsch Ă  l'orgue et Ambroise Thomas Ă  la direction.

Il meurt Ă  Paris, au 18e arr. le .

DĂ©corations

Elwart Ă  la fin de sa vie, par Nadar.

Il reçoit la Croix d'Espagne par Charles III; le roi de Prusse le dĂ©core quant Ă  lui de la Croix de l’aigle rouge. Il reçut la LĂ©gion d'honneur en 1873[3] dans la salle du Conservatoire, distinction Ă  laquelle il rĂ©pondra sur le ton de l'humour « Vive la RĂ©publique ! ». Et de rĂ©pondre « Vous comprenez, j’ai fait une cantate pour cĂ©lĂ©brer la gloire de Charles X, il ne m’a pas dĂ©corĂ© ; j’ai cĂ©lĂ©brĂ© en musique les vertus de Louis Philippe, il ne m’a pas dĂ©corĂ© ; j’ai chantĂ© les bienfaits de l’Empire, l’empereur ne m’a pas dĂ©corĂ© ; je n’ai jamais rien fait pour la RĂ©publique, et elle me dĂ©core ; il est bien juste que je lui sache grĂ© ! »

Ĺ’uvres

  • Messe, pour quatre voix et grand orchestre (1823)
  • La Fuite de Bianca Capello, cantate (1831)
  • Cäcilienmesse (1832)
  • L'EntrĂ©e en loge, cantate (1834)
  • Deuxième Messe solennelle (1835)
  • Omaggio alla memoria di Vicenzo Bellini (1835)
  • Messe solenelle (1838)
  • Miserere pour huit chanteurs solistes
  • Les Catalans, opĂ©ra (Rouen - 1840)
  • NoĂ© ou le DĂ©luge universel, Symphonie-oratorio (1845)
  • La naissance d'Eve, oratorio (1846)
  • ChĹ“ur de Alceste de Euripide, (1847)
  • Te Deum rĂ©publicain (1848)
  • Ruth et Booz, Symphonie (1850)
  • Messe pour trois chanteurs et gros orchestre (1855)
  • Le sommeil de PĂ©nĂ©lope, monologue lyrique (1856)
  • Premier quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle (1867)
  • Le Parnasse de RaphaĂ«l, grande allĂ©gorie scĂ©nique pour violon (1868)
  • Hymne Ă  Sainte CĂ©cile
  • La Visière, opĂ©ra comique
  • Comme l’amour s’en va, opĂ©ra comique
  • Le salut impĂ©rial, cantate

Ouvrages

  • ThĂ©orie musicale (1830)
  • Duprez, sa vie artistique, avec une biographie authentique de son maĂ®tre, Alexandre Choron (Paris, Magen, 1838)
  • Heures de l’enfance, poĂ©sie de Mme Virginie Orsini, recueil de prières, cantiques et rĂ©crĂ©ations, Ă  l’usage des maisons d’éducation des deux sexes, collèges, pensionnats, Ă©coles primaires et salles d’asile, mis en musique et prĂ©cĂ©dĂ© d’un Essai sur l’art de chanteur en chĹ“ur par A. Elwart, 1838
  • Discours sur cette question : Quelles sont les causes qui ont donnĂ© naissance Ă  la musique religieuse? Pourquoi s’est-elle Ă©cartĂ©e de son but? Et quels seraient les moyens de l’y ramener?, 1838
  • Études Ă©lĂ©mentaires de la musique depuis ses premières notions jusqu'Ă  celles de la composition, divisĂ©es en trois parties : connaissances prĂ©liminaires, mĂ©thode de chant, mĂ©thode d’harmonie, 1838
  • Petit manuel d’harmonie, d’accompagnement de la basse chiffrĂ©e, de rĂ©duction de la partition au piano et de transposition musicale, contenant en outre des règles pour parvenir Ă  Ă©crire la basse ou un accompagnement de piano sous toute espèce de mĂ©lodie, 1839 [lire sur Wikisource]
  • Feuille harmonique, contenant la thĂ©orie et la pratique de tous les accords du système moderne, 1841
  • L'art de jouer impromptu de l'alto (1844)
  • Le chanteur-accompagnateur, ou traitĂ© du clavier, de la basse chiffrĂ©e, de l'harmonie, simple et composĂ©e… (1844)
  • Le Chanteur accompagnateur ou TraitĂ© du clavier, de la basse chiffrĂ©e, de l'harmonie simple et composĂ©e, suivi de la manière de faire les notes d'agrĂ©ment…, 1844
  • Projet relatif Ă  l'organisation d'une chapelle-musique municipale de la ville de Paris, 1846
  • Histoire de la SociĂ©tĂ© des concerts du Conservatoire impĂ©rial de musique, avec dessins, musique, plans, portraits, notices biographiques, 1860
  • Manuel des aspirants aux grades de sous-chefs et de chefs de musique dans l'armĂ©e, 1862
  • Histoire des concerts populaires de musique classique, contenant les programmes annotĂ©s de tous les concerts donnĂ©s au Cirque NapolĂ©on depuis leur fondation jusqu'Ă  ce jour, suivie de six esquisses sur la vie et les Ĺ“uvres de J.Haydn, Mozart, Beethoven, Weber, Mendelsohn et R. Schumann, 1864
  • Histoire de la SociĂ©tĂ© des Concerts populaires de musique classique (1864)
  • Lutrin et orphĂ©on, grammaire musicale dans laquelle le plain-chant et la musique sont appris en chantant des chĹ“urs, enrichie d’airs français arrangĂ©s Ă  2, 3 et 4 voix Ă©gales (1865)
  • Essai sur la composition chorale (1867)
  • Petit traitĂ© d’instrumentation Ă  l’usage des jeunes compositeurs, 1869
  • Essai sur la composition musicale suivi de Petit manuel d'harmonie, d'accompagnement, de la basse chiffrĂ©e, de rĂ©duction de la partition au piano et de transposition musicale
  • ThĂ©orie musicale, solfège progressif
  • L’Art de chanter en chĹ“ur

Citations

  • Elwart exprime de la « sympathie pour les choses qui contribuent Ă  donner une modeste splendeur au culte si poĂ©tique de la religion. »
  • « Le mĂ©rite de ces Ĺ“uvres sacrĂ©es doit ĂŞtre constatĂ© avec d’autant plus de soin qu’il tĂ©moigne du sentiment Ă©levĂ© de leur auteur autant que de son amour dĂ©sintĂ©ressĂ© pour l’art. Â» Berlioz, Journal des dĂ©bats du
  • Qu'est-ce qu'un musicien ? RĂ©ponse d'Elwart publiĂ©e dans l'Univers musical du :

« ĂŠtre musicien, c’est avoir le sentiment innĂ© du beau musical ; c’est comprendre et admirer tout ce qu’il y a de grand, de poĂ©tique dans toutes les Ă©coles ; c’est n’avoir de rĂ©pulsion que pour le laid, l’extravagant, le grotesque ; c’est enfin ĂŞtre assez maĂ®tre de soi pour avoir le courage d’écouter une Ĺ“uvre qui mĂ©rite ce nom sans la juger d’après l’étiquette du sac. C’est savoir jouir enfin de tous les styles, sans pourtant renoncer Ă  l’admiration sincère et non prĂ©venue que vous inspire tel ou tel maĂ®tre, tel ou tel virtuose avec lequel notre organisation nous fait volontiers entrer en communautĂ© d’idĂ©es. »

Notes et références

  1. Fiche de naissance n° 56/101. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil reconstitué du 3ème arrondissement (ancien), fichier des naissances de 1808.
  2. acte de décès n° 2820 (vue 14/32). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 18ème arrondissement, registre des décès de 1877.
  3. (fr) « Cote LH/895/40 », base Léonore, ministère français de la Culture

Liens externes

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